Mobilisation nationale : Les IBODE ont fait bloc hier, à Paris et en régions

Les infirmiers de bloc opératoire défilaient hier à Paris et en régions. Ils réclamaient notamment la reconnaissance de leurs compétences, une revalorisation salariale et la reprise de la réingénierie de leur formation. 

« Garant de votre sécurité au bloc« , « Stop au mépris« , « Buzyn, mets des paillettes dans nos vies« , scandaient en choeur à Paris, un cortège D’IBODE se dirigeant vers le ministère des solidarités et de la santé. 

En grève depuis le 23 septembre, plusieurs centaines de professionnels : 630 à Paris, 80 à Marseille, mais aussi plusieurs dizaines à Strasbourg, La Rochelle, Angers, Lorient, Macon, Besançon, La Réunion (voir encadré ci-dessous), ont manifesté pour la « reconnaissance de la spécificité de la profession« . 

Ce qui a mis le feu aux poudres? Le pacte de « refondation des urgences » présenté par la ministre de la santé, Agnès Buzyn, prévoyant la mise en place de protocoles de coopération.

Ce pacte prévoit de déléguer à des infirmiers s’inscrivant dans un protocole de coopération, la réalisation de sutures et d’immobilisations de fractures, rappelle-t-on. Or, ces actes dits « exclusifs » étaient, jusqu’à présent inscrits dans le décret d’actes des IBODE. C »est une atteinte à notre champ de compétences !« , estime le SNIBO, qui réclame une « application pleine et entière » de son décret d’actes. 

Les IBODE réclament aussi une NBI de 30 points, une prime spécifique de 300 € et une revalorisation des grilles indiciaires.

Ils exigent « un échéancier concret » relatif à la reprise active de la réingénierie de leur formation, avec le ministère de la santé et des solidarités et le ministère de l’enseignement supérieur, « entamée depuis plus de 10 ans et arrêtée depuis 1 an« , ainsi qu’un « véritable plan de formation (école d’IBODE ou VAE) des IDE » en fonction dans les blocs opératoires dans les établissements de santé publics et privés

Enfin, ils demandent « une reconnaissance de la pénibilité de notre profession et de la dégradation des conditions de travail dans les blocs opératoires« . 

Les délégations reçues

A Paris, une délégation a été reçue par des représentants du ministère des solidarités et de la santé. Mais « rien de concret n’en est sorti« , a rapporté à l’AFP Clément Turpin, président de l’Association libre des étudiants infirmiers de bloc opératoire. 

Ailleurs, certaines délégations ont été reçues par les directions des ARS. 

Rédaction ActuSoins

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© Mireille Legait

Focus : A La Réunion aussi, la mobilisation ne faiblit pas

Jeudi matin, les IBODE étaient une bonne cinquantaine à faire le siège de l’ARS Océan Indien. Un peu remontés, pour ceux du CHU Sud, suite à des assignations faites « dans les couloirs, à la va-vite, sans respect du droit de grève ». Un point évoqué avec les représentants de l’ARS OI qui se sont engagés à rappeler les règles à qui de droit.

Les délégués syndicaux (FO, Sud, Unsa) ont pu sensibiliser l’ARS OI à la réalité des chiffres : 20% d’IDE en bloc opératoire au Centre Hospitalier de l’Ouest (CHOR), de 50% au bloc cardio à 65% au bloc chirurgie générale au CHU Nord, 40% au CHU Sud et au Groupe Hospitalier de l’Est (GHER). Quant au privé (Groupe Clinifutur et Clinique Durieux), l’IBODE y serait quasiment inexistant.

Si les syndicats espèrent des avancées positives en termes d’accès à la formation, les IBODE sont bien décidés à suivre le mot d’ordre lancé aux Réunionnais par Emmanuel Macron, le 25 octobre dernier lors de son passage sur l’île : « Tien bo, larg pas ! ». Le slogan des Gilets jaunes réunionnais…

Mireille Legait, journaliste correspondante à La Réunion, pour ActuSoins.