Des mesures pour compenser la pénurie de Lévothyrox

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 L'agence du médicament ANSM a annoncé vendredi une série de mesures destinées à assurer la continuité des traitements des quelque 3 millions de patients prenant du Lévothyrox en France, un médicament indispensable dans le traitement de diverses pathologies thyroïdiennes.

ThyroideFace à des difficultés d'approvisionnement apparues en juin et qui pourraient se poursuivre encore pendant quelques mois, l'ANSM a notamment décidé d'autoriser "à titre dérogatoire et temporaire" les pharmaciens à remplacer le lévothyrox par un médicament similaire alors même que la mention "non substituable" figure sur l'ordonnance du patient.

Elle a également décidé d'imposer un contingement à la distribution des stocks disponibles pour "assurer une répartition équitable sur tout le territoire" et autorisé le laboratoire Merck Serono, qui produit le Lévothyrox , à importer d'Italie "une spécialité équivalente qui sera disponible gratuitement dans les prochains jours".

L'ANSM rappelle que ces difficultés d'approvisionnement sont liées à un problème de conditionnement du médicament et que le laboratoire, filiale du groupe Merck, s'est engagé dès le mois de juin dans des actions afin d'accroître ses capacités de production.

Le lévothyrox (ou levothyroxine) est une hormone thyroïdienne qui remplace la thyroxine naturelle (T4) lorsque celle-ci n'est plus secrétée en quantité suffisante, essentiellement en cas d'hypothyroïdie ou de thiroïdectomie.

La pénurie de Lévothyrox dans les pharmacies a conduit l'association des malades de la thyroïde (AFMT) à envoyer en début de semaine une lettre à la ministre de la Santé Marisol Touraine.

Cette dernière a assuré jeudi qu'aucune rupture d'approvisionnement n'avait été observée "même si quelques difficultés locales de disponibilité sont décrites". "Le stock de sécurité n'a pas été utilisé à ce jour" a-t-elle ajouté.

Le Lévothyrox est l'un des très rares médicaments "à marge thérapeutique étroite", dont la substitution par un générique n'était jusqu'à présent pas recommandée par les autorités sanitaires, toute variation de sa concentration dans l'organisme, même légère, pouvant entraîner des effets indésirables.

L'ANSM a reconnu vendredi que la substitution pouvait entraîner "un déséquilibre transitoire" des taux d'hormones thyroïdiennes et invité les patients à voir leur dans les 3 à 6 semaines suivant la délivrance du produit qu'il "s'assure du maintien de l'équilibre thérapeutique".

Parmi les symptômes, citons la fatigue, le ralentissement idéo-moteur la frilosité ou la constipation en cas d'hypothyroïdie. L'hyperthyroïdie se caractérisant plutôt par une perte de poids, une sensation de chaleur, une polydipsie ou une irritabilité.

L'ANSM conseille enfin aux patients d'anticiper de quelques jours leur passage chez le afin que ce dernier puisse commander le traitement, dans le cas où il ne l'aurait pas en stock.

De son côté, le fabricant de médicaments Biogaran a déclaré vendredi dans un communiqué qu'il "continu(ait) à mettre tout en oeuvre pour assurer la disponibilité de Lévothyroxine Biogaran", un générique du Lévothyrox, "dans un contexte de pénurie du médicament de référence".

Biogaran indique qu'"après un arrêt temporaire de la production, (il) souhaite reprendre, en étroite liaison avec l'ANSM, la fabrication de Lévothyroxine Biogaran dès septembre".

Le laboratoire précise que son générique "est toujours commercialisé et disponible en pharmacie, ce qui permet de pallier aux tensions actuelles sur l'approvisionnement du Lévothyrox", ajoute-t-il.

Rédaction ActuSoins, avec AFP

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