Pratiques avancées infirmières : que pensent les médecins ?

Alors que l'article 30 de la future loi de santé prévoit d'instaurer des pratiques avancées pour les paramédicaux, les réactions des médecins ne sont pas unanimes, note le site internet Egora.

iStock_000033302598_Small-200x30011-200x300-200x300-200x300Si ces pratiques avancées devront encore être définies par décret, après le passage de la loi, les participants au colloque insistent sur le fait qu'il ne devra pas s'agir de transfert de tâches, sous la houlette du médecin, mais bien d'activités complémentaires.

Du transfert de tâches aux pratiques avancées

Les médecins n'appréciaient pas non plus le terme de transfert, craignant qu'il ne s'agisse de compétences médicales qui leur seraient ôtées, comme l'a souligné Patrick Bouet, président du Conseil de l'Ordre des médecins, lors de ce colloque.

La nouvelle sémantique met-elle tout le monde d'accord ?

Tout d'abord, certains n'ont pas relégué le terme de transfert aux oubliettes comme l'indiquent les propos du Dr Pierre de Haas, médecin généraliste et président de la Fédération des maisons et pôles de santé, repris par Egora : "il y a un certain nombre d'actes qui pourraient être transférés, je pense aux consultations des nourrissons, aux plaies, aux pansements… Mais aussi à des actions de santé publique, de suivi et d'accompagnement des pathologiques chroniques, d'éducation thérapeutique,..."

Les médecins tiennent à leur rôle de contrôle

Selon le Dr François Simon, président de la section exercice professionnel du Conseil national de l'Ordre des médecins, : "les médecins ont besoin des infirmières aux pratiques avancées. On ne parle pas d'infimières autonomes, hors de tout cadre. Il s'agit d'une pratique encadrée, sous le contrôle d'un médecin".

Pour les médecins, il n'est donc pas question d'abandonner le contrôle. D'ailleurs le texte de l'article 30, dans sa version actuelle indique que ces pratiques s'exercent "au sein d’une équipe de soins dans le cadre de la coordination avec le médecin."

Un intitulé qui ne satisfait pas la profession infirmière qui espère avoir l'occasion de le changer lors de la lecture au Sénat, puis dans la version définitive.

Les généralistes attentifs, voire suspicieux

"Nous serons extrêmement attentifs" aux futurs décrets, assure d'ores et déjà le Dr Claude Leicher, président de MG France, à Egora. "Dans sa première version, l'article ne prévoyait aucun lien entre les infirmières en pratiques avancées et les médecins. Il ne s'agissait pas de collaboration mais de concurrence !", ajoute le Dr Leicher.

"Les médecins ont besoin d'aide, dans le cadre d'une pratique collaborative. Si nous ajoutons nos compétences, c'est faisable. Ce qu'on ne veut pas, c'est voir notre métier découpé en tranches", précise-t-il au journaliste d'Egora.

"Nous devons rester vigilants. Dans le contexte actuel, il y a une réelle menace sur notre métier de médecin généraliste", conclut-il.

Selon Christophe Debout, enseignant chercheur à l’École des hautes études en santé publique, cité par le site internet médical, "c'est un dispositif qui reste à créer. (...) Il va falloir mettre autour de la table tous les acteurs concernés et être créatif pour définir comment ce type d'approche collaborative peut se mettre en place dans un système libéral tel qu'on le connaît en France."

Le Conseil de l'Ordre des médecins se veut, de son côté, consensuel : "ce sont des choses qui restent à définir, mais on ne trouvera qu'en avançant", soutient le Dr François Simon, président de la section exercice professionnel du CNOM

Il reste du chemin à parcourir !

Cyrienne Clerc, avec Egora.fr

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Réactions

1 réponse pour “Pratiques avancées infirmières : que pensent les médecins ?”

  1. Cyril A-r dit :

    Pas bien de pas partager lol les loups ne donne pas leur nourriture…. Faudra quand même pallier au déficit de médecin d’une manière ou d’une autre

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