Le CH de Thuir (Pyrénées-Orientales) se penche depuis deux ans sur les inégalités femme-homme au sein de son personnel en matière de déroulement des carrières , a expliqué son directeur, Philippe Banyols, lors des salons de la santé et de l’autonomie.
« Elle m’a amené à douter […] et j’ai demandé à ce qu’on vérifie que nous étions [bien] égalitaire », a-t-il indiqué. « J’ai nommé une référente égalité et je lui ai demandé de mettre en place un comité de pilotage en associant toutes les composantes des établissements, y compris les partenaires sociaux et les syndicats, la CME [commission médicale d’établissement], etc. ».
En haut de la pyramide : moins de femmes
S’il n’y a pas de différences au niveau de la rémunération de base, avec les gardes et les astreintes, la différence est de 17% en faveur des hommes, pour les médecins.
« Cela pose une question: pourquoi les hommes statistiquement prennent plus de gardes que les femmes dans mon établissement? », a-t-il relevé, précisant que les réponses pouvaient être multiples.
Sur le déroulement des carrières, « on s’est focalisé sur les personnels soignants ». Les personnels ASH (agents de service hospitalier) sont quasiment à 100% des femmes. Les aides-soignants et infirmiers sont pour 75% des femmes. Mais les cadres de santé sont des femmes à 52% et les cadres supérieurs à 15%.
Une inégalité d’accès à la santé
Enfin, le dernier point – « probablement le plus intéressant » et une « découverte » pour le directeur du CH de Thuir – concerne l’accès à la santé des personnels.
« Quand on lit le bilan social différencié hommes-femmes, on se rend compte que les femmes sont plus malades, tombent malades plus jeunes que les hommes et qu’il y a plus de congé maladie chez les femmes que chez les hommes dans la tranche de 40 à 50 ans », a-t-il rapporté. Il s’agit des données hors congé maternité et hors jours de congé liés aux grossesses pathologiques, a-t-il précisé.
Parmi les explications possibles, il a mentionné le fait que les femmes qui ont la garde des enfants ont relativement peu de temps disponible et ne le consacrent pas à se préoccuper de leur propre santé.
Suite à cette analyse, une des premières actions concrètes a été de faire venir les structures et associations de dépistage dans l’hôpital et d’inciter très fortement les personnels à aller consulter. Il s’agit de consultations gratuites qui ne coûtent rien à l’employeur, a-t-il signalé.
Rédaction ActuSoins, avec Direct Hôpital
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Et bin ils ont vraiment que ça à foutre la direction dans cet établissement...
enfin un homme qui se rend compte que les femmes qui travaillent à l'hôpital , en grande majorité, ne profitent pas de leur temps de repos pour se reposer mais pour travailler à la maison ! résultat: usure précoce à âge et fonction égale.....
IL ETAIT TEMPS QU ILS LE PERCUTENT u_u