Cela fait des années que ce constat existe : travailler en psychiatrie nécessite des compétences complémentaires. Deux syndicats infirmiers ont à nouveau argumenté en faveur d’un master spécialisé. Seront-ils cette fois entendus ?
Auditionnés vendredi dernier à l’Assemblée nationale par le député socialiste Denys Robiliard, rapporteur d’une mission concernant la révision de la loi du 5 juillet 2011 relative aux soins sans consentement (en partie censurée par le Conseil constitutionnel), deux syndicats infirmiers, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) et la Coordination nationale infirmière (CNI) ont profité de l’occasion pour plaider en faveur d’un master en psychiatrie.
Turnover, situations de violence, injections réalisées de force, surveillance de patients potentiellement dangereux… Les infirmiers dans les services de psychiatrie « connaissent des difficultés d’adaptation à la spécificité de la prise en charge des patients psychiatriques », selon le rapport Couty. Le constat n’est donc pas neuf : la psychiatrie nécessite une véritable expertise clinique et organisationnelle en pratique infirmière.
La suppression du diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique (ISP), en 1992, en faveur de la même formation initiale pour tous, a certes permis une polyvalence des compétences et personne ne milite pour un retour à l’ISP. Cependant « on est passé de plus de 4000 heures de formation pour les infirmiers psy à seulement 120 heures de spécialisation », explique la CNI. Des aménagements largement insuffisants ont tenté de pallier à ce recul des compétences spécialisées : une formation en alternance (cinq fois trois jours sur deux ans) a été mise en place en 2004 et le principe d’un tutorat en 2006.
Selon la CNI, ce diplôme universitaire aurait au moins trois avantages : « Le premier serait la valorisation de l’exercice en psychiatrie, le second serait financier. Enfin, il ouvrirait la porte à un élargissement du champ d’exercice, tel que le développement d’un exercice libéral en psychiatrie, voire le transfert de certaines compétences du psychiatre et du psychologue vers l’infirmier ».
Claire Dubois
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http://www.youtube.com/watch?v=zTJeSRiro3g
comme ça il n'y aura plus que des docteurs en ceci cela et personne auprès des patients !!!
Enfin...,ça fait un moment que l'on voit nos collègues isp partir, avec une culture de la psychiatrie qui nous fait défaut, à nous, les ide. Oui, la psychiatrie s'apprend sur le terrain, mais une formation solide de base est indispensable. c'est une spécialité qu'il faut reconnaître.
Bonne idée!
très bonne idée...il manque qu'une prise en charge financière le temps des études par une formation professionnelle (comme pour les autres master d'ailleurs)
Voilà le Master Psy
http://www.youtube.com/user/officialpsy
Pour celles et ceux qui craignent que le master rebute des jeunes professionnels, l'idée est que ce master ne sera pas obligatoire pour exercer en psychiatrie. Il apportera des compétences supplémentaires aux professionnels désireux, qui pourront à leur tour éclairer de leurs lumières les autres pro qui n'ont pas la formation (tutorat, etc.)
Pour ce qui est de la rémunération, c'est l'éternel problème et je suis bien d'accord avec vous.
Pourquoi pas,puisqu'ainsi nos compétences seront enfin reconnues,nous sommes trop considérés comme des sous-infirmiers,et méprisés.
Je suis diplômée depuis 2001 et je bosse en psy depuis. Je pense qu'une formation complémentaire est nécessaire mais risque également de décourager les nouveaux arrivants. Ne serait-ce pas plus judicieux de renforcer la formation professionnelle continue et le tutorat?