Les Invisibles de l’Hôpital

Chaque année, plus de deux millions de repas destinés aux patients et aux agents hospitaliers sortent des cuisines centrales du CHU de Nantes. L’unité centrale de production alimentaire (UCPA) prépare chaque jour 10 000 repas dont 7 000 pour les patients. Les équipes doivent notamment veiller à l’approvisionnement nécessaire des différents produits alimentaires comme les aliments secs, les fruits et légumes, les produits surgelés… © Sylvie Legoupi

A l’hôpital, ils sont méconnus et invisibles : ce sont les cuisiniers, agents logistiques, blanchisseurs, préparateurs en pharmacie… Reportage au CHU de Nantes.

Chaque jour, à l’hôpital, plus de 200 corps de métier se mobilisent pour la prise en charge du patient.

Le grand public, les patients et même les soignants connaissent peu ceux qui sont « moins visibles », ceux qui oeuvrent pour assurer les fonctions logistiques et techniques et réalisent un travail indispensable au fonctionnement hospitalier en préparant les repas, l’approvisionnement en linge et en médicaments, la gestion des déchets…

L’histoire ou la culture hospitalière tend à hiérarchiser les savoirs, au détriment des savoirs non médicaux. Cette immersion photographique dans le monde des invisibles (réalisé avant la crise sanitaire, d’où l’absence de masques, mis à part en cuisine) met en évidence le rôle de tous ces professionnels dans les différentes étapes du circuit hospitalier.

Les visages de ces hommes et femmes travaillant au quotidien pour le bien être du patient et leurs gestes témoignent de leur engagement professionnel, de leur fierté d’être des hospitaliers. Mieux connaître leur travail, c’est ainsi faire le lien entre savoirs médicaux et savoirs non médicaux et reconnaître leur importance au sein de la communauté hospitalière.

Texte et photos : Sylvie Legoupi

Cet article est paru dans ActuSoins Magazine

Il est à présent en accès libre. 

ActuSoins vit grâce à ses abonnés et garantit une information indépendante et objective.

Pour contribuer à soutenir ActuSoins, tout en recevant un magazine complet (plus de 70 pages d’informations professionnelles, de reportages et d’enquêtes exclusives) tous les trimestres, nous vous invitons donc à vous abonner. 

Pour s’ abonner au magazine (14,90 €/ an pour les professionnels, 9,90 € pour les étudiants), c’est ICI

Chaque année, plus de deux millions de repas destinés aux patients et aux agents hospitaliers sortent des cuisines centrales du CHU de Nantes. L’unité centrale de production alimentaire (UCPA) prépare chaque jour 10 000 repas dont 7 000 pour les patients. Les équipes doivent notamment veiller à l’approvisionnement nécessaire des différents produits alimentaires comme les aliments secs, les fruits et légumes, les produits surgelés… © Sylvie Legoupimore
Les cuisiniers et les aides de cuisine préparent et assemblent les plats prévus dans les menus, établis à l’avance et selon les directives des diététiciennes, pour correspondre aux besoins des patients. © Sylvie Legoupimore
Une fois préparées, les portions individuelles sont pesées et étiquetées. Les barquettes sont ensuite refroidies ou réfrigérées selon les normes strictes de conservation en vigueur. Au CHU, il existe trente-deux profils alimentaires différents qui nécessitent des préparations différentes et produites à part (moulinés, mixés, sans gluten, sans lactose…). © Sylvie Legoupimore
Les 7 000 plateaux journaliers des patients, préparés et rangés dans des chariots dédiés par les équipes de l’unité centrale de production alimentaire, seront acheminés et livrés dans les services par des agents hospitaliers dits opérateurs logistiques. © Sylvie Legoupimore
Chaque jour, quinze tonnes de linge sale arrivent à la blanchisserie centrale pour être traitées. Dans un premier temps, les différents sacs colorés sont accrochés manuellement à la chaîne et leur contenu vidé par type de linge : les draps, les « petits plats » (taies d’oreiller, torchons…), les tenues professionnelles… © Sylvie Legoupimore
Une fois lavé, le linge est à nouveau trié par les agents de la blanchisserie car il sera traité par des procédés et des chaînes de travail différents. Les draps et les « petits plats » seront glissés manuellement dans des machines qui finaliseront le séchage et le repassage. © Sylvie Legoupimore
Les tenues professionnelles et les tenues des patients sont accrochées une à une par les agents pour être séchées et mises en forme sur cintre. Chaque jour, 11 000 vêtements professionnels et tenues de patients sont traités par la blanchisserie centrale. © Sylvie Legoupimore
Une fois lavé, séché et mis en forme, le linge est rangé par service et par commande, soit plus de 200 « armoires » par jour. Le linge professionnel est traité à part : la blanchisserie traite plus de 9 000 tenues professionnelles nominatives qui sont envoyées à chaque professionnel. Vers 16 heures, le linge part vers les différents hôpitaux nantais. © Sylvie Legoupimore
Dans tous les services hospitaliers, deux flux se croisent : celui du « propre » et celui du « sale » qui recueille notamment les draps et le linge sales ainsi que les déchets. Les sacs ne doivent pas être trop chargés et être étiquetés pour récupérer des objets perdus et connaître la provenance des déchets, afin d’éviter tout accident d’exposition au sang. © Sylvie Legoupimore
Chaque jour, à la pharmacotechnie, une trentaine de poches de nutrition parentérale et 150 chimiothérapies injectables sont préparées. Pendant quatre heures, dans un univers fermé stérile et sans lumière naturelle, les préparateurs en pharmacie sont « dans les gants ». Ils doivent travailler debout et, à l’intérieur de l’isolateur, la place est très restreinte. © Sylvie Legoupimore
Au sein de la pharmacie clinique, les préparateurs et les pharmaciens travaillent au plus près des services hospitaliers pour assurer la mise à disposition et la délivrance des médicaments hospitaliers. Ils gèrent également les médicaments associés à un protocole de recherche, pour lesquels les contrôles et la traçabilité sont encore plus rigoureux. © Sylvie Legoupimore