Réduire le stress des infirmières pour une plus grande acceptation des familles

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 Infirmier anesthésiste au Centre hospitalier de Paray Le Monial (Bourgogne), Sébastien Tixier a mené une étude, dans le cadre de sa formation à l’Institut de formation des cadres de santé (IFCS) de Dijon, sur l’acceptation des familles de patients par les équipes des services de réanimation. Un travail qui lui a valu de remporter l’un des prix de thèses et de mémoires de la Fondation MACSF.

Réduire le stress des infirmières pour une plus grande acceptation des famillesLa place des familles au sein des services de réanimation est une dimension importante à prendre en considération pour l’amélioration de la qualité des soins.

Aussi, Sébastien Tixier a t-il étudié les raisons de refus de la part de certains soignants, d’accepter les changements organisationnels nécessaires à cette ouverture et permettant d’adapter les stratégies de management pour légitimer la présence des familles auprès des patients.

« Avant d’intégrer l’IFCS, j’ai proposé à l’équipe de mon service de travailler sur une plus grande ouverture des créneaux horaires aux familles et aux aidants des patients hospitalisés », explique Sébastien Tixier.

Actuellement, les familles ne bénéficient que de deux créneaux horaires de deux heures par jour.

Or, comme l’explique Sébastien Tixier, la Société de réanimation de langue française (SRLF) préconise une plus grande ouverture de ces plages horaires car « il n’y a aucune justification à ce qu’elles soient davantage fermées que dans un service classique ».

Néanmoins l’infirmier anesthésiste a essuyé un refus de la part des infirmiers, aides-soignants et ASH de son service, les arguments avancés étant que l’équipe a toujours travaillé de cette manière, et qu’une plus grande ouverture des horaires risquerait de la déranger dans la réalisation des soins et des prescriptions.

Etude de cas

En arrivant à l’IFCS, Sébastien Texier a décidé de faire son mémoire de Master 1 sur le sujet, auprès de trois services du CHU de Dijon et en se demandant si ce refus est une attitude de défense vis-à-vis d’un stress du personnel de réanimation.

Il s’est ainsi demandé si une infirmière qui a plus d’expérience, est plus ou moins sujette au stress que les infirmières novices, et si pour elles, les familles sont des partenaires aidants ou non.

Il a ensuite mis en rapport le niveau de stress, l’ancienneté dans le service et la relation avec la famille. « J’en suis arrivé à la conclusion que plus les infirmières ont de l’expérience, moins elles sont stressées, moins les familles sont perçues comme perturbatrices et donc moins les infirmières sont opposées à l’ouverture des horaires », souligne Sébastien Tixier.

Et d’ajouter : « La prévention du stress chez les jeunes infirmières passe par la recherche d’un soutien social. Elles veulent être en accord avec les infirmières les plus expertes et vis-à-vis de la hiérarchie. » 

Les actions de tutorat, la proximité, l’aide et l’encadrement sont donc des actions positives pour réduire le stress et ainsi offrir une plus grande place à la famille.

« L’accueil de l’infirmier arrivant est fondamental, conclut le cadre de sante. Le tutorat apaise la personne. Mais le problème relève du contexte médico-économique qui empêche bien souvent les services d’investir dans cet accompagnement. »

 Laure Martin

A relire : l'apprentissage émotionnel dans la formation en soins infirmiers, master primé par la MACSF

 

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