Mise en examen du médecin soupçonné d’euthanasie

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Le médecin de l'hôpital de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) soupçonné d'euthanasie active sur des patients âgés a été mis en examen vendredi pour "empoisonnement sur personnes particulièrement vulnérables", a annoncé le parquet de la ville.

Mise en examen du médecin soupçonné d'euthanasieLe procureur adjoint de Bayonne, Marc Mariée, a fait savoir au cours d'une conférence de presse qu'il avait remis le dossier à deux juges d'instruction "compte tenu de la complexité du dossier" et que le parquet avait demandé le placement sous mandat de dépôt du médecin.

Cette demande devait être examinée dans l'après-midi par le juge des libertés et de la détention.

Selon M. Mariée, la justice reproche au médecin du services des urgences de l'hôpital de Bayonne, d'avoir pratiqué des injections de substances ayant entraîné le décès immédiat d'au moins quatre personnes âgées.

La décision de mise en examen concerne au moins quatre décès survenus au cours des cinq derniers mois, le dernier étant celui d'une patiente de 92 ans, morte le 3 août. Le praticien encourt la prison à perpétuité.

Selon le procureur-adjoint, le médecin a reconnu avoir utilisé les produits mentionnés, dont le Norcuron, curare occasionnant un arrêt respiratoire par paralysie musculaire. "Il s'agit d'actes d'une extrême gravité et totalement prohibés par la loi", a déclaré M. Mariée.

Aucune des familles concernées n'a porté plainte jusqu'à présent, a souligné celui-ci, précisant que le médecin avait rencontré certaines d'entre elles.

Il n'a pas pu dire si le praticien avait obtenu ou non leur consentement. "Même si il y avait eu accord des familles, cela n'aurait pas justifié les actes", a martelé M. Mariée.

Le vice-procureur a rappelé que la loi Leonetti sur l'euthanasie fixait un cadre extrêmement strict et notamment deux conditions : celle du consentement de la personne ou de sa famille et celle de la collégialité qui doit réunir les avis de plusieurs médecins.

"Les quatre décès suspects à l'hôpital de Bayonne étaient certes âgés, certes en fin de vie, mais une fin de vie peut durer plusieurs heures ou plusieurs jours et rien", a conclu le magistrat, ne justifie le comportement de ce médecin tel que cela a été dénoncé.

AFP

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