Cliniques privées : salaires gelés pour les soignants

La négociation salariale annuelle piétine. La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) estime que la marge dont elle dispose lui permet juste de couvrir la révision des grilles et propose donc de ne pas augmenter la valeur du point, rapporte la CFDT. Après quatre années sans véritable progression et seulement une légère hausse en 2012, la potion est amère.

Fédération hospitalisation privée grille salaires soignantsLes cinq organisations syndicales impliquées dans ces négociations salariales jugent ce gel "inacceptable" dans un communiqué commun publié suite à la commission mixte paritaire (CMP) du 11 avril.

Pour la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT et FO, la négociation salariale annuelle doit être dissociée de la révision des grilles de classification car ces travaux n'aboutiront que pour le second semestre, voire 2014, estime Sophie Perdriau.

Les cinq organisations syndicales réclament une augmentation de la valeur du point.

S'agissant de la révision des grilles, elles demandent la "transmission des documents et l'état des retours liés à l'enquête lancée sur un échantillon de 400 établissements".  Pour cette enquête, 400 établissements se sont portés volontaires pour devenir des structures pilotes et simuler des dispositions prévues lors de la renégociation de la classification. A ce jour, ces établissements fournissent des données statistiques mais n'ont pas encore commencé de simulation.

Les syndicats réclament notamment une "méthode de travail partagée qui définisse la façon d'avancer dans la négociation sur les grilles de classification". La CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT et FO attendent des réponses pour la prochaine CMP, prévue jeudi 13 juin, "avec transmission des documents au moins 10 jours avant". "A défaut de réponse", elles refuseront de poursuivre les négociations.

Des tarifs top faibles selon la FHP

"Nous n'avons jamais connu des tarifs à ce niveau", remarque Jean-Loup Durousset, président de la FHP, rappelant la baisse de 0,56% prévue pour les tarifs 2013 des cliniques. Une situation, analyse-t-il, qui risque d’aggraver la situation d'établissements déjà en difficultés et qui n'ont pas de possibilité de progression d'activité.
Toutefois, même si "nous n'avons pas la capacité à instaurer une négociation nationale", cela ne doit pas empêcher des négociations d'entreprise, des évolutions étant possibles au cas par cas, note le président de la FHP.

Ce dernier estime que le plus important est de revoir plusieurs aspects de la convention collective, notamment les premiers coefficients actuellement très bas, la notion d'ancienneté qui s'arrête à 30 ans de carrière ainsi que des problèmes d'évolution de coefficients. Cette révision de la classification permettrait d'augmenter un peu les rémunérations, souligne-t-il.

Le président de la FHP précise que son secteur n'a peut-être pas beaucoup augmenté la valeur du point mais qu'il a créé 3.000 emplois en 2012 (sur 150.000 au total). La FHP se penche par ailleurs sur la problématique de la formation des personnels paramédicaux et se prépare à négocier l'élargissement de l'accès à l'acquisition d'une complémentaire santé.

Claire Dubois, avec APM

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Réactions

18 réponses pour “Cliniques privées : salaires gelés pour les soignants”

  1. plouf84 dit :

    plein le cul de l’arrogance de tous nos directeurs, actionnaires, cadres sup, médecins pour qui nous ne sommes que e la chair à canon!
    des organisations de soins (désorganisations devrais je dire) sont mises en place, qui nous contraignent au quotidien, nous éloignent des patients (eh oui, je parle encore de patients, je ne me fais pas à l’idée de clients!) par des technocrates qui ne connaissent pas ou ne veulent pas connaître notre métier tout en nous expliquant comment le faire mieux et surtout plus vite…
    en passant par l’informatique qui beugue, le matériel en quantité limitée (pas de stocks qui coûtent de l’argent, l’intrusion permanente des démarches qualité (écrire et réécrire ce que l’on fait plusieurs fois), le mélange dossier papier dossier informatique, les déménagements de chambre à répétition, etc etc…
    Les cliniques ne sont que des murs d’hôtellerie spécialisée avec quelques moyens personnels et matériels qui font du fric sur le turn over à cycle très court, à l’intérieur desquels des praticiens libéraux interviennent à titre libéral où tout est facturé (de la poignée de main quant il y en a une jusqu’au sourire final s’il y en a un, avec tous les gestes consultations, gardes astreintes et tutti quanti).
    Le recours à l’intérim y est en baisse! surprenant? non, car on le remplace par les CDD ( au mois, à l’année, au jour (8 contrats signés pour le mois d’avril!!) qui coûte moins cher en dépense, et qui permet une pression supplémentaire sur le personnel en question avec la précarisation qui s’ensuit.

    ALORS QUAND JE VOIS QUE LES ACTIONNAIRES D’ORPEA, SYNERGIA, GENERALE DE SANTE ET AUTRES NE PEUVENT PAS PAYER JE RIGOLE DOUCEMENT? NON, J’ENRAGE!

    ORPEA pour ne pas le citer a un magnifique cours de bourse, est conseillé à l’achat par les spécialistes boursiers….

    Comment en sortir?
    se syndiquer et botter le cul à nos représentants pour avoir des actions fortes, qui affectent le portefeuille des cliniques: grèves, information du public, recentrer nos actions sur les soins et refuser les actes dévolus à d’autres professions (repas, changes de lits, secrétariat, téléphone, paperasses),
    s’inscrire à l’ordre (ben oui! à 30€ la cotise ce n’est pas la mort du petit cheval et on donne les moyens à un instrument de pouvoir d’intervenir!
    arrêter de se déchirer entre nous par syndicats, coordinations ou rassemblements interposés! on fait le jeu de nos adversaires (employeurs et médecins) qui nous cantonnent dans de petites conditions (actes, salaires, considérations…)
    relever la tête individuellement en refusant ce qui nous choque (les horaires en 8h pour certains et en 12h pour d’autres; les salaires indigents; l’absence de formation, les CDI que l’on promet depuis 3 mois un an), quitte à changer de crémerie,
    prendre du plaisir à bosser : c’est pour cela qu’on est devenu infirmier! donner du soin, donner du temps et de l’écoute à la personne (ce n’est plus un client, un patient et encore moins un numéro de chambre: c’est une personne!), l’accompagner dans ce qui est son épreuve. C’est cela qui fait notre aura, c’est cela qui fait nous sentir bien!

    Et pour cela, s’il faut mettre du temps, on prendra notre temps! Et si le bloc exige d’avoir le patient sur table dans 1/4 d’heure, ils viennent le préparer eux mêmes: on ne peut pas être partout et bien partout!
    Qui n’a pas vu arriver dans son service un patient à 8h pour être au bloc à 8h30? Cela ne vous parle pas? alors dans cette histoire, qui a pris la décision de cela et qui va en supporter la pression?

    Y EN A MARRE DE SE FAIRE TONDRE LA LAINE SUR LE DOS EN PRENANT LES COUPS DES AUTRES!

    MAIS C’EST A NOUS DE NOUS DEFENDRE ET DESORMAIS DE MONTRER LES DENTS!

    AUX ARMES CHERS COLLEGUES…… BON COURAGE A NOUS TOUS!

  2. Mickael dit :

    ah ah ah comme c’était prévisible. Un adage dit quand on veut on peut. Et parfois ces mêmes directions osent le dire à son personnel pour en faire plus pour rien.

  3. bulledecume dit :

    Et je confirme,Nathalie,les actionnaires s’en mettent plein les poches et les cadres ne voient pas leur prime d’objectifs diminuer!!!

  4. bulledecume dit :

    Bonjour à toutes et tous,

    Je suis dans le privé,province,convention CCU et au bout de 15 ans d’expérience, 1696€ de salaire!!!C’est sûr, on n’est pas infirmière par hasard mais franchement y’a des jours où on se dit qu’on serait mieux à faire autre chose:de moins en moins pour gérer plus de patients,des patients dont le profil en 10 ans a bien changé,faut que tout aille vite, tjrs plus vite,ils n’ont plus la reconnaissance et le respect des soignants, (sauf des médecins bien sûr sur qui on ne s’énerve jamais,c’est tellement mieux et plus facile de s’en prendre au petit personnel),nos métiers,on les aime,ce sont les conditions dans lesquelles on veut nous faire exercer qui ne sont plus normales!!!Les patients, on est même plus auprès d’eux,la tête dans les papiers,tjrs plus de papiers,bref au bout de 15 ans…je sature…et en ce moment je travaille avec un jeune diplômé qui a un regard neuf et qui en a déjà marre de voir et de gérer ce qu’on ne devrait pas gérer!!!Nous nous mettons souvent en danger….pour arriver à assurer le quotidien d’un service,ça devient impossible…nous ne tiendrons jamais durant 42 ans voir plus si affinités à ce rythme là!!!!
    Nous sommes les paramédicaux les plus nombreux et pourtant les plus exploités!!!!(ide+as)!!!Bougeons nous,faisons nous entendre dans un mouvement national (Nibonnesniconnesnipigeonnes)et que l’on arrête de nous dire « vous prenez les patients en otage »,car si l’on se bat c’est non seulement pour nos conditions,une reconnaissance financière et pour nos patients qui doivent rester le coeur de nos soins!!!!Et en privé, le grade « licence » n’a rien changé pour nous!!!C’est honteux d’être payé(es) si peu cher pour une profession qui cumule les désavantages(horaires,paie,responsabilités….)
    @ bientôt

  5. Nathalie dit :

    pendant ce temps …..les actionnaires s’en mettent plein les poches….

  6. Erika dit :

    et pourquoi ne ferions nous pas ide pour le salaire aussi?

  7. Cali dit :

    11 ans de diplome et je confirme on fait pas infirmiere pour le salaire….

  8. mclove dit :

    arrétez de croire que les utres vont le faire pour vous , c’est à vous de dire stop et de rejoindre un »vari mouvement de grande envergure

  9. mclove dit :

    les salaires , de misère c’est kif-kif piblic privé mais on fait quoi , on se plaint dans notre salle de »détente , soins , trans….j’en passe et des meilleures et on se la ferme » j’ai 57 ans je ne voie qu’une issue et je sais que je vais choquer bon nombre de collègues (au fait DE 1977!!!) au jour’dhui comme ma direction , comme le ministère et comme touts nos tutelles qui »se foutent » des patients comme de leur 1eres chaussettes ( là je suis polie) je me dis qu’il faudrait 2 ou 3 morts ( vousavez comme à un carrefour qu’on finira para aménager ) pur que notre situation change ,infirmières , As et autres soignants de France arrétez de vous prendre pour lesauveurs dumonde et sauvez vous vous-mêmes

  10. nb3np dit :

    peut être encore une raison de plus pour se rebeller? s’il en fallait… rejoignez le collectif nibonnes ninonnes nipigeonnes.. sur notre nouveau site: nb3np.org. Peut être que si nous sommes très nombreux.?? ..SUREMENT que si nous sommes très nombreux!…

  11. Leon dit :

    12% de gain après impots chez médica ….9,7% chez un autre privé : c’est sûr qu’il faut qu’ils serrent leurs bourses !!!

  12. Karine dit :

    ça fait 7 ans que je n’ai aucune augmentation!!!

  13. Anonyme dit :

    Ça fait rêver..plus qu’un an pour être diplômée et avoir une baisse de salaire. Cool.

  14. Arnaud dit :

    De toute façon que ce soit dans le publique ou dans le privé. Les soignants s’appauvrissent. J’ai 7 ans d’ancienneté je bosse en équipe avec week-end et j’ai pas de quoi me réjouir de mon salaire

  15. onialapoubelle dit :

    « Les cinq organisations syndicales impliquées dans ces négociations salariales jugent ce gel « inacceptable ».
    C’est la même chose pour le public, rassurez vous, collègues du privé.
    Certes c’est tout simplement « inacceptable ».
    Maintenant on fait quoi ? On attend les prochaines élections professionnelles pour ré élire les mêmes ?

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