Perte de 2 349 tubes : l’Institut Pasteur accusé de néglicences
Une inspection inopinée a été effectuée dans un laboratoire de haute sécurité P3 de l'Institut Pasteur suite à la perte de 2 349 tubes contenant des échantillons contenant des fragments du virus du SRAS.
Une note confidentielle datée du 16 avril que Mediapart a pu se procurer, signée de Marisol Touraine, ministre de la santé, et de Benoît Hamon, ministre de l'éducation nationale et de la recherche énumère les anomalies : "forte probabilité de destruction (des échantillons) non ordonnée par les responsables et sans traçabilité, retard de deux mois dans la transmission de l'information aux autorités compétentes, listes des personnes habilitées initialement non disponibles, congélateurs non sécurisés, archives non disponibles le week-end".
Fin janvier, lors de l'inventaire annuel d'un des sept laboratoires P3 de l'Institut Pasteur contenant des micro-organismes et toxines hautement pathogènes (MOT), la perte de 2 349 tubes a été constatée. Ces tubes contenaient des échantillons prélevés chez des patients atteints par le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) en 2003. L'épidémie mondiale avait tué 774 personnes en 2003.
L'Institut Pasteur fait référence à des "fragments de virus" au risque infectieux "nul". Si ces fragments de virus sont inoffensifs, d'autres conservés dans les laboratoires de l'Institut le sont peut-être moins.
Les 18 laboratoires de haute sécurité biologique de l'Institut Pasteur doivent être contrôlés par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR), selon cette note confidentielle.
Selon le site d'informations online, la mission vise à vérifier s'il existe bien des mesures de sécurité adaptées pour tous ces laboratoires, et si elles sont effectivement appliquées. Un premier rapport serait attendu pour le samedi 31 mai et des conclusions définitives fin juillet.
Le niveau de sécurité P3 (ou A3 pour les animaleries) correspond à l'avant-dernier niveau de sécurité des laboratoires de biologie. Il impose toute une série de mesures de sécurité, notamment une installation dans une zone séparée, étanche, avec un sas d'accès et un filtrage de l'air sortant. Seul un nombre restreint de personnes est habilité à entrer dans le laboratoire, et leur accès doit être contrôlé, explique Mediapart.
Une affaire non élucidée
Ni l'enquête interne menée par l'institut de recherche, ni celle déclenchée par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui s'est rendue sur place du 8 au 12 avril, n'ont élucidé l'affaire.
Selon l'Institut Pasteur, les tubes ont dû été déplacés dans un autre congélateur à la fin 2012, à la suite d'une décongélation accidentelle et n'ont jamais réintégré leur congélateur d'origine. Ces tubes sont- ils dans la nature ? Ont-ils été détruits ?
Marisol Touraine et Benoît Hamon écrivent que s'agissant d'une institution "de réputation internationale et opérateur national d'importance vitale, l'ANSM a pris une décision de police sanitaire de suspension de l'habilitation de ce laboratoire".
Selon Mediapart, les indications de l'ANSM semblent montrer que l'institut a attendu deux mois pour signaler l'incident. La perte, constatée fin janvier, a été signifiée le 28 mars à l'agence. Le directeur général de l'Institut Pasteur, Christian Bréchot, a affirmé de son côté que les délais réglementaires avaient été respectés.
Rédaction ActuSoins, avec Mediapart
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pourvu que ces tubes ne tombent pas entre des mains indélicates !!