Prix du scénario à Cannes pour Chronic avec Tim Roth en infirmier

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« Froid », « provovant », « vulgaire », « déprimant » : la presse n’a guère aimé Chronic, le film du réalisateur mexicain Michel Franco sur la fin de vie et son accompagnement. Ce film a pourtant obtenu le prix du meilleur scénario à Cannes. Ci-dessous la critique de France TV Info :

Chronic de Michel Franco – Wild Bunch distribution

Son personnage principal, Tim Roth, est pourtant remarquable dans la peau d’un infirmier qui cache bien ses fêlures.

Il a le geste juste, précis. A la fois ferme et délicat. La toilette de cette jeune femme en phase terminale au corps décharné est un acte qui exige professionnalisme et humanité. L’infirmier que nous suivons depuis de longues minutes sur l’écran, c’est Tim Roth. Totalement convaincant, il pourrait presque nous faire croire qu’il exerce ce métier depuis toujours.

Tout le film s’appuie sur la performance de l’acteur anglais, à des années lumière de « Reservoir Dogs » ou de la « Planète des Singes », les plus belles lignes de son CV. Dans « Chronic », il soigne le corps et l’âme. Il est l’épaule sur laquelle des hommes et des femmes en fin de vie peuvent encore s’appuyer. Un rocher qui semble solide, insubmersible.

Il va falloir du temps pour que David l’infirmier laisse entrevoir ses fêlures. Pourquoi s’investit-il autant, au point de devenir une sorte de famille de substitution pour ses patients ? Si ces derniers apprécient, les proches s’interrogent, se méfient. L’infirmier a son drame, lui aussi, plaie béante malgré les années. On le découvrira plus tard.

Dans ce film rude, lent, mais aussi plein de sensibilité et de tact, Michel Franco aborde frontalement un thème sur lequel il est tentant de détourner le regard : la fin de vie. La dégradation du corps. L’acharnement thérapeutique et l’euthanasie. Mais il se garde bien de nous faire la leçon ou un plaidoyer.La qualité du regard du réalisateur mexicain et sa sensibilité, associées à la performance de Tim Roth contribuent à la réussite de « Chronic ». Seul bémol, une fin couperet, singulièrement moins subtile que le reste du film.

Rédaction ActuSoins avec France TV info