CHU de Nantes : le Meopa inquiète les soignants

L'utilisation du Meopa est suspendue au service des grands brûlés du CHU de Nantes  suite au malaise d'une aide-soignante fin août. 

CHU de Nantes : le Meopa inquiète les soignants

© I-stock

A l'issue de son service, une aide-soignante du CHU de Nantes s'est précipitée à la médecine du travail, se "sentant incapable de reprendre sa voiture pour regagner son domicile", rapportent les médias Presse Océan et Ouest-France

Interrogée par Presse Océan, Isabelle Gerbault, secrétaire de la CGT sur place estime qu'il "s'agit d'effets secondaires liés à l'utilisation du Meopa". 

Prenant au sérieux cette possibilité, le CHU de Nantes a décidé de suspendre l'utilisation du Meopa au sein du services des grands-brûlés. Les locaux apparaissant insuffisamment ventilés. Il s'agit "d'une mesure temporaire qui vise à prendre le temps de répondre aux inquiétudes mais aussi à compléter le dispositif d'administration du Meopa, par des valves" permettant de limiter la diffusion du gaz et donc l'exposition des soignants, a fait savoir la direction du CHU. 

Une étude qui inquiète

Un local insuffisamment ventilé, un dispositif à améliorer... L'histoire pourrait s'arrêter là. Mais une thèse en médecine du travail, soutenue par François Léger, vient confirmer les risques liés à l'utilisation du Meopa dans les services. 

Les prélèvements atmosphériques réalisés au CHU de Nantes, révèlent des valeurs d'exposition sur 8 heures allant "jusqu'à 16,7 fois la valeur de référence de 25 ppm et jusqu'à 55 fois la références pour les courtes durées d'exposition", indique le médecin.

Sur les 316 soignants exposés au Meopa interrogés, près de la moitié (45,6%) ont déclaré au moins un symptôme rythmé par les administrations (céphalées, bouffées de chaleur, vertiges, nausées et vomissements).

"Les aides-soignantes, les auxiliaires de puériculture, les infirmières, le personnel soignant administrant plus de 5 fois par semaine ou travaillant dans un service consommant plus de 200 obus par an, semblent plus à risque de présenter des symptômes", explique l'abstract de la thèse. 

Le CHU de Nantes, qui confirme le constat mais nuance et conteste la méthode de calcul, selon Presse Océan.

Depuis la délivrance de l’autorisation de mise sur le marché du MEOPA, en 2001, le service de pharmacovigilance, autorité assurant la surveillance des médicaments et la prévention du risque d’effet indésirable, n’a répertorié, à l’échelle du territoire national, que 15 témoignages de personnels faisant état de céphalées ou de vertiges, a indiqué à Presse Océan, Luc-Olivier Machon, directeur des ressources humaines du CHU de Nantes, qui a précisé qu'aucun.cas nantais n’a été signalé. Et l’hôpital, dit-il, n’a jamais eu connaissance d’un arrêt de travail ou d’un accident lié au MEOPA.

Rédaction ActuSoins

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