Un étudiant infirmier au passé terroriste : vif émoi dans la profession

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L’Ordre Infirmier signale « une vive émotion dans la communauté infirmière en apprenant que l’ex-mentor des terroristes est devenu étudiant infirmier et que l’AP-HP le savait » et demande « un rendez-vous en urgence à Marisol Touraine ».

Actualisation : Interviewé par iTELE, Farid Benyettou condamne les attentats : « Ma démarche n’est pas de clamer mon innocence, a-t-il aussi dit. Mon innocence, elle ne fait pas de doute. Ma démarche, c’est de condamner ce qui a été fait (…) Certains pensent que la France opprime les musulmans. Je suis la preuve du contraire. J’ai un casier judiciaire difficile à assumer. J’ai été condamné pour terrorisme, c’est le pire des casiers. Malgré ça on ne m’a jamais discriminé. Bien au contraire on m’a aidé. Des gens continuent à croire en moi ».

Choqué et très ému par les récents évènements, Karim Mameri, secrétaire général de l’ONI, s’indigne auprès d’ActuSoins que la direction de l’AP-HP était « au courant » du passé sulfureux de Farid Benyettou, l’ancien « émir » de la filière jihadiste des Buttes-Chaumont, lié aux frères Kouachi et ait pu « le laisser entrer en stage aux urgences de la Pitié-Salpêtrière » (il a été retiré du tableau au moment de l’attentat contre Charlie Hebdo afin qu’il ne soit pas en contact avec les survivants soignés sur place, NDLR).

La direction de l’AP-HP était au courant de la situation de l’étudiant infirmier alors que la direction de l’hôpital et la plupart des soignants l’ignoraient jusqu’à ces jours derniers, souligne Karim Mameri.

D’après les informations obtenues par le secrétaire général de l’Ordre, « cet étudiant a passé son baccalauréat en prison, avant de s’inscrire en IFSI. Sa situation a été connue par l’IFSI en cours d’études ».

Selon l’AP-HP, « une condamnation portée sur le casier judiciaire interdit d’être recruté sur un emploi public, mais sans interdire de passer le diplôme, qui peut être valorisé dans d’autres lieux d’exercice que les établissements publics ».

De fait, un casier judiciaire vierge n’est pas demandé en entrant à l’IFSI, « ce qui en soit pose déjà des questions », indique Karim Mameri qui estime qu' »un contrôle devrait avoir lieu au moment de l’entrée en IFSI ».

Réinsertion ?

De son côté, Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, a affirmé à l’AFP que « quelqu’un qui a purgé sa peine peut faire des études d’infirmier. Il n’y a pas de contre indication ».

« Pendant toute la durée de ses études, l’école d’infirmier était en contact avec les autorités policières sur sa situation », a-t-il dit précisant qu' »il faut pouvoir réinsérer les gens ».

Selon Karim Mameri, il y a une « contradiction entre le fait que pour être infirmier dans la fonction publique, un casier vierge est nécessaire et que l’AP-HP puisse parler de réinsertion, c’est-à-dire que les hôpitaux parisiens aient pu avoir l’intention de recruter cet étudiant après son stage ».

« Je réagis certes à chaud avec l’émotion liée aux évènements actuels mais comment pourrait-on autoriser cet étudiant qui a été proche des terroristes, condamné à six ans de prison, à exercer cette profession, à être en contact de personnes vulnérables ? Sans les évènements de ces derniers jours, il aurait été diplômé en janvier et probablement recruté », ajoute-t-il.

Karim Mameri précise que « cela montre qu’il faut une vérification, un contrôle de moralité, ce que l’Ordre infirmier fait ». Mais du fait du peu d’infirmiers salariés inscrits, ce contrôle est pour l’instant inefficace. Ainsi, d’autres cas ont été découvert. « Une aide-soignante au casier judiciaire chargé suite à des escroqueries, a notamment pu entrer dans un IFSI », précise-t-il.

Cyrienne Clerc

A lire : L’ex-mentor des frères Kouachi, étudiant infirmier à la Pitié-Salpêtrière

Témoignages d’étudiants en IFSI avec Farid Benyettou (source Libération)

«On a commencé la formation le 6 février 2012, et on a su dès la première semaine qui il était : quelqu’un dans la promotion a tapé son nom sur Google, et un article du Monde de 2005 est sorti sur la filière du XIXe. Il faut dire qu’il est super-populaire et qu’il a été élu délégué de promo au semestre 5. Il ramène des bonbons et des malabars à tous les cours. Il est gentil. Il rigole.

«J’ai parlé avec lui [de son passé judiciaire]. Je ne savais absolument pas comment aborder le sujet. Mais lui en a parlé assez ouvertement. Il était même étonné que personne ne lui en ait parlé plus tôt, il n’attendait que cela. Pour lui, c’est un aspect normal de sa vie. Il dit qu’à l’époque, les médias ont vachement exagéré sur ce qui s’était passé. Il nous a expliqué que lui ne faisait que donner des cours de religion, et qu’ensuite, ce n’était pas sa faute si des mecs allaient se faire péter là-bas [en Irak ou en Syrie]. Il se dédouanait ».

«D’après ce qu’il m’a dit, il est contre tuer des civils ; seulement des militaires. D’après une copine, il fait la formation pour ensuite aller en Syrie comme infirmier soigner des blessés, mais je ne sais pas si c’est vrai ».

 

 

Voir les commentaires (168)

  • communiqué RESILIENCE : les valeurs de l’honni ne sont pas celles de la profession infirmière !
    « syndicat national infirmier responsable et insolent »
    Strasbourg, le 15 janvier 2015.
    alors que la France est touchée, en son cœur et dans sa plus profonde diversité, par des attentats sans nom, faisant par la même des victimes innocentes,
    alors que la France, solidaire et debout, manifeste sa volonté de lutter sans aucune concession contre la barbarie et la bêtise humaine,
    l’ordre infirmier national et parisien, continue sans aucune honte à surfer médiatiquement sur la vague, de l’émotion et de la peur, suscitée par les derniers attentats qui ont frappé la France, la semaine passée et sur les craintes d’autres catastrophes à venir,
    en exigeant ainsi, par communiqué, repris par l’ensemble de la presse nationale et professionnelle infirmière sans discernement autre que celui d’occuper l’espace médiatique, l’ordre infirmier déjà juge et partie lorsqu’il rend l’injustice comme un gland sous l’égide de la République, revendique maintenant les fonctions de procureur et de policier que lui donnerait la possibilité réclamée, aux pouvoirs publics, de contrôler l’accès à la profession infirmière dès l’entrée en institut de formation, en vérifiant le casier judiciaire des candidats, procédures réservées aux directeurs d’ISFI jusqu’à présent,
    la multiplicité des casquettes syndicale, ordinale et autre de ces mêmes personnes physiques, élus et dirigeants bien connus, leur donnant la possibilité de reproduire des copiés collés de leur infinie bêtise qui n’a rien à voir avec les valeurs communes et partagées des plus de 600 000 infirmières en exercice, tous secteurs confondus,
    ainsi, non content de menacer par le chantage à la titularisation ou à l’installation en exercice libéral des professionnelles infirmières qui refusent de se soumettre à la bêtise ordinale, l’ordre infirmier voudrait – dès le berceau – éduquer les futurs professionnels à leur entrée en formation dans le seul et unique but, non avoué, de ne pas avoir à courir après eux, une fois diplômés, pour encaisser la cotisation de plus de 550 000 infirmières qui fait tant défaut, aujourd’hui à l’ordre infirmier, malgré des comptes et bilans financiers ordinaux successifs qui ne convainquent que ceux qui les diffusent …
    plus que jamais et alors qu’il demande aux tribunaux de prononcer la dissolution du « syndicat national infirmier responsable et insolent », tout en se revendiquant publiquement « être Charlie » sur son site @, l’ordre infirmier prouve une fois de plus, son incapacité à convaincre et à réunir, tout en ayant comme seul objectif d’éliminer les opposants afin de mieux étouffer, encore, sous la chape de plomb ordinale la diversité infirmière, première richesse de la profession éponyme,
    RESILIENCE demande donc aux opposants de continuer le combat du refus à l’adhésion et recommande aux inscrits (par la force) à poursuivre le non-versement de la cotisation annuelle afin d’obtenir la cessation de paiement de l’ordre infirmier, seul moyen de parvenir à son abrogation que refusent lâchement d’assumer les pouvoirs publics qui n’avaient pas de mots assez durs, autrefois opposants, contre les ordres professionnels,
    RESILIENCE lance un appel à la solidarité nationale infirmière afin de faire face aux multiples frais occasionnés par la multiplication des procédures juridiques, à l’initiative de l’ordre infirmier, dans le seul but de nous faire taire, ce que - jamais - nous n’accepterons,
    RESILIENCE – 20 rue de Molsheim – 67000 Strasbourg.

  • M. Benyettou devrait obtenir son DE en mars 2015.
    Il est dispensé de terminer son dernier stage et pourra se présenter aux épreuves du DE.
    Il est sorti de prison fin 2011, il lui suffit donc d'attendre 2021 pour que sa condamnation soit effacée de son casier judiciaire.
    Durant sa formation M.Benyettou refusait de soigner les femmes, ce qui était admis par l'AP-HP puisqu'il a été dispensé d'effectuer un stage en gynéco-obstétrique.
    Oui, sans hésiter, il faut aider les personnes à se réinsérer à leur sortie de prison mais certaines professions, et évidemment les formations conduisant à ces métiers, devraient leur être fermées.

  • Bonjour à vous,

    Tout d'abord je tiens à dire que je ne tenais à partager mes expériences lors du concours d'entrée en IFSI. Voilà deux ans que je cherche à me reconvertir dans cette belle profession.
    L'année 2014 j'ai passé 8 concours d'entrée.
    Sur les huit concours j'ai été admissible à 2 oraux.
    Ou j'ai échouer en grande partie à cause du stress.
    Pourtant j'ai par le passé travailler avec du public et j'ai donc acquis un sens du relationnel convenable je pense.
    Seulement les concours sont des machines à engraisser le système.
    Je m'explique. Nous payons pour chaque concours des frais d'inscriptions d'environs 100 euros en moyenne. Ce qui est très cher pour beaucoup notamment pour moi ancien employé à mi-temps.
    Par la suite nous passons deux épreuves écrites:
    -une épreuve de culture générale sous la forme d'une dissertation et de question de texte digne du CAPES .Pour preuves vous jetterez un œil aux question du CAPES documentation ou l'on demande la problématique , un résumé indicatif (ce qui correspond aux idée principales d'un texte) et un résumé informatif. Pour ce qui est de la dissertation sa notation est arbitraire et dépend essentiellement du correcteur souvent employé en CDD précaire pour effectuer ces corrections et ne disposant souvent que de 5 minutes par copie (http://www.ladepeche.fr/article/2013/05/07/1621272-concours-infirmiers-les-examens-corriges-par-des-interimaires.html).
    -une épreuve de test psychotechnique additionné de calcul mathématique digne du concours d'entée à météo france.

    Puis, une épreuve orale composé de deux partie. Un exposé de vos motivations et une question sur un terme sanitaire. Ceci devant un jury de trois personne dont un professionnel de santé extérieur à l'IFSI, un formateur de l'IFSI et une psychologue.Avec des critères de notation inconnus ce qui est d'ailleurs parfaitement illégal en France. Pour preuve essayer de trouver un rapport de jury!

    Ces concours d'entrée sont quelques peu opaques car il n'existe en effet aucunes corrections publiées nulles part ce qui n'est pas légal du tout. Tous les autres concours aux grandes écoles et administratif publie leur rapports de jury et leurs corrections.
    Mais pour ce qui est juste de l'oral, il faut dire plusieurs chose.
    D'étrange pseudo-science rentre en jeu comme la synergologie qui alimente de nombreux débat universitaire (Voir Pascal Lardellier professeur en Science de l'information et de la communication).
    Car oui il ne faut pas être malade le jour de l'oral ou pire avoir mal au dos. Ceci va se traduire sur votre posture et être interprété négativement par le pratiquant de la pseudo-science qu'est la synergologie. Donc Ostéopathe Kinésithérapeute avant votre oral.
    Le jury est souvent épuisé après plusieurs heures et son jugement se dégrade.
    Et si le candidat est un bon menteur (ce qui est loin d'être mon cas) et qu'il a additionné myorelaxant (ce qui permet d'effacer vos micro-expression du visage) et mensonge en béton alors il réussira son oral.
    Des candidats lauréats qui ne méritaient pas de l'être j'en ai rencontré et côtoyé lors d'une année de préparation. Des lauréats que j'ai entendus dire qu'il étaient impensable pour eux de soigner certaines catégories de populations (notamment les roms et les toxicomanes) , mentir sur leurs motivations de façon à réussir à tous prix et faire preuve d'ostracisme envers les autres.
    Car être honnête et humaniste ne permet pas de réussir les concours d'entrée aujourd'hui. Il faudrait que cela change et que les futurs élèves le soit!

    Pierre

  • Certains infirmiers ou infirmieres ont des valeurs plus que discutables sans que pour autant ce soient d anciens terroristes. .iz n y a qu a voir le nombre de cas de maltraitance auprès des personnes âgées ou autres. .....faut pas exagérer le fait d etre professionnel de santé n est pas gage de bonne moralité. ..alors stop a l hypocrisie. ..

  • Un extrait de casier judiciaire n'est peut être pas obligatoire pour entrer en Ifs mais pour bosser dans le public si et faire des stages équivaut à bosser au chevet des malades c'est donc totalement incohérent comme tant de choses dans ce pays!!!!

  • Il a payé sa dette à la société ! Cette société pour laquelle plus de 50% ont voté d'entre nous ont voté ! Taubira a été nommée, on s'est fait b..... Berner !!!!

  • Je suis SCANDALISE et EXTREMEMENT EN COLERE contre LE SYSTEME !!!!

    Qu'un homme puisse changer à la rigueur...
    Cependant faire tout un cursus en employant la séduction ("amener les bonbons" dixit l'article de Libé) pour se faire bien voir et progresser dans le cursus me DEGOUTE !! Le respect de la LOI est moins bien considéré qu'un paquets de bonbons ?!!!

    Arrivé en 3ème année avec 17,28/20 de moyenne sur les 3 ans (jusqu'au S5), ayant changé d'IFSI en 3ème année pour me rapprocher de mon fils.... On a tout fait (mon IFSI de 3ème année) pour que je sois obligé de démissionner faute de financement et après avoir été qualifié "trop sérieux pour mes patients" .... Bonjour l'intérêt pédagogique de la remarque !!! de qui se fout on ?? Pour un ancien réserviste en gendarmerie et actuel réserviste sanitaire !!!
    Comble de l'ironie du système, ma dernière Directrice d'IFSI a été révoqué (en cours) pour incompétence professionnelle avec une mise sous tutelle étroite par l'ARS du CH en question !!
    ON MARCHE SUR LA TETE !!!

    Non pris en charge malgré un DIF conséquent, j'ai du assurer ma formation financièrement seul, ainsi que mon fils, en bossant 70 à 80 heures par semaine !!! Après on arrive en 3ème année et on s'entend dire qu'on est anormalement fatigué en service... Moi au moins je n'étais pas financé par le Ministère de la Justice pour une réinsertion !!

    Après presque 20 ans au service des malades, au service de l'ETAT, c'est SE FAIRE CRACHER A LA GUEULE !!!

    MOI ANCIEN ETUDIANT INFIRMIER j'ai un casier judiciaire VIDE (les 3 feuillets !!!) !!! MOI ANCIEN ETUDIANT INFIRMIER je paie depuis 20 ans mes impôts en FRANCE !!! MOI ANCIEN ETUDIANT INFIRMIER Je ne m'attendais pas à ce que respecter légalement mon décret de compétences soit MAL CONSIDERE PAR MON IFSI terminal !!!

    BREF : LA HONTE sur le SYSTEME !!!!

  • Mr Martin Hirsch détiendrait-il toutes les vérités? J'espère au moins qu'il endosse tout seul son entière responsabilité....