La détresse morale des infirmières auprès des grands brûlés
Les chercheurs de la Loyola University Medical Center viennent de réaliser une première étude sur la détresse morale des infirmiers en services de soins intensifs pour grands brûlés.
Cette notion de détresse morale – définie comme un sentiment douloureux associé à une angoisse d'ordre émotionnel et mental par Jeanie M. Leggett et les coauteurs de cette étude - a déjà été analysée depuis les années 80 dans des services de soins intensifs mais jamais dans un service de grands brûlés.
Elle est liée au sentiment que des barrières institutionnelles ne permettent pas aux soignants d'agir de manière éthique ou d'effectuer le bon choix.
Un des exemples donnés par les auteurs concerne le fait de prodiguer des soins douloureux considérés comme inutiles ou d'être témoins de messages donnant de faux espoirs à la famille. Cette détresse morale peut mener à la dépression, l'anxiété, des sentiments tels que la colère ou la frustration, au « burnout » professionnel et à d'autres désordres d'ordre physique, selon l'étude publiée dans le Journal of Burn Care and Research.
Celle-ci a été menée auprès de treize infirmières qui ont suivi une formation de quatre sessions d'une heure sur la détresse morale. Un premier groupe a rempli un formulaire spécifique avant cette formation, les autres infirmières à l'issue de ces sessions. Une des conclusion de l'étude indique que le score de détresse morale – de 0 à 336 - est supérieur dans le second groupe (92), probablement du fait d'une prise de conscience à l'issue de la formation, ces infirmières étant « alors plus aptes à diagnostiquer et identifier leur propres sentiments de détresse morale » après la formation, suggère l'étude.
Les participantes ont également évalué la formation de manière positive et apprécié le fait de pouvoir échanger avec des collègues confrontés au même environnement. Bilan : les auteurs notent la nécessité de réaliser une étude plus large pour développer ensuite des interventions efficaces afin d'aider les infirmières à faire face à ces situations.
Des études portant sur d'autres services ont déjà mis en avant la nécessité d'une plus grande collaboration entre médecins et infirmiers comme l'indique celle menée dans quatorze services de soins intensifs en Virginie (Etats-Unis) et publiée en 2007 dans Crit Care Med. Les deux situations liées au plus fort sentiment de détresse morale, alors répertoriées étaient le fait de suivre les désirs de la famille et de poursuivre les soins quand ceux-ci ne sont pas dans l'intérêt du patient et de mener des actions visant à prolonger inutilement la personne en vie.
Cyrienne Clerc
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Et on oublie les autres services? Moi je suis en onco avec des soins palliatifs et je peux vous dire qu on en chie…. et pas u e cadre pour nous epauler…. c est un service terrible aussi l onco
Avec la population des veillards atteints de maladies neuro degeneratives egalement de la souufrance, la frustration de savoir kon ne guerira pas, pire que le ttt agrave la patho.
grand respect à toutes ces personnes !!!!!!
ouff en
Il faut être entouré de sa famille et se faire aide par les spécialistes
la peur d’être jugé est là aussi malheureusement
3 commentaires qui résument tout!!!!
Ok mais il n y a pas que dans les services des grands brûlés ….
tout à fait, nous sommes confrontés partout au burn out de par la surcharge de travail, de par les conditions et la difficulté des prises en soin.