Trois récits d’infirmières à découvrir dans Le Monde

Le Monde Campus (Le Monde des étudiants) publie ce lundi 5 octobre un dossier sur les études paramédicales et présente notamment le portrait de trois infirmières qui racontent leur métier et aussi des conditions de travail, souvent difficiles.

« Chaque nouveau jour est une découverte d’un champ des possibles » par Romain P, 25 ans, infirmier à Paris :

Infirmiere hopital couloir

©Elgaard/iStock

« Je suis infirmier depuis trois ans, j’ai exercé aux urgences et maintenant en psychiatrie. Après trois années d’études passionnantes, chaque nouveau jour est une découverte d’un champ des possibles : anesthésie, bloc opératoire, pédiatrie ou encore encadrement. Seulement, l’exercice au quotidien est parfois bien éloigné des grandes lignes de la profession que je viens d’exposer.

En effet, les horaires décalés, la charge administrative, le travail en équipe sont parfois un sacré frein à l’épanouissement. La possibilité de poursuite d’études et d’évolution (en plein changement, avec l’éventuelle apparition des « infirmières de pratiques avancées » dans la loi Santé en cours de discussion au Parlement) n’est pas toujours accessible faute de financement. Mais souvent, le simple sourire d’une personne que l’on soigne suffit à effacer toutes les contraintes. »

« Un métier en manque de reconnaissance » par Anne-Sophie O, 26 ans, infirmière :

« Aujourd’hui, j’exerce un métier qui me plaît, pour lequel je suis heureuse de me lever le matin. Pourtant, cela n’a pas été une mince affaire : après mes études, il fut assez difficile de trouver un poste non précaire. Le métier souffre actuellement d’une inégale répartition des professionnels sur le territoire. Pour nombre de diplômés, vouloir exercer dans sa région est synonyme de chômage.

J’ai donc débuté en enchaînant des petits contrats, dont la durée oscillait entre un jour et trois mois… Puis, après une période d’inactivité de six mois, j’ai pris la décision, avec mon conjoint, infirmier également, de déménager à l’autre bout de la France, vers le Nord, où le chômage ne sévit pas.

Nous avons chacun trouvé facilement un poste, obtenant un CDI au bout de 6 mois. Je ne vous apprendrai pas que les conditions de travail pour un infirmier français sont globalement assez difficiles, du fait du manque de moyens, du manque de reconnaissance… Et cela ne va malheureusement pas en s’améliorant. Est-ce que j’exercerai ce métier toute ma vie ? Je pense souvent que non, mais en même temps, je ne m’imagine dans aucun autre métier. »

« Nous avons de grosses responsabilités qui engagent des vies humaines » par Marie-Luce R, 33 ans, infirmière à Toulouse :

« J’ai déjà exercé dans beaucoup d’endroits différents, clinique, hôpital, domicile, centre de rétention… Ce métier est absolument passionnant par tous ses aspects différents, par toutes les branches et les différentes façons de l’exercer, par l’alliance du côté technique et du côté relationnel. Je l’ai fait avec beaucoup d’enthousiasme !

Mais voilà, au bout de dix ans, je suis fatiguée et même dégoûtée du peu de considération que nous avons, nous avons une charge de travail énorme, nous sommes constamment en train de jongler entre 3 ou 4 tâches différentes pour pouvoir tout faire, ce qui demande beaucoup de concentration.

Nous devons faire face à pas mal d’agressivité, surtout de la part des familles qui sont souvent dans l’incompréhension de notre manque de temps et nous sommes en première ligne… Nous avons de grosses responsabilités qui engagent des vies humaines, mais nos salaires sont très en dessous de notre charge de travail. »

A lire sur Le Monde 

Nous remercions Le Monde et Eric Nunès de citer dans son article sur les formations paramédicales "ActuSoins" comme source d'information !

Eric Nunès, journaliste au Monde rappelle que "Le cursus peut s’effectuer dans 336 instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) publics et privés, auxquels on accède sur concours". "7 396 étudiants infirmiers, soit près de 30 % des inscrits en première année" choisissent la voie d'une école préparatoire privée en sortant du bachot (chiffres Drees)

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Réactions

1 réponse pour “Trois récits d’infirmières à découvrir dans Le Monde”

  1. Les gens ne s’imaginent pas le métier d’infirmier comme un métier « précaire » où il est difficile de trouver un poste à temps plein. Et une fois trouvé on enchaine les petits contrats, on fait des heures supplémentaires non payés et on est jamais sûr de notre avenir parce qu’on peut bouger d’un service à l’autre du jour au lendemain. Pour autant, c’est un métier passionnant et dans lequel on peut s’éclater! Pour ma part je bosse en réa, et même si la plupart des cas sont compliqués et éprouvants, il n’y a pas de meilleurs sensations que de voir son patient sortir de réa avec le sourire alors qu’à son entrée son pronostic vital était engagé.

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