“L’extension des compétences vaccinales des infirmiers est portée de longue date par l’Ordre national des infirmiers, notamment dans sa contribution au Ségur de la Santé“, se félicite l’ONI dans un communiqué.
Elle “répond à un enjeu prioritaire de prévention, d’autant que l’on constate d’importants retards dans le calendrier vaccinal depuis le début de la crise sanitaire. Elle garantit une meilleure couverture vaccinale de la population française puisque les infirmiers sont les derniers professionnels de santé à se rendre au domicile des patients. Enfin, c’est la reconnaissance d’une compétence infirmière déjà largement reconnue à l’étranger“, précise Patrick Chamboredon, son président.
Cette extension permettrait aux professionnels de prescrire, d’administrer et d’injecter des vaccins non vivants inscrits au calendrier vaccinal pour les adultes et adolescents de plus de 16 ans.
Cela concerne donc les vaccins diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite, contre les papillomavirus humains/pneumocoque, l’hépatite B, l’hépatite A, les méningocoques A,C,W,Y et la grippe. Ne sont pas concernés les vaccins contre le méningocoque B et la rage, qui sont “relatifs à des situations particulières et rares“, a indiqué la HAS dans son avis.
La HAS estime que l’épidémie de Sars-CoV-2 a démontré l’intérêt de la vaccination par “des acteurs de proximité qui, en complément des médecins, jouent aussi un rôle important dans l’information des populations“. Par ailleurs, l’extension vaccinale constitue un “élément indispensable d’une approche globale et coordonnée de la santé ayant pour objectifs de réduire les inégalités de santé et de promouvoir la prévention“, considère-t-elle.
Jusqu’à maintenant, les infirmiers étaient autorisés à pratiquer, sans prescription, la vaccination contre la grippe saisonnière des adultes pour lesquels cette vaccination est recommandée.
Peut mieux faire ?
Si la nouvelle est saluée par l’Ordre national des infirmiers, le SNPI (Syndicat national des professionnels infirmiers) s’interroge sur l’exclusion des vaccins dits “vivants atténués” de la liste de la HAS.
“Seraient exclus les vaccins contre le méningocoque B et la rage et les vaccins dits ‘vivants atténués, dont le vaccin rougeole-oreillon-rubéole (ROR) et celui contre la tuberculose (BCG). Nous avons du mal à comprendre pourquoi l’infirmière française ne serait pas compétente sur la vaccination ROR et le BCG, alors que dans le monde des milliards de personnes ont déjà été vaccinées par des infirmières autonomes“, soulève Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI, cité dans un communiqué.
Le SNPI demande aussi l’abrogation des textes limitant l’administration autonome (sans prescription) de vaccination antigrippale aux seules personnes fragiles. “Si nous sommes compétents pour les plus fragiles, il est totalement incohérent de nous l’interdire pour des adultes en bonne santé!“, ajoute le syndicaliste.
Rédaction ActuSoins
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