Les proches au chevet du patient perturbent-ils le travail des infirmières ?

« Quand la mère de Sarah a voulu rester au chevet de son père, l’hôpital a envoyé la police pour la faire partir », raconte notre confrère Rue 89.

A la veille du week-end de Pâques, le grand père de Sarah (96 ans) est hospitalisé dans le 93 (Seine-Saint-Denis), à l’hôpital Robert Ballanger. Il souffrait « d’une infection généralisée ».

Les enfants du vieil homme, dont la mère de Sarah, veulent rester à ses côtés pendant son hospitalisation.

Selon la jeune femme, dans la la nuit, la plupart des soignants le comprennent et ferment les yeux sur la règle des visites limitées de 13 heures à 20 heures. Mais le matin, les choses changent. Une nouvelle chef de service arrive et demande à la mère de Sarah de quitter les lieux. La mère de Sarah refuse.

« On lui avait dit que c’étaient les derniers instants de son père, elle a refusé de partir et a dit qu’elle restait avec lui », explique Sarah.

Délogée par la police

Le ton monte et la situation dégénère :

« La chef de service a appelé la police pour déloger et faire mettre en prison ma mère qui avait simplement passé la nuit au chevet de mon grand-père en lui tenant la main. »

La mère de Sarah n’est pas allée en prison, mais elle s’est fait virer de l’hôpital. Jointe au téléphone par Rue 89, Geneviève Pontoise, directrice adjointe de l’établissement, ne dément pas l’incident et justifie :

« Cette personne a dormi ici au mépris du règlement et a perturbé le travail des infirmières. Les visites ont lieu de 13 heures à 20 heures, ça laisse du temps quand même. »

Que dit la charte d’accueil du patient ?

« Suivant les disponibilités du service ou les nécessités de votre état de santé, vous disposerez d’une chambre à un ou deux lits. Si votre état de santé le justifie et, dans la mesure de nos possibilités, un membre de votre famille pourra passer une ou plusieurs nuits auprès de vous. »

Rédaction ActuSoins, avec Rue 89

Voir les commentaires (32)

  • https://www.facebook.com/lesinfirmieres.encolere

    Encore une histoire pour laquelle nous ne disposons - manifestement - pas de tous les éléments. La règle de base étant de respecter et de faire respecter les horaires de visite tout en aménageant des entorses en cas de situations difficiles. Nous sommes trop souvent confrontées à des "visiteurs sauvages", y compris la nuit, qui viennent aussi perturber la sécurité des patients. Enfin, culturellement, certaines familles, comme les gitans, viennent à plusieurs centaines, soutenir leur proche parent malade ou en fin de vie. Là aussi, il faut faire preuve de fermeté et de diplomatie mais ne pas céder pour le bien être des autres patients, hospitalisés parfois dans la même chambre.

  • si toutes les familles étaient polies, disciplinées, y aurait aucun souci à faire les soins avec mais comme on est dans la vraie vie et que certains deviennent vindicatifs malgré nos explications etc ben, normal que beaucoup d'endroits les mettent dehors... et notre travail, personne n'y pense ????????????????

  • oh que non si tout le monde se respecte et amçne du rèconfort à la personne dans le lit au contraire les proches sont nos alliès pour mieux prendre soin et puis je pense qu'il est interdit d'èloigner quelqu'un d'un proche malade sauf si le patient le demande ou si cette personne prèsente un danger pour les soignants ou la personne soignèe ce qui peut arriver mais les contextes sont tjrs particuliers

  • Non!!!! La famille à besoin d'être presente, souvent apaisante pour le patient!!!!

  • Cet article est très intéressant car il montre bien le problème de cet hôpital qui est de faire face à la fin de vie! en effet ce patient chez qui est diagnostiqué une infection généralisée se retrouve en fin de vie On ne sait pas si il y a eu ou pas annonce du diagnostic à la famille et si oui pourquoi les conditions pour entourer ce proche de manière humaine n'ont elles pas été mise en place (chambre individuelle, espace pour acceuillir la famille ,mise à disposition d'un lit accompagnant pour la personne qui souhaite rester là jusqu'au bout.... devant tout ce manque d'humanitude de la part de la nouvelle chef de service je m'interroge sur le sens du mot soignant qu'elle est censé incarner! faire sortir cette personne alors que son proche est entrain de mourir c'est tout simplement inhumain, révoltant! quelle a été la réaction de l'équipe soignante, du cadre de santé devant cet agissement? j'espère que la famille portera plainte devant un tel dysfonctionnement de service.

  • Il est important que les proches puissent rester auprès d'un parent.Il est évident qu'ils ne peuvent être présent lors des soins! C'est scandaleux de les faire déloger par la police.Quel manque d'humanité de la part de ces soignants! Après, il y a peut-être des éléments qui n'ont pas été transmis.

  • j'ai connu les horaires stricts au début de mes études en 1976, 11 h à 12 h et 18 h à 19 h, aussi en pédiatrie et maternité, avec la petite clochette pour signaler la fin des visites. Chacune d'entre nous a fait évoluer les choses en acceptant la présence des familles, veillons à ce que cela perdure.

  • bizarre !!! apparemment elle aurait dérangé l équipe de nuit . Je pense qu elle devait être ingerable pour avoir appeler la police . Sinon ça me paraît incompréhensible . On ne fait pas partir une personne de la famille quand le patient est en train de mourir . Je pense qu elle devait être vraiment hystérique . Si ce n est pas le cas c est choquant !!!