Assistants sexuels : les premiers professionnels certifiés… qui ne pourront pas exercer en France

Handicap : Mise en œuvre du dispositif d’emploi accompagné

Sept assistants sexuels ont été certifiés ce week-end, à l’issue de plus de 12 mois de formation, à « l’accompagnement sensuel et l’assistance sexuelle » des personnes en situation de handicap.

Cette formation, la première certifiante en France, compte 120 heures d’enseignements. Elle a été réalisée par l’association française CH(s)OSE et l’association suisse Corps Solidaires.

« Ces personnes sont désormais formées à l’assistance sexuelle qui vise à prodiguer une attention sensuelle, érotique et/ou sexuelle à une personne en situation de handicap n’ayant pas accès à son corps, ou à permettre – à leur demande – l’acte sexuel à deux personnes qui ne peuvent l’accomplir sans aide« , explique un communiqué du CH(s)OSE (Collectif handicap et sexualité OSE)

Cette pratique demeure illégale en France puisque la mise en relation entre ces assistants sexuels et d’éventuels bénéficiaires relèvent du proxénétisme, et que les personnes en situation de handicap passeraient pour des clients de prostitution. 

L’association CH(s)OSE  a demandé une exception à la loi se rapportant aux articles du Code pénal qui répriment le proxénétisme, pour que l’assistance sexuelle puisse s’exercer en France dans le cadre d’un service d’accompagnement à la vie sexuelle.

« En Suisse, comme dans de nombreux pays, l’assistance sexuelle peut se développer légalement« , explique le communiqué. 

Rédaction ActuSoins

Qu’est-ce que l’assistance sexuelle ?

L’assistance sexuelle  consiste  à  prodiguer,  dans  le  respect,  une  attention  sensuelle,  érotique  et/ou  sexuelle  à  une  personne  en  situation  de  handicap  ou  à permettre,  à  leur  demande,  l’acte  sexuel  à  deux  personnes  qui  ne  peuvent  pas  l’accomplir  sans aide.

« Le recours à l’assistance sexuelle n’est pas LA seule solution à proposer aux personnes en  situation  de  handicap,  mais  il  doit  être  un  choix  possible,  librement  consenti  et  éclairé,  dans  une relation  humaine.  Les  services  d’assistance  sexuelle  doivent  s’inscrire  dans  un ensemble  de  réponses, capables de lever les difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap dans leur accès à une vie affective et sexuelle« , explique le collectif CH(s)OSE. 

Un service d’accompagnement à la vie sexuelle aurait pour finalité d’aider à la mise en relation avec un ou une assistante  sexuelle en veillant à la dignité de chacun. Pour cela, il s’assurerait notamment du consentement éclairé et du libre choix de toutes les parties prenantes ainsi que du respect de l’anonymat et de la vie privée. Il s’engagerait à mettre en œuvre tous les moyens à sa disposition pour permettre aux bénéficiaires d’accéder à un mieux-être.

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