A la découverte d’une cabine de télémédecine

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Le monde de la santé en parle de plus en plus, mais peu l'ont vraiment rencontrée. A quoi ressemble une cabine de télémédecine ? La réponse avec l'unité de soin développée par l'entreprise française H4D.

©Amélie Cano Démonstration de la cabine par le Dr Sidney Sabban, directeur scientifique d'H4D.

©Amélie Cano
Démonstration de la cabine par le Dr Sidney Sabban, directeur scientifique d'H4D.

C'est une cabine blanche, autonome, qui peut-être installée partout.

On s'y sent à l'intérieur comme dans une sorte de cocon médicalisé. Un siège incliné, un écran et, de part et d'autres du patient, des instruments médicaux connectés : stéthoscope, brassard à tension, otoscope...

Une fois la porte fermée, une voix féminine guide le malade. « Touchez l'écran pour commencer ». Celui-ci s'identifie avec sa carte vitale, tandis qu'à plusieurs kilomètres de là, le médecin fait de même avec sa carte professionnelle.

Le praticien apparaît alors à l'écran. La consultation se déroule comme un rendez-vous médical classique. La différence ? Le patient s'ausculte lui-même – tension, température... - sous la direction du médecin.

Les données médicales anonymisées sont consultables, par les deux parties, sur un site internet dédié. Un dispositif imaginé pour les déserts médicaux. « En France, on dénombre 3 500 villages où le premier médecin est situé à plus de 80 kilomètres », rappelle le médecin Franck Baudino, créateur de cette consult station et fondateur de l'entreprise H4D.

 Bientôt 40 cabines en service

Installée pour l'instant dans une résidence pour seniors en Bourgogne, dans un établissement de santé en Ile-de-France et dans une commune dans le sud du pays, cette cabine de télémédecine va se généraliser prochainement. L'entreprise a reçu une quarantaine de commandes en France, sans compter les exportations vers la Scandinavie ou les Etats-Unis.

De la médecine en libre-service ? Pas du tout, selon le Dr Baudino. « La prise en charge dans une consult station est régulée, certifiée et agréée », insiste-t-il. « Nous avons mis presque plus de temps à imaginer et à faire valider les parcours de soin par les agences régionales de santé (ARS) qu'à développer la technologie de la cabine ». La consult station s'intègre en effet dans l'environnement médical déjà existant.

Par exemple ? Un malade appelant le Samu pourra être orienté par le médecin urgentiste vers la cabine de télémédecine la plus proche s'il n'y a pas de médecin de garde à proximité, que l'état de santé du malade le permet et que celui-ci accepte cette solution.

Une fois arrivé à la cabine, le patient est accompagné par un médiateur, « pas forcément un soignant, mais une personne formée à son utilisation » précise le Dr Baudino. H4D ambitionne en effet d'en implanter dans des mairies, des casernes de pompiers ou dans des maisons médicales. La téléconsultation s'effectue alors avec l'un des médecins de garde du département.

 Gain de temps (et de soignants) dans les hôpitaux

Si cette cabine est un outil pertinent pour la médecine de ville, elle intéresse aussi les Ehpad et les hôpitaux pour sa fonction de télésurveillance. Installée dans un service d'urgence, elle peut ainsi permettre de réaliser rapidement les premiers examens – électro-cardiogramme, tension, saturométrie...- en mobilisant moins de soignants.

Le bémol ? L'adaptation trop lente de la réglementation. L'assurance-maladie ne rembourse pas la majorité des actes de télémédecine. Pour l'instant, ce sont donc les ARS qui financent les médecins pour les téléconsultations. De même, si la téléprescription entre le médecin et le pharmacien est autorisée, la délivrance d'une ordonnance au patient par télémédecine n'est pas encore acceptée.

Amélie Cano

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