Des robots aux urgences : Fantasme ou révolution ?

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Des robots secondant ou remplaçant l’homme dans ses tâches professionnelles. Cette idée, popularisée par l’œuvre du romancier Isaac Asimov a fait du chemin pour devenir aujourd’hui une réalité. Des chercheurs américains mettent au point une machine capable de poser un diagnostic.

I-urgentiste

Les services d’accueil des urgences (SAU) sont traditionnellement saturés. Dans les établissements publics et privés, les fréquentations augmentent mais les murs ne sont pas extensibles.

C’est en partant de ce constat qu’une équipe de chercheurs de l’Université Vanderbilt, dans le Tennessee, a imaginé des robots capables de seconder les équipes médicales et paramédicales dans les « emergency room » (E.R). Leur nom : TriageBot.

Accueil, recueil de données voire diagnostic, l’équipe de Nashville compte ni plus ni moins révolutionner les E.R. Supprimer le facteur qui nuit à l’aspect qualitatif de la médecine d’urgence : le temps.

Assister sans remplacer

Lors de la conférence « humanoïd 2010 », à Nashville, le professeur Mitch Wilkes, qui dirige une des deux unités de recherche, a décrit la première machine comme une « borne interactive » capable de réunir et d’analyser les renseignements fournis par les patients (symptômes, antécédents et traitements médicaux) puis de recueillir des signes vitaux (pouls, tension artérielle, saturation en oxygène) avant d’établir un premier diagnostic.

Un second robot, à vocation de sentinelle, devrait pouvoir surveiller et interagir avec les patients en salle d’attente tandis qu’un troisième ferait office d’assistant dans le tri des malades dans la zone médicalisée en « effectuant continuellement des mesures diagnostiques » selon le professeur Wilkes. De plus, les trois machines permettraient d’alerter le personnel en poste.

Pour ce spécialiste de l’ingénierie électronique et informatique, « les progrès dans la conception de la robotique humanoïde [...] rendent maintenant un tel système possible ». Toutefois, les trois robots médicaux ne sortiraient pas de leurs fonctions informatives. Le processus décisionnel, comme les actes invasifs, n’échapperaient pas à l’homme.

Limites

Dans un communiqué, l’université Vanderbilt a indiqué que TriageBot ne serait destiné qu’à la surveillance des patients ne présentant pas de risque vital. Proportion estimée à 60% des passages en SAU. De plus, le travail de ces chercheurs américains n’en est qu’à ses débuts et le système ne devrait pas être complété avant cinq ans.

Même si l’Université Vanderbilt se veut enthousiaste, son TriageBot laisse déjà entrevoir ses limites. En faisant fi des questions de coût de mise en place et de maintenance, il parait à ce jour peu probable que les patients et les professionnels de santé laissent la robotique et l’intelligence artificielle s’inviter dans l’une des principales préoccupations de l’homme : la santé, dans toutes ses spécificités et ses complexités.

Joël Ignasse

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Réactions

13 réponses pour “Des robots aux urgences : Fantasme ou révolution ?”

  1. chouette dit :

    ah! l’avenir, heureusement que les auteurs de SF ont beaucoup d’imagination
    pour aller plus loin on met une dizaine (au moins selon la taille des établissements) de ces trucs à l’entrée, font un balayage corporel, des microprélèvements, scannent les papiers, sont capables de comprendre toutes les langues du monde (accents loco-régionaux compris) font une synthèse, un résumé et pour finir remplace tout le personnel qui n’existe déjà plus. et voilà, c’est fait.
    tant qu’on aura une vision mécanique des maladies on aura ce genre de délire.
    j’adore la SF mais là je m’interroge

  2. Aleks Andre dit :

    C’est pas des robots qu’il faut aux urgences. C’est : des AS en plus, des IDE en plus, un médecin généraliste qui s’occupe des nombreux cas légers, des locaux adaptés et pour finir des lits d’hospi d’aval. On est loin des robots hein…………………….

  3. le robot pratique t il aussi l’humanitude ?……………………..j’en doute

  4. mamie dit :

    je ne suis pas d’accord cela supprimera pas les infirmières car les infirmières ne restent pas toute la journée en plus la malade sera rassurée si ce robot peu appeler les urgences en cas de danger

  5. et bien voilà ils vont pouvoir nous virer, nous les petites infirmières….sauf que la machine ne fait rien sans laisser une trace!!!

  6. scalpel dit :

    Si on vient pour un para-phimosis on met où l’organe pour établir le diagnostic ?

  7. arrêtez-les,arrêtez-les,ils sont devenus fous! »si vous êtes en train de mourir,appuyez sur étoile,…je n’ai pas compris votre réponse …si vous êtes en train de….bip,bip,bip,bip… »

  8. William Furic dit :

    A voir… Mais pas très convaincu. Le facteur temps ne sera guerre amélioré puisque par sécurité les patients devront passer entre les mains douces et expertes des PPI (petit personnel infirmier) en premier lieu. Donc retour a la case départ…

  9. isa12 dit :

    N’importe quoi ! c’est un fait de réfléchir à l’amélioration de la prise en charge aux urgences mais remplacer l’humain par la machine , ça commence à faire et en plus dans l’accueil !!! on a affaire à des êtres humains dans notre travail et pas à de la marchandise ! Il faudrait que tous ces chercheurs passent de l’autre côté de la barrière afin de voir comment ça fait …

  10. Stefani Ocler-Delalune dit :

    du chômage d’un côté, l’anxiété des patients de l’autre, un manque d’effectif renforcé par des machines… vive le progrès… :/

  11. pourquoi pas en assistant (tes) !!!!

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