La profession infirmière au scanner

Craintes, attentes, vécu au quotidien, conditions de travail, perspectives d’évolution… : la Générale de Santé et TNS Sofres viennent de publier une enquête sur le métier d’infirmier, réalisée auprès de ceux ou celles qui travaillent dans le privé comme dans le public.

Cet observatoire qualitatif a été réalisé auprès d'un échantillon national de 401 infirmiers et infirmières âgés de 18 ans et plus, interrogés par Internet du 25 mars au 30 avril 2013.

Le métier qu'ils  sont  97%  à trouver toujours « passionnant » ou «épanouissant » reste plébiscité. « Le métier d'infirmer demeure une vocation et une fierté : les infirmiers sont profondément attachés à leur métier qu'ils exercent avec fierté et enthousiasme, ce malgré le manque de reconnaissance éprouvé et des craintes sur l'avenir », analyse les auteurs du sondage.

Les principaux points de satisfaction sont la relation avec le patient (97% de satisfaction),  la technicité du métier (98%) et la diversité de leurs tâches (92%), quel que soit le secteur. Pour 7 infirmiers sur 10, le choix du métier a été guidé par la volonté d'aider les patients.

Côté insatisfaction, vient en tête les salaires (75 % d’insatisfaits), la reconnaissance du travail par la hiérarchie (63%) et l’augmentation du nombre de patients qui accroît les mauvaises conditions de travail (60 %). Enfin 32 % critiquent l’organisation des plannings.

Des attentes fortes apparaissent concernant l'accès régulier à la formation (97%), encore jugé médiocre (62% de satisfaction), de même que la possibilité d'évoluer (64%).

Des attentes à combler 

Lorsqu'on les interroge sur leur métier : la dimension relationnelle du métier ressort en premier (71 %), suivie par la dimension technique du métier (55%).

« Les mutations du secteur de la santé génèrent autant d'inquiétudes que d'intérêt », remarque les sondeurs. Ainsi 51 % des infirmiers pensent que leur métier va changer d’ici à cinq ans et 20% craignent que leur place soit de moins en moins importante

Face aux évolutions comme la montée de la chirurgie ambulatoire ou la délégation de tâches, « ils souhaitent un nouveau contrat avec l'hôpital, avec une place valorisée  et une évolution de leur niveau de responsabilité. Un tiers juge qu'il s'est dégradé au cours des 5 dernières années », souligne cette enquête qui note «  deux visions différentes  du privé et du public. L'exercice privé est davantage recherché pour l'organisation du temps de travail, la possibilité de concilier vie professionnelle et vie personnelle ainsi que pour le salaire ; tandis que l'exercice dans le public est associé à la sécurité de l'emploi  et la possibilité d'évolution ».

Côté avenir, 86% des infirmiers n'envisagent pas de changer de métier dans un avenir proche et pensent qu'ils exerceront toujours ce métier dans 5 ans. Ils se projettent dans des postes d’infirmier spécialisé (52 %), manager ou cadre (23 %) et infirmier libéral (11 %).

Claire Dubois