Réforme du décret de périnatalité : les infirmières exclues ? 

Charles Eury, président de l'ANPDE Association Nationale des Puéricultrices et Etudiants

Charles Eury, président de l'ANPDE. © DR

Jusqu’au 6 juillet, Charles Eury, le président de l’ANPDE (Association Nationale des Puéricultrices.eurs Diplômé.e.s et Etudiants) se réjouissait de la réunion qui s’était tenue en février dernier à la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins) et qui avait abordé la question de la réforme des autorisations sanitaires portant notamment sur le décret de périnatalité. Une réforme large, qui ne concerne pas seulement les infirmières puéricultrices, mais aussi les infirmiers au sein des services d’urgence par exemple. « La DGOS avait été très réceptive et nous avait fait comprendre que ce rendez-vous avait été très pertinent », se rappelle-t-il.

Mais branle-bas de combat : c'est par voie de presse qu'il apprend que les travaux ont été lancés le vendredi 6 juillet, et que les infirmières en sont les grandes absentes. De ce qu’il en sait, dans le groupe de travail transversal, seuls les collèges professionnels, les syndicats ou les Ordres seraient consultés. Mais dans les groupes de travail techniques, « on devait être présent ».

L’annonce de la DGOS passe mal  : « si seuls les collèges professionnels sont représentés, je peux à la limite comprendre que l’ANDPE n’en fasse pas partie. Mais le Collège Infirmier Français (CIF) lui-même est exclu ! Ce qui signifie qu’il n’y a aucune consultation infirmière, alors que nous sommes les premiers concernés ». Une incompréhension. La plus grande crainte est que « ce système sera conçu par des médecins, alors que l’on nous parle de plus en plus de transversalité et de travail collectif. C’est inacceptable, car cela aura un impact direct sur notre exercice professionnel ».

En effet, « les conditions d’accueil des parturientes », tout comme « le nombre d’infirmières puéricultrices en unité obstétrique, néonatologie, réanimation néonatale et en soins intensifs néonataux » seront définies à l’issue de ces travaux. « Aujourd’hui, les normes sont peu contraignantes et peu respectées. Quel est le seuil d’expérience pour exercer en service de réanimation néonatale, par exemple ? Pour rappel, les infirmières sans spécialité n’ont plus de formation initiale en santé de l’enfant depuis 2009 ».

Et de proposer, dans l’optique de garder une qualité de services optimale en périnatalité, un système, où en cas de manque d’infirmières puéricultrices, les infirmières sans spécialité pourraient bénéficier de référentes puéricultrices afin d’assurer la qualité des soins.

« Nous avons un champ de compétences spécifiques », assène Charles Eury. D’ici la rentrée, il espère avoir des réponses aux questions qu’il a adressées à la DGOS et voir la situation se clarifier. Si pour l’instant, il affirme sa volonté de rester dans le dialogue, l’ANPDE ne compte pas accepter d’être tenue à l’écart des réflexions.

Delphine Bauer

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