L’Etat se penche sur la coopération entre professionnels de santé
À quoi ressemblera l’offre de santé en France dans 20 ans ? C’est la question que s’est posé le Centre d’Analyse Stratégique, une institution au service du Premier Ministre et dont le rôle est de préfigurer les principales réformes gouvernementales.
Dans sa note d’analyse n°254 (volet 1, déc 2011), le CAS a ainsi examiné la question de la coopération entre professionnels de santé.
Il constate qu’en France ces pratiques sont encore marginales, notamment dans le secteur ambulatoire, car elles nécessitent de faire évoluer l’exercice libéral sur plusieurs points.
Cette analyse passe d’abord en revue quelques exemples de transferts mis en place depuis 2003 (acte technique, mission préventive…)
Mais le CAS souligne l’existence de nombreux freins quant au développement de ces pratiques, tant du côté des professionnels que des usagers. Des questions demeurent sur le plan financier et juridique mais aussi en matière de formation.
Pour assurer le développement de cette coopération, à l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays, plusieurs leviers sont nécessaires. Dans son analyse, le CAS formule ainsi plusieurs propositions :
- Créer un statut et un diplôme d’infirmier clinicien en soins primaires
- Expérimenter dans quelques sites, type maison de santé, une consultation infirmière de première ligne où un infirmier clinicien prendrait en charge les affections bénignes et orienterait si besoin vers le patient vers un médecin
- Instituer une consultation par un infirmier clinicien pour le suivi des pathologies chroniques
- Expérimenter des modes de rémunération à la performance collective qui associent aux objectifs actuels (coordination, qualité et efficience) celui du transfert d’activités entre professionnels exerçant dans des maisons de santé
Structurer l’offre de soins primaires :
- Créer un stage obligatoire de « prise en charge en soins primaires » pour l’ensemble des étudiants en santé (médecin, pharmacien et paramédical)
- Mettre en place un statut de PU-PA (professeur universitaire - praticien ambulatoire)
Reste à voir la suite qui sera donnée à ce document par les pouvoirs publics, mais aussi et surtout comment cette analyse sera perçue par les professionnels de santé eux mêmes !
Émilie Gillet
Pour aller plus loin
1 : définie en France par la loi Hôpital, patients, santé et territoire (HPST) en 2009, la coopération entre professionnels de santé a deux volets : opérer un transfert d’activité qui conduit à redéfinir le périmètre d’intervention de chaque profession, et d’autre part réorganiser les modes d’intervention auprès des patients notamment par le regroupement des professionnels.
Pour info : dans sa démarche de prospective, le CAS envisage aussi dans une note récente la télésanté, ou production de soins à distance (note n°254, volet 2)
….et http://www.strategie.gouv.fr/system/files/2011-12-5-telesantev2-na255.pdf
Je suis pessimiste, vraiment pessimiste……
Si l’Etat se penche… Vous êtes sauvés !!!
vous m’enlevez le commentaire des doigts (du clavier). si l’etat se penche, ca va empirer !
Si l’Etat se penche… Vous êtes sauvés !!!
vite le CADSI !
Super si la formation tient la route , que les patients adhèrent et que les rénumérations suivent… À mon avis, y a du boulot, mais rien n est impossible :))