« J’ai tenté les concours pour intégrer un Ifsi après mon baccalauréat, mais je ne les ai pas réussi”, raconte Laurie. “Je ne voulais pas entrer tout de suite dans le monde du travail, je suis donc partie en Belgique pour suivre mes études en soins infirmiers. »
« Les étudiants français viennent en Belgique soit parce qu’ils ne veulent pas passer les concours des Ifsi en France, soit parce qu’ils ne les ont pas réussi », poursuit Cathy Delannoy, directrice de l’Institut supérieur d’enseignement infirmier à Bruxelles.
En effet, l’entrée dans les écoles belges ne requière pas de concours. A cette absence de sélection s’ajoute l’impossibilité, pour les instituts Belgique, de refuser des candidatures. Les étudiants français doivent simplement remplir des formalités administratives comme fournir une équivalence de leur diplôme du baccalauréat, une lettre de motivation ou encore leur carte de séjour.
Ce système a permis à Grégory de reprendre ses études. Ce futur infirmier de 31 ans a passé les concours IFSI en France à 18 ans, mais ne les a pas réussis. N’ayant pas les moyens de faire une école préparatoire, il décide, à l’époque, de se réorienter en BTS analyses biologiques. Cependant, pour des raisons personnelles, il est parti s’installer en Belgique. « J’ai donc saisi l’opportunité pour reprendre mes études et étudier le métier que je souhaitais effectuer au départ », explique-t-il.
La formation
Il existe en Belgique deux niveaux de formation pour les futurs infirmiers : un niveau accessible après le baccalauréat et un niveau moins technique qui ne requière pas ce diplôme. « Les étudiants français peuvent choisir le niveau de formation qu’ils souhaitent car les deux ont leur équivalence en France dans le cadre de la libre circulation », souligne Cathy Delannoy. Les Français ayant choisi le diplôme de niveau inférieur peuvent tout de même se spécialiser en France, ce qui n’est pas le cas en Belgique ; la spécialisation n’étant accessible que pour le diplôme de niveau supérieur.
Par ailleurs, le contenu de la formation belge n’est pas un obstacle à l’exercice du métier dans l’Hexagone. « Toutefois, la pratique infirmière diffère un peu entre les deux pays, souligne Laurie qui a fait un stage en pédiatrie en France. En Belgique, l’infirmière effectue une prise en charge globale du patient, de la toilette au repas, en passant par les soins. Nous n’apprenons pas à déléguer à l’aide-soignante. »
Même son de cloche du côté de Grégory, qui prévoit de rentrer en France en juillet. « Je n’ai aucune appréhension car les techniques sont similaires dans les deux pays. Cependant, les infirmiers ont certainement plus d’autonomie et de responsabilité en Belgique. »
Tous ces avantages expliquent pourquoi 60 % à 75 % des étudiants sont français dans certains établissements situés à la frontière. Seul bémol pour la Belgique : « Nous formons énormément d’étudiants français en soins infirmiers mais nous n’en voyons pas le résultat car ils retournent tous en France exercer leur métier », regrette Cathy Delannoy.
Laure Martin
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