Avec Florian, infirmier sapeur-pompier à Paris

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Certaines casernes de sapeurs-pompiers parisiennes disposent d’un centre médical permettant à une équipe composée d’un médecin, d’un infirmier et d’un conducteur, d’intervenir à bord d’une ambulance de réanimation pour porter secours à des victimes.
C’est le centre de régulation qui décide de son intervention ou de celle du Samu.

 

Tous les matins à 7 h 45, les sapeurs-pompiers de garde du Centre médical de Ménilmontant se rassemblent dans la cour de la caserne et répondent à l’appel de l’adjudant-chef avant d’entendre les consignes de la journée. A effectif complet, ils sont 29 médecins dont des réservistes, 20 infirmiers et 11 conducteurs. © Pascal VO

Florian Faure a d’abord été sapeur pompier de Paris avant de devenir infirmier. Il exerce depuis 3 ans au Centre médical de Ménilmontant, au sein du 1er groupement d’incendie et de secours, un des trois groupements opérationnels de la BSPP à détenir des ambulances de réanimation. Lorsqu’il est de garde, cet infirmier sapeur-pompier professionnel, rattaché au ministère de l’Intérieur mais sous autorité militaire, répond, avec un médecin urgentiste et un conducteur (généralement aide-soignant ou ambulancier), à l’appel de la coordination médicale qui régule les demandes des particuliers composant le 15 ou le 18. Le trio prend alors en charge la personne avant de l’amener à l’hôpital qui prend le relais.

Les interventions sont variées : traumatismes, accidents, problèmes cardiaques, accouchements, nourrissons ou enfants malades. « Lorsqu’on prend en charge un patient, nous devons appliquer notre cadre de compétences théoriques strictes, soutient Florian Faure. Cependant, en fonction des situations et de l’urgence, nous devons nous adapter, en tenant compte de notre éthique et de notre déontologie pour nous fixer des limites. » Les membres du Centre médical assurent également le soutien aux centres de secours lors d’interventions pour des incendies.

Au sein de la caserne, Florian Faure est également responsable de la formation et tuteur de stage. Il prend donc sous son aile les stagiaires infirmiers de 3e année ou encore les stagiaires Iade (infirmier anesthésiste).

Avant de devenir sapeurs-pompiers professionnels, les infirmiers doivent, après leurs études en Ifsi, suivre une formation spécifique aux sapeurs-pompiers de Paris, au Fort de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) puis enchaîner avec une formation interne à la Brigade composée d’un stage théorique et d’une vingtaine de gardes en doublure.

Photos : Pascal Vo
Textes : Laure Martin

Cet article est initialement paru dans le n°22 (Sept 2016) d’ ActuSoins Magazine.

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Après l’appel du matin, Florian Faure (à droite) et Jérôme Gontier, le conducteur de l’ambulance (à gauche), vérifient l’équipement du véhicule afin de s’assurer que tous les appareils fonctionnent et qu’il ne manque aucun médicament et dispositif médical nécessaires à la prise en charge des patients. Parfois, le médecin se joint à eux pour assurer cette vérification qui prend en moyenne une heure. © Pascal VOmore
Le premier appel de la journée pour le Centre médical a retenti à la caserne. Il s’agit d’un patient avec des douleurs thoraciques. Le trio se dirige aussitôt sur les lieux. Le Dr Alain Courtiol, médecin chef adjoint (à gauche) et Florian Faure le prennent en charge. Le travail d’équipe se coordonne, chacun sachant ce qu’il a à faire. La communication a toute son importance d’autant plus que la première prescription du médecin vis-à-vis de l’infirmier est orale, avant d’être apposée par écrit. © Pascal VOmore
Le deuxième appel concerne un accident de la voie publique impliquant un scooter et une voiture. Le Dr Courtiol, Florian Faure et Jérôme Gontier interviennent pour la prise en charge du conducteur du scooter. Ils sont accompagnés des sapeurs-pompiers de Paris, tous secouristes, premiers à intervenir sur place avec un véhicule de secours et d’assistance aux victimes (VSAV), réservé aux premiers secours. © Pascal VOmore
Au téléphone, le Dr Courtiol appelle la régulation pour savoir vers quel établissement hospitalier l’ambulance de réanimation doit se diriger pour la prise en charge de la victime. © Pascal VOmore
Sur le trajet de l’hôpital, l’équipe poursuit les soins dispensés dans la rue, afin de stabiliser le patient avant son arrivée à l’hôpital. © Pascal VO
L’équipe accompagne le patient jusqu’à l’hôpital pour les premiers examens. Généralement, à ce stade, ce sont les professionnels de santé de l’hôpital qui prennent le relais sauf lorsqu’ils ne peuvent pas garder le patient. © Pascal VOmore
A la fin de chaque intervention, Florian Faure dresse un inventaire des différents médicaments et dispositifs médicaux utilisés lors de l’intervention. De retour à la caserne, il se rend à la « réserve tampon » pour faire le plein de ce qu’il manque et s’assure ainsi d’avoir une ambulance opérationnelle pour la prochaine intervention. © Pascal VOmore

Voir les commentaires (20)

  • 2 remarques : c est donc un IDE qui encadre en stage les étudiants anesthésistes si j ai bien saisi ? 2e chose : personne ne parle du salaire ? car à heures de travail équivalentes un ISP BSPP gagne moins qu un IDE de l AP HP... en gros ils font plus d heures pour le même salaire... ou comment niveler par le bas... merci l armée...

    • oui Christophe Marquet l IDE sauveur... viens donc expliquer aux IADEs la physiopatho des polytraums... juste pour rire...

    • Christophe Marquet on peut si vous le souhaitez parler de l'exercice en bloc sans médecin présent, c'est tout à fait légal, je vous invite à lire le décret à ce sujet ( https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000034166859&categorieLien=id ) , de plus je n'ai jamais parlé que l'approche secouriste n'était pas une base à posséder mais elle peut tout a fait s'acquérir au contact des SP pendant les interventions tout en étant sous la responsabilité d'un IADE "réferent" d'autre part, le secourisme est connu de l'IADE de part sa formation, par l'AFGSU et par son passage au SMUR durant son cursus, cordialement

    • Sebastien Lede comme seule des médecins peuvent encadrer des étudiants en médecine , et c'est pas toujours le cas !

    • l'approche "secouriste" est une base à posséder pour tout IADE qui compte exercer. à ce titre l'encadrement par un IDE tout sec n'est pas choquant (épargnez moi le couplet texte de loi sinon on parle de l'exercice en bloc sans médecin anesthésiste présent) . Un stage à la BSPP est à ce titre un vrai plus pour connaitre et maitriser les gestes basiques, la maitrise de ses émotions en situation de stress, la réactivité, la pertinence de l'évaluation d'une situation sans la machinerie hospitalière. cordialement

    • au dela du texte c est sur le principe que cela est stupide... quant au salaire si je me permets de comparer les salaires.... le salaire d un ISP de la BSPP est le salaire d un chien compte-tenu des heures effectuées, des missions etc comparé à de nombreux autres infirmiers... perso jamais je n accepterai de me faire enc. à ce point... même pour la gloire...

    • « Art. R. 4311-12-1. - L'étudiant ou l'étudiante, préparant le diplôme d'infirmier ou d'infirmière anesthésiste diplômé d'Etat, peut participer aux activités mentionnées à l'article R. 4311-12 en présence d'un infirmier ou d'une infirmière anesthésiste diplômé d'Etat. » donc en principe seul un ou une IADE peut encadrer un étudiant IADE, donc cette encadrement me semble sortir du cadre légal du décret

    • A travail équivalent, diplôme équivalent, activité équivalente ... les infirmiers de l'Armée de Terre, la Marine Nationale, l'Armée de l'air et la Gendarmerie perçoivent des rémunérations différentes ...

      Merci Napoléon qui considérait les "soldat" (Armée de Terre) comme de la "bouche à canon" négligeable ...

      Le système français est ainsi fait que de nombreuses lois Napoléonienne sont toujours effectives de nos jours, sans jamais avoir été remise en question ...

      De nombreux avantages et compensations sont proposés aux Militaires que l'AP-HP ne propose pas. Quitte à comparer les statuts autant les comparer sur plusieurs aspects plutôt que de se cantonner au taux horaires ou au "salaire de base". ;-)