Du juste usage des antibiotiques

La FHF (Fédération hospitalière de France, l'association Le lien et le SPILF (Société de pathologie infectieuse de langue française) lancent une campagne sur le juste usage des antibiotiques à l'hôpital. L'objectif : préserver l'efficacité des antibiotiques et limiter l'émergence des bactéries multirésistantes. 

Du juste usage des antibiotiques"Si l'on ne se mobilise pas davantage, d'ici 2050, les résistances aux anti-microbiens seront responsables de plus de morts que le cancer" explique un communiqué annonçant la campagne. Si les résistances aux antibiotiques représentent un risque majeur sur nos sociétés, d'un point de vue sanitaire, il en serait de même d'un point de vue économique.

"Au-delà des décès, le coût pour la société est estimé à 100 000 milliards de dollars à l'horizon 2050".

Une mobilisation "urgente"

"Dès à présent, on estime à 60 000 les décès annuels en Europe et aux Etats-Unis causés par des bactéries multirésistantes. Le nombre de cas de patients porteurs de bactéries résistantes à tous les traitements est fortement en hausse, dans les services de transplantation, de réanimation et d'hématologie".

"L'usage des antibiotiques, même pertinent, génère obligatoirement des résistances. Le mésusage, fréquent selon les études, qu'il s'agisse d'un mauvais choix des drogues, de mauvaises posologies ou de mauvaises durées, aggrave l'émergence des résistances"

La FHF, l'association le lien et le SPILF appellent les praticiens et les soignants à se mobiliser. "Avant même le mésusage, le décision de prescrire ou non des antibiotiques doit être interrogée. La France est dans les pays les plus consommateurs, en ville comme à l'hôpital, et après un infléchissement imputable à la campagne les antibiotiques , c'est pas automatique, la croissance est importante"

De nombreuses actions à mettre en place

"De nombreuses actions doivent être mises en place, mais dès à présent, il faut s'appuyer sur le professionnalisme des prescripteurs" explique la campagne d'information.

Le 5 décembre dernier, l'OMS a publié une déclaration enjoignant notamment les "providers" de se mobiliser davantage.

Une étude de 2014, publiée dans le JAMA, montre également que l'engagement individuel pourrait "faire la différence".

Dans le cadre de la campagne de la FHF, du LIEN et de la SPILF, une charte individuelle est soumise aux praticiens des hôpitaux. Les directions sont encouragées elles-aussi à signer une charte institutionnelle.

Rédaction ActuSoins

Charte d'engagement des médecins au juste usage des antibiotiques (source FHF)

Les antibiotiques ont permis de sauver des millions de vies.

Mais leur usage trop fréquent et souvent inadapté a favorisé l’émergence de la résistance des bac-téries, responsable d’une augmentation du nombre de morts par infections bactériennes malgré le recours à des traitements de plus en plus complexes.

Cette situation peut remettre en cause de nombreux progrès médicaux que l’on croyait acquis (pro-thèses articulaires, transplantations d’organes, chimiothérapies anti-cancéreuses, prise en charge des prématurés et des patients de réanimation…).

Il est urgent de s’engager individuellement et collectivement dans la mise en œuvre d’actions simples et dont l’ef?cacité est clairement démontrée.

La somme des engagements individuels permettra d’inverser cette tendance.

C’est pourquoi nous nous engageons dans l’intérêt des patients à :

1. Ne prescrire les antibiotiques que dans les situations où ils ont fait preuve de leur efficacité ;

2. Suivre les recommandations nationales et/ou locales en termes de :

> choix de la molécule ;

> utilisation de posologies adaptées ;

> respect des durées de traitement ;

3. Faire appel à l’équipe d’infectiologie ou au référent antibiotique devant toute situation pouvant poser un problème d’optimisation d’un traitement antibiotique

4. Prendre en compte les conseils donnés par l’équipe d’infectiologie ou le référent antibiotique de l’hôpital ;

5. Organiser l’évaluation systématique des prescriptions antibiotiques par les médecins séniors du service ;

6. Faciliter l’organisation du service pour permettre aux médecins, en formation et en plein exercice, de participer aux formations antibiotiques organisées dans l’établissement ;

7. Transmettre lors d’un transfert ou d’une sortie toutes les informations nécessaires à une poursuite optimale de l’antibiothérapie.

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Réactions

2 réponses pour “Du juste usage des antibiotiques”

  1. Emeline ES dit :

    Ah ben ça malheureusement je veux bien le croire…

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