Déscolarisée ado, elle a dépassé les obstacles : le parcours d’Emmanuelle, infirmière de rue

Originaire de Tours, Emmanuelle Barret a grandi à Nantes dans des conditions difficiles. A la rue à l’adolescence, au début des années 80, elle reprendra ses études quelques années plus tard. D’abord aide-soignante puis infirmière, elle a gardé de ses années de galère l’empathie pour les laissés pour compte.

Déscolarisée ado, elle a dépassé les obstacles :  le parcours d’Emmanuelle, infirmière de rue

© M.L

Emmanuelle vit à Saint-Paul, à La Réunion, dans un quartier populaire.

Dans son immeuble, tout le monde la salue chaleureusement. Chez elle, des dessins d’enfants du quartier viennent saluer son engagement auprès des plus démunis.

Actuellement en arrêt longue durée suite à des graves problèmes de santé, elle reste présente en tant que bénévole dans le secteur associatif. Son dernier emploi était une mission d’infirmière de rue auprès de personnes en grande précarité. Une action mise en place par l’Agence Régionale de Santé avec l’association Prévention Péi. « C’était une mission qui me convenait parfaitement », souligne Emmanuelle. Mais que ses problèmes de santé ont malheureusement interrompue.

Une expérience éclectique

La souffrance, comme les différences, elle les connaît. Elle est née avec trois pouces à une main. Opérée enfant, déjà, elle exprime sa volonté de devenir infirmière.

Mais des difficultés personnelles et familiales lui font quitter l’école très tôt, au début de l’adolescence.

Premier contact avec la galère, la vraie. « Mais je me suis ressaisie, j’ai passé le brevet des collèges des années plus tard, ce qui m’a permis de faire une école pour devenir aide-soignante. J’ai travaillé à Nantes et puis je suis venue à La Réunion en 1998 où j’ai eu la chance de travailler dans la première unité d’hospitalisation à domicile, lancée à l’hôpital Félix Guyon ( ndlr, devenu le CHU Nord ».

C’est à ce moment qu’elle est reçue à l’IFSI de Saint-Denis. Ensuite, après un court passage en Corse, retour à Nantes où elle a ses racines et travaillera souvent en intérim, passant par différents services hospitaliers, privés et associatifs sans oublier l’exercice libéral.

En 2016, elle revient à La Réunion où elle travaillera en intérim, puis pour Prévention Péi. « J’aime profondément cette île, sa diversité, ses histoires de vie souvent compliquées, je m’y reconnais », sourit-elle.

Vers une reconversion suite à des soucis de santé

Tout aussi vaillante soit-elle, Emmanuelle est actuellement très limitée par de graves soucis de santé. Mais, à à peine 50 ans, elle ne baisse pas les bras. « J’aimerais reprendre une activité d’aide aux patients, mais pas en soin », explique-t-elle.

Elle réfléchit à la possibilité d’encadrer des ateliers pour patients en ALD ou pour des jeunes en école de la seconde chance, son parcours personnel étant la démonstration que rien n’est joué tant qu’on a la volonté de s’en sortir.

Si les idées ne lui manquent pas et la volonté non plus, les forces lui font actuellement défaut. « Tout est question de temps et de patience », conclut-elle. Un adage qui résume bien son odyssée.  

Mireille Legait

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