Infirmière sexy : la pub qui fait débat

Chirurgien chippendale et infirmière sexy, la nouvelle communication de la Clinique du Parc de Saint-Priest-en-Jarez  fait beaucoup de bruit. Depuis quelques jours dans l’agglomération stéphanoise, les habitants découvrent ces affiches géantes. « 

Manifestement, « le succès est au rendez-vous » affirme Xavier Rebèche, le directeur de la clinique.

« L’idée était de repositionner l’établissement au coeur de l’offre sanitaire de Saint Etienne, et de repréciser notre offre. Et notamment le fait que nous disposons d’un service d’accueil d’urgences ».

Mais pour Jean François Janowiak, médecin généraliste et secrétaire général de l’Ordre des médecins de la Loire, ce n’est pas, du tout, ce que l’on retient de ces canons de beauté en 4 par 3.

J’ai l’impression que tous les autres [établissements hospitaliers publics ou privés] sont visés. Puisque ici on fait ça et ici on fait autre chose. […] Ca m’étonnerait que ce soit ressenti comme une grande confraternité vis à vis de leurs collègues. »

« Les établissements de santé ont le droit de faire de la publicité. C’est leur commerce. A condition que cette publicité parle […] de non-soins. La publicité sur les soins n’est pas autorisée. » ajoute le Dr. Janowiak. Le directeur de l’établissement nie ces accusations. Pour lui, ce qui est mis en avant, ce sont les services proposés dans sa clinique.

Au final, ce sera peut être à la justice de trancher. L’ordre des médecins pourrait décider de porter plainte, puisque cette affaire sera à l’ordre du jour lors de la prochaine séance plénière de l’Ordre des médecins, le 3 novembre prochain.

Rédaction ActuSoins, avec France Bleu

Le conseil départemental de l’Ordre des infirmiers de Loire condamne les publicités de cette clinique, qui portent atteinte à l’image de la profession infirmière. (communiqué de presse)

« On se sert de l’image dégradée d’un être humain pour créer du buzz et faire parler de son établissement, » explique Fleur Barbequot, présidente du CDOI de la Loire. « Nous condamnons cette publicité humiliante qui cantonne l’image de notre profession à celle d’une infirmière objet. Je suis particulièrement choquée que cette campagne, contraire à la déontologie de notre profession, soit à l’initiative d’un établissement de santé. »

À l’encontre du code de déontologie de la profession

Ces images vont à l’encontre du code déontologique des professions du corps médical, qui consiste à ne jamais dénigrer ses confrères. Selon l’article 56 (R.4127-56) du code de la santé publique sur la confraternité,  le corps médical doit vivre dans la confraternité et le respect  des autres professions et établissements.

Le CDOI de la Loire, qui entend protéger l’honneur de la profession, étudie actuellement toutes les actions potentielles à mener pour mettre un terme à cette campagne d’affichage. C’est tout le rôle de l’Ordre des infirmiers de défendre l’image et l’intégrité de la profession.

Voir les commentaires (68)

  • C'est vrai que ça bouge plus quand c'est médiatisée !! Sinon si c'est tu c'est moins grave !!! Alors que des fois il se passe des choses ..... Graves ... Très graves

  • Et quand on sait qu'ils payent leur infirmieres a coup de fronde c'est la clinique qui se fout de la charité....

  • Sachant que la pub etait censée "casser" de l'hopital public, en effet cette clinique s'est etablie a coté du chu du departement qui a été renové recement . D'ou le "certain soigne les apparence".
    Et quand vous saurez que tout probleme survenu apres ou pendant une chirurgie est systematiquement envoyé a l'hopital a coté vous comprendrez pourquoi j'aurai aimé une contre campagne de pub qui stipulerai
    "quand vous venez chez nous notre premiere question c'est ou avez vous mal et pas quel est votre mutuelle..."

  • pub autant diffamatoire qu'insultante à l'encontre du personnel soignant. Et c'est justement parce que j'ai bien compris le sens de la pub que je suis outrée de voir de telles choses.

  • Oh là là ...
    Il y a quelques prudes réactions qui montrent bien que les mentalités ne changent pas
    (oh, nous pauvres infirmières, on nous prends pour des "bips".)

    Faut arrêter 2 secondes de se la jouer martyres et tout le toutim.
    Avec des réacs pareils, faut pas s'étonner que vous soyez mal considérées ....

    Je suis une fille infirmière de 20 ans de carrière, et je ne me suis jamais sentie concernée par ces pleurnicheries.
    Levez la tête et prenait un peu de recul, ça ira bien mieux pour vous (et aussi pour nous), et apprenez à faire fi des poncifs, et à avoir un poil de brin d'humour.

    Arrêtez de chialer, et encore plus arrêter de croire que l'ordre est le maître du monde.
    L'ordre est votre pire ennemi pour vous rabaisser au rang de mouton décérébré.

    Bon on va relever le débat pour les filles IDE qui se sentent mal considérées

    Que pensez vous de ce ministre de la santé :(en Suède) Gabriel Wikström ?