Le pneumatique pour transporter les prélèvements biologiques

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L’hôpital Tenon, situé dans le 20e arrondissement de Paris, a recours depuis environ sept ans, au pneumatique pour transporter les prélèvements biologiques des patients, des services cliniques aux laboratoires dédiés pour l’analyse. Un système efficace – mais perfectible – notamment utilisé par les infirmières.  

Corinne Delfolie, infirmière, devant la station pneumatique de son service. © Laure Martin.

« L’objectif de la mise en place du pneumatique est de simplifier l’acheminement des examens sanguins et des prélèvements vers les laboratoires d’analyse, afin d’éviter les délais trop longs et les erreurs d’aiguillage », explique Corinne Delfolie, infirmière depuis 35 ans et depuis un an en gynécologie au planning familial de l’hôpital Tenon. Et le Dr Guillaume Lefèvre, chef de service de biochimie au sein de l’établissement d’ajouter : « La volonté de déployer le pneumatique sur le site de l’hôpital Tenon était liée à la structure éclatée des laboratoires et des services au sein de l’hôpital. »

Les laboratoires (virologie, biochimie, hématologie) sont répartis sur plusieurs sites, quant à la pharmacie, elle est à l’opposé. Avant le pneumatique, ce sont des coursiers qui passaient dans les différents services, environ toutes les deux heures, pour récupérer les prélèvements et les apporter aux laboratoires. « Ils assuraient leur travail à intervalle de temps régulier, sauf pour les prélèvements urgents qui étaient directement amenés par les infirmières ou les aides soignants », précise Guillaume Lefèvre. 

Le projet de pneumatique a été pensé, à l’origine, pour le transport des prélèvements de biologie et d’anapathologie, des poches de sang pour l’Etablissement français du sang (EFS) et des poches de chimiothérapie. Mais pour des questions de traçabilité – les cartouches sont traçables via une puce informatique mais pas leur contenu -, la pharmacie a refusé que les poches de sang et de chimiothérapie soient acheminées par ce vecteur. De fait, seuls sont donc concernés les prélèvements biologiques. « Aujourd’hui, grâce au pneumatique il n’y a pas un seul point de prélèvement qui ne soit éloigné de plus de huit minutes d’un laboratoire de biologie », précise le Dr Lefèvre.  

Avantages et inconvénients

Ce sont les infirmières des services cliniques qui placent les prélèvements des patients dans des cartouches et qui les déposent à la « station pneumatique ». « Chaque service dispose de cartouches identifiées avec des codes et chaque laboratoire possède un numéro dédié », rapporte Corinne Delfolie. Il appartient donc à l’infirmière, lorsqu’elle met la cartouche dans la « station pneumatique », de rentrer le code du laboratoire pour l’envoi de la cartouche.

Des turbines se mettent alors en route,  soufflent et aspirent de l’air, faisant ainsi se déplacer les cartouches dans le réseau de plusieurs kilomètres de tuyaux qui dessert tout l’hôpital. Certains services sont prioritaires sur l’hospitalisation comme les urgences, le service de réanimation et le bloc opératoire. L’aiguillage informatique du pneumatique en tient compte en fonction des codes entrés dans la station. L’avantage d’un tel dispositif est la vitesse d’arrivée des prélèvements.

Néanmoins, il peut y avoir quelques fois un engorgement des circuits ou des cartouches perdues nécessitant l’intervention du service technique. « Cet outil a également entraîné des changements d’habitudes », souligne Guillaume Lefèvre. Les professionnels ont en effet dû s’approprier le dispositif. Et désormais, du côté des laboratoires, au lieu d’avoir une arrivée massive de prélèvements – par groupe d’environ 30 dossiers –  toutes les deux heures, ils arrivent en continu, « entraînant une charge de travail de réception davantage perlée », conclut Guillaume Lefèvre.   

Laure Martin 

Cet article est paru dans le numéro 22 d’ActuSoins (Sept/Oct/Nov 2016). 

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