Une infirmière de l’hôpital d’Arcachon, secrétaire syndicale CGT, a été sanctionnée après avoir critiqué les conditions de travail au sein de l’établissement. Une décision qui a un petit parfum politique.
« En général, les directeurs d’hôpitaux respectent la liberté syndicale dans leur établissement. Le droit d’expression est protégé par le droit du travail et la liberté syndicale est un droit constitutionnel. Cette fois il n’est pas respecté et je continuerai à me battre pour qu’il le soit, à l’avenir, dans cet établissement », affirme Sylvie Delmas.
Cette infirmière au Pôle de santé d’Arcachon et secrétaire syndicale CGT, a été mise à pied cinq jours, du 17 au 21 décembre, pour ne pas avoir respecté ses devoirs de réserve et de discrétion professionnelle.
Une décision prise par le seul directeur de l’établissement, Michel Haeck, après un passage en conseil de discipline où aucune majorité ne s’était dégagée en faveur d’une éventuelle sanction. Une manifestation avait alors été organisée. Le Conseil général, y compris ses élus UMP, avait même voté une motion de soutien à l’infirmière.
« Je m’étais exprimée en tant que syndicaliste sur les conditions de travail, le manque de personnel et les dangers en matière de qualité et de sécurité des soins », précise cette syndicaliste qui a décidé, avec son avocat Me Pierre Landete et la fédération CGT, de faire appel devant le Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière, quitte « à aller jusqu’au tribunal administratif ».
Une décision politique ?
À l’occasion de l’assemblée générale de l’association usagers de l’hôpital, elle avait, le 25 avril 2013, dénoncé des dysfonctionnements et notamment parlé d’incidents survenus dans un service de pédiatrie, propos repris par le journal Sud-Ouest. « En pédiatrie, deux personnes doivent être présente 24 h/24. C’est indispensable car une même personne ne peut à la fois appeler du secours et pratiquer des soins urgents. Or, aux côtés de l’infirmière ou de la puéricultrice, il n’y avait qu’une auxiliaire de puériculture, présente pendant sept heures sur la journée », explique cette syndicaliste qui affirme avoir auparavant alerté le Conseil de surveillance de l’hôpital, la médecine du travail et la direction de l’ARS, sans réponses.
« Depuis la création du groupement de coopération sanitaire entre l’hôpital et la clinique, les conditions de travail se sont aggravées. Certains agents n’ont même pas le temps de déjeuner et font des syncopes. Les heures supplémentaires s’accumulent », ajoute-t-elle.
Cette sanction de mise à pied a pour certains un côté politique. Le député-maire d’Arcachon Yves Foulon, également président du conseil d’administration de l’hôpital, n’apprécie guère les critiques à l’encontre du pôle de santé, surtout à l’approche des municipales. « Il a été à l’origine de ce projet », souligne Sylvie Delmas. Et à Arcachon, chacun sait que la CGT est depuis longtemps opposée à ce regroupement privé-public…
Cyrienne Clerc
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