Chaque mois, ActuSoins présente une organisation infirmière ou en lien avec les infirmiers (voir encadré).
Dans quel contexte l’AFDS a-t-elle été créée ?
A l’origine, elle a été créée en 1971. Il s’agissait, à cette époque, de l’Association nationale des infirmiers généraux, nom qui était donné aux directeurs des soins actuels.
C’est un décret de 2002 qui a créé le statut des directeurs de soins de la fonction publique hospitalière. L’association a évolué en ce sens, notamment pour répondre au souhait des professionnels de disposer d’un groupement pour travailler ensemble à l’amélioration de leurs pratiques et à la promotion du métier.
La promotion du métier reste-t-elle un axe important des missions de l’AFDS ?
Tout à fait, il s’agit de notre objectif premier. Nous souhaitons donner l’envie aux cadres de santé de passer le concours pour exercer ce métier à responsabilités. Le directeur des soins joue un rôle clef dans la coordination des organisations paramédicales.
Nous souhaitons valoriser cette fonction, singulière. Depuis sa création, elle est venue s’ajouter aux fonctions de direction. Cependant, nous sommes les seuls à exercer un métier de direction, après avoir travaillé sur le terrain (professions infirmière, médicotechnique ou de rééducation). Nous avons l’expérience et l’expertise de l’organisation des soins, de l’articulation entre les besoins en soins des patients, les besoins paramédicaux et médicaux. Cela nous confère une légitimité expérientielle nécessaire dans l’accompagnement des nouveaux métiers, dans la construction des législations, dans l’organisation et la coordination au quotidien des établissements de santé.
Nous voulons donc faire connaître le métier et donner envie de l’exercer dans les établissements hospitaliers, dans les instituts de formation, dans les gouvernances déconcentrées (Agence régionale de santé, Direction générale de l’offre de soins). Aujourd’hui, nous sommes 691 directeurs des soins sur le territoire, mais de nombreux postes sont vacants. Il est difficile d’en connaître le nombre exact car des structures ont recours à des “faisant-fonction” de directeurs des soins. Nous voulons encourager à passer le concours national de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP).
Certains exercent donc le métier sans être formés à l’EHESP ?
C’est effectivement le cas avec des “faisant-fonction”. L’AFDS a d’ailleurs un partenariat avec l’EHESP pour mettre en place des actions de promotion du métier et donner envie de suivre la formation.
Nous allons aussi travailler avec le Centre national de gestion (CNG) sur l’accessibilité au métier. Car certains cadres ne veulent pas se former, et ce pour plusieurs raisons. Certains établissements font appel à des “faisant-fonction” de directeurs des soins, parvenant à répondre, en partie, aux problématiques organisationnelles de la structure.
Les directions décident donc de « faire avec ». D’autant plus que les personnes à ces postes sont souvent en troisième partie de carrière. Or, pour suivre la formation à l’EHESP, il faut passer le concours, suivre la formation d’un an à Rennes, ce qui oblige à quitter, pendant un an, son lieu d’exercice et son domicile.
Enfin, à l’issue de la formation, il y a une mobilité à la clef. Ces différents éléments peuvent freiner les candidats. Il faut donc les accompagner en valorisant le gain qu’apporte la formation pour l’exercice du métier, et en les encourageant à la suivre plus tôt dans leur carrière.
Quelles sont vos autres missions ?
Nous souhaitons fédérer les directeurs de soins pour construire un collectif, valoriser la fonction et participer à la formation continue avec nos journées d’études. Elles ont lieu pendant trois jours consécutifs, une fois par an. Il s’agit d’un moment au cours duquel nous travaillons sur une thématique spécifique. Ouvertes aux directeurs des soins, cadres, cadres supérieurs et directeurs d’hôpitaux, elles sont consacrées cette année, en novembre, « aux directeurs des soins au carrefour des énergies ».
Nous diffusons toute l’année de l’information professionnelle à l’ensemble de nos adhérents. Nous participons également à des groupes de travail nationaux, avec la Direction générale de l’offre des soins (DGOS), l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP) ou encore la Fédération hospitalière de France (FHF) sur l’organisation des soins, l’attractivité des métiers, la fidélisation, la sécurité des soins. Nous travaillons aussi sur la santé des professionnels.
Nous collaborons avec différents acteurs sur des thématiques du moment concernant nos compétences et nos missions, et nous cherchons à nous soutenir dans l’exercice de nos fonctions autour des problématiques que nous pouvons rencontrer sur le terrain.
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