Le blues des infirmières : un réveil qui fait mal

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Ce soir à 20h35, France 5 diffuse un documentaire consacré au « Blues des infirmières ». ActuSoins a interrogé sa réalisatrice, Géraldine Laura.

« Par habitude, on continue de dire les infirmières. Même si 20% d’entre elles sont des hommes ». Géraldine Laura, réalisatrice du documentaire « Le blues des infirmières », revient sur ce détail. Pourtant, il est significatif.

Infirmier est une profession qui fait tellement « partie des meubles » dans le monde médical, qu’on oublie d’essayer de le connaître, de le comprendre. On l’ignorerait presque.

Alors même qu’il est en pleine évolution, qu’il « subit de plein fouet des changements comme l’application de notions de rentabilité ou de chiffres à l’hôpital ».

« les infirmières, on ne les voit finalement presque jamais »

C’est pour répondre à ce manque d’informations criant que la réalisatrice s’est lancée dans plusieurs mois de recherches, de tournage, d’investigation pour donner la parole à celles et ceux qui sont les « personnels soignants de l’ombre ».

A ses yeux, « on parle des médecins, mais elles, les infirmières, on ne les voit finalement presque jamais. » A travers les portraits de quatre infirmières, dans le monde hospitalier mais aussi en libéral, qui a le vent en poupe, elle souhaitait « dresser le paysage de la profession, car infirmière, c’est en fait plusieurs métiers ».

D’ailleurs, elle revient beaucoup sur « le manque d’unité de la profession ». Et un paradoxe: « Elles sont les plus nombreuses au sein du corps médical (550 000, ndlr), font tourner la baraque à l’hôpital, ou sont de vrais chefs d’entreprise en libéral, mais il y a plein de guerres, de divisions au sein des syndicats, malgré un Ordre récemment créé », et qui ne fait pas l’unanimité.

« Il y a un changement de mentalité, elles veulent avoir une vie à côté« 

Mais pour Géraldine Laura, « ça arrange tout le monde qu’elles se taisent et qu’elles ne soient pas organisées. Sinon, elles auraient un poids énorme! », lâche-t-elle. Une grève totale du personnel? Impensable.

Car jusqu’à présent, c’était « tout pour le patient. Les jeunes générations, elles, sont moins conformes à l’idée de la nonne qui fait du bien autour d’elle, et ont moins la langue dans la poche. Il y a un changement de mentalité, elles veulent avoir une vie à côté », analyse la réalisatrice.

Pourtant, pas facile : entre les réductions de personnel, les faibles salaires comparé à l’investissement personnel, le stress, les erreurs éventuelles, le rôle d’interface entre le médecin et le patient, pas toujours reconnu etc., les infirmières ont des combats à mener pour une amélioration de leurs conditions de travail.

C’est en suivant ce quotidien, fait de petites victoires et parfois, de désillusions, que Géraldine Laura a aussi voulu mettre l’accent : derrière la machine hôpital ou la mécanique presque trop bien rôdée de l’infirmier libéral, l’Humain.

Et pour ce faire, il a fallu trouver des anti-langues de bois, des infirmières qui se libèrent du carcan du silence. « Elles n’ont aucune liberté de parole », affirme la réalisatrice, qui a du lutter pour obtenir les autorisations de tournage. Mais petit à petit, les contours flous de la profession se dessinent plus nettement, grâce à ses personnages qui ont décidé de parler.

Delphine Bauer

Ce soir, France 5 diffuse un numéro de son magazine « Enquête de Santé » consacré à la profession infirmière. « Le Blues des infirmières » : un documentaire suivi d’un débat en direct – 20h35 sur France 5


EDS Infirmières Ce soir par ActuSoins

Voir les commentaires (190)

  • on ne parle pas des autres proffessionels de santé? pour cause! des fois que cela donnerait des idées pour federer les mecontentements les demandes de respect du patient et des soignants!on ne parle que des ide? ça remonte les asd et les autres contre les ide( qui déjà se sentent une specificité quant à leur responsabilité) et le tour est joué on se met d'accord pour ne jamis etre d'accord

  • Les IDE méritent plus de reconnaissances aux vues de leurs responsabilités croissantes, de leurs conditions de travail et de leurs années d'études! C'est fou que l'on nous voit encore comme des garde- malades alors que notre métier est de plus en plus difficile et technique! Et la vision de notre métier qu'ont les "grands" de l'administration (complètement à côté de la plaque) est inquiétante!

  • apres! sur le vote de 2012 mefions nous des reponses rapides et trop hatives ayant eu la (mal)chance de rencontrer et discuter avec mr claude eyvin (ps)(et je suis de gauche!!)juste avant les dernieres elections presidentielles je peux vous dire qu'il est tout aussi puant que mr bertrand alors faite votre choix mais de grace sur d'autres criteres parceque là c'est presque bonnet blanc et bonnet blanc. Par contre si l'une d'entre nous des 500 000 ide des 700 000 asd et j'en passe avait l'idée de crer une liste de votants conditionnants leur vote au vu du projet des 2 rescapés de la boucherie presidentielle je serais partant .ps je ne l'ai pas fait car c'est trop enorme pour un petit personnage!

  • depuis 1988 le masturbateur intergalactique tourne à plein regime et il me semble que le monde hospitalier et les ide en particulier en redemande.Alors en 2011 les ide decouvre que la reforme lmd est une daube que la reforme n'a ete mené que par une bande d'initiés coupés des realités aucune profession n'aurait accépté un tel hold up cela prouve qu'à force d'accepeter d'avoir la tete dans le guidon on finit toujopurs par l'avoir dans l fion.Si on devait toucher selon ce qu'on merrite cela se saurait mais le monde soignant n'aime pas la confrontation donc continuons à demander poliement ce qui nous semble etre notre du en faisant notre prechi precha =>2077 peut etre

  • En gros ce que mme Podeur a voulu dire quant à nos salaires c'est : "estimez vous heureux" !!
    C'est pas les ministres et autres politiques qui accepterait de se faire soigner dans mon service : 1 IDE pour 30 patients !!! et ces 30 patients c'est un mélange de : grabataires, de personne démentes, de douloureux chroniques, de personnes venant pour un sevrage éthylique, des personnes démentes qui crient toutes la nuit et parfois la journée, etc etc etc
    Alors ils ont beau parler mais EUX ne se font pas soigner dans des hosto de proximité...

  • j'ai trouve la D.g de la dgos,assez meprisante envers les soignants....concernant les ide de nuit,et leur salaire,quant aux propositions .......pas question des salaires..mais a l'entendre,nous evoluons tres bien!!!et puis il faudra toujours des IDE pour les patients..la recherche.......n'interresse pas tout le monde!!!valorisez notre travail et assez de "bla bla'

  • Emission qui n'a servi à rien !!!! On nous prend toujours pour des poires. On adore notre métier mais le temps des bonnes soeurs c finit!!!! Comme à dit le Pr machin elles ont besoin d'un salaire quand même!!! J'suis dégoutée !!!!!

  • Tres bon reportage, sur nous les IDE, les petites mains. 22 ans de DE, et beaucoup de desillusions...
    j'aime passionnement mon metier mais je deteste la facon dont on me le fait faire. De nos jours c'est la rentabilite qui prime et non l'humain. Dommage, il ya tellement de belles choses a faire..,
    La sante ca devrait etre un investissement sur l'avenir et non une entreprise de rentabilite