Club Med : c’est pas des vacances !

| 19 201 vues | 13 réactions

Le Club Med tous les bonheurs du monde ? Peut-être pour les gentils membres. Pour les gentils organisateurs, dont les infirmiers, le travail est souvent loin d'être idyllique même dans un décor enchanteur. infirmier, infirmière : Club Med : c'est pas des vacances !Jeune diplômé, célibataire, avec une forte envie de soleil. Le profil idéal pour exercer en tant qu'infirmier au Club Med. Si des opportunités se présentent toute l'année, l'entreprise recrute surtout pour la saison estivale, d'avril à septembre, avec à la clef des CDD de trois à huit mois. Sur les offres d'emploi, rien à signaler. Selon la fiche de poste, le professionnel doit assurer l'assistance médicale, la formation aux premiers secours des autres gentils organisateurs (GO), contrôler l'hygiène et la sécurité, gérer le matériel de l'infirmerie dans le village vacances, en France ou à l'étranger. Mais sur place, les choses peuvent vite prendre une autre tournure.

24 heures sur 24 «Il y a quelques années, j'ai travaillé trois mois dans un Club Med pour jeunes situé en Tunisie. Nous étions deux infirmiers pour couvrir les besoins 24 heures sur 24. Piqûre de méduse, insolation, accident de sport, abus d'alcool... Nous étions constamment sollicités. On apprend beaucoup mais au détriment des soins», raconte Philippe (le prénom a été modifié). «L'infirmier doit être joignable à chaque instant. Nous étions également deux sur le poste et nous avions décidé de nous relayer un jour sur deux. Le jour où je n'étais pas infirmière, je devais participer à la vie du village», explique Delphine Mahieu, puéricultrice qui a passé sept mois à Ibiza. Les infirmiers sont, en effet, logés à la même enseigne que les autres GO : pas de farniente sur la plage et contact client fortement recommandé.

Bar et beach volley «Il faut être polyvalent. J'ai pris en charge des jeux au café. J'ai également tenu le bar et le soir j'étais sur scène pour le spectacle. Je n'avais qu'un seul jour de repos complet par semaine», se rappelle Delphine. «La participation aux animations est obligatoire. J'organisais des sessions de beach volley. Finalement, pendant mon séjour, je n'ai dormi que deux à trois heures par nuit dans un bungalow collé à la discothèque», rajoute Philippe. Confronté à un cas grave, l'infirmier a vu son rêve tourné définitivement au cauchemar : «Un des clients avait consommé de l'ecstasy et il a fait un coma stade 2. Nous étions seuls avec un petit plateau d'intubation et l'ambulance a mis plusieurs heures à arriver. En cas de problème, il faut assumer la responsabilité pénale avec le directeur du village. Tout ça pour gagner des clopinettes, j'ai préféré rentrer !» Les salaires tournent généralement autour du Smic auquel il faut soustraire une participation pour le logement et la nourriture. «Je gagnais environ 700 euros par mois", explique Delphine qui garde malgré tout un bon souvenir de son séjour. "C'est sûr, après les tâches infirmières, on aurait aimé se poser. C'était difficile de travailler sur ces animations, ce n'est pas notre métier. Mais cela a été une très bonne expérience. J'ai tout de même eu le temps d'en profiter, de faire la fête, même si c'était un peu une prison dorée.»

Judith Korber

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réactions

13 réponses pour “Club Med : c’est pas des vacances !”

  1. M Christine dit :

    OUI,ms la beauté du lieu doit adoucir ce qui est dur;et la chaleur mmmmmm

  2. Sandrine dit :

    Parfois, dans certains villages, le seul téléphone disponible 24 h / 24, c est le téléphone de l infirmière. Donc, on reçoit des appels téléphone en pleine nuit pour connaitre les horaires pour les excursions du lendemain, horaires d ouverture du bar … en Italie, avant le petit déj, c est le défilé des italiens à l infirmerie pour prise de tension afin de savoir si ils peuvent beaucoup manger ! et après le petit déj, ils reviennent pour prise de tension pour savoir si ils peuvent aller a la plage ! et rebelote le midi ! Conséquences : ils ont tous 12/ 7 !

  3. Sandrine dit :

    Infirmière au Club Med : l enfer ! Boulot 24 h / 24, toujours à disposition . Si le client (GM) a besoin d une capote … on vous réveille ! Salaire de misère, le loyer et la nourriture sont pris sur le brut . Parfois 4 par chambre si surbooking … on dort a même le sol ! Et quand on est pas infirmière, on est GO à faire « la danse des canards » à 14 h en plein soleil alors que vous n avez pas dormi ! Rapatriements sanitaires en pleine nuit Mais quelques bons moments comme même : amitié entre GO et parfois de super GM sympa. En ce qui concerne les visites touristiques : hôtel – hôpital ou hôtel-pharmacie …Parfois violence des clients envers l infirmière qui vous accuse d être la responsable des épidémies de gastro …Le repos, c est quand on peut … j ai fait une semaine 24 h / 24 non stop … Club Med , je dis oui en tant que client mais en tant qu infirmière j ai donné !

  4. math dit :

    Que dire tout est vrai!!!! La prison doré, la limite de la legalité… et si comme moi on le fait remarquer ça reste une entreprise donc pas de pitié on degage!!! Mais malgrés tous ces plans galere j’en garde que le positif, decouvrir un cadre qui peu etre paradisiaque, une cohesion d’equipe de folie mais c’est sur si j’y retravaille un jour ( ce que je ne pense pas) c’est en temps qu’animatrice moins de responsabilité pas pas de risque de perdre mon DE !!!
    Un conseil si l’experience vous tente quand meme car il en faut faites le sur une a deux saison pas plus et ayez une experience professionnelle avant ça facilite les choses.

  5. terima dit :

    Pour ma part, une très bonne expérience d’un mois en Turquie. Les journées de garde de 24h, je n’étais pas débordé par le travail, certes beaucoup de responsabilité comme à l’hôpital !! Pas d’urgence vitale durant ma petite expérience, deux ou trois urgences relative, le reste des consultations et beaucoup de bobologie. J’ai beaucoup profité des différentes activités, ski nautique, voile, cirque, natation, danse. J’étais au taquet les journées GO, et plus cool les journées IDE. Il faut adhérer au fonctionnement stéréotypé sans tomber dans l’extrême, et l’on passe de bon moments . Deux ans après je continue à voir certain GM .

  6. non!!! j’imaginais pas ça comme ça,

  7. Scalpel dit :

    Le Club Med…
    Une grosse majorité des IDE qui en sont sortis n’y sont jamais retournés. .

    Salaires hallucinament bas, horaires de dingues, aucune contrepartie ni reconnaissance. Et par dessus le marché exercice à la limite de la légalité.

    Enfin, aucun moyen de trouver le temps de profiter des infrastructures et loisirs… ce qui est soyons francs l’intérêt 1er.

  8. Bruno Lagron dit :

    En même temps. L’inf de columbus isle, c’pas une brutte de travail, sauf si on n’aime pas aller voir les recifs et les requins marteaux.

  9. Aleks Andre dit :

    Et puis confondre un professionnel de santé avec un GO, c’est scandaleux, comment voulez-vous qu’on soit reconnu à hauteur de nos compétences ? Je suis désolé tenir un bar et faire joujou aux fléchettes avec de gentils alcoolisés, c’est pas une mission infirmière !!!! Nan mais on va où là… Bien dommage que le Club Med ne se soit pas exprimé sur ces conditions de travail déplorables ! J’espère qu’au moins les inf ont le droit de pisser…

  10. Flo Rine dit :

    Bon bin mon rêve s’écroule 🙁

  11. si mais pour les vacanciers !

  12. Finalement pas si paradisiaque !!!

Réagir à cet article

retour haut de page
340 rq / 5,248 sec