Loi de santé : les infirmiers et les paramédicaux mis à l’écart des négociations

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Des syndicats infirmiers (FNI et ONSIL), de masseurs-kinésithérapeutes, d’orthophonistes, de sages-femmes, d’orthoptistes, de podologues… s’insurgent contre l’absence des paramédicaux au sein des quatre groupes de travail prévus par Marisol Touraine pour faire évoluer la future loi de santé.

« Les professionnels de santé non médecins prennent acte du seul mode de dialogue social choisi par la ministre de la santé : le mépris ! (…) les professionnels de santé non médecins sont ignorés voire méprisés à tous les niveaux du dialogue social. Aucune invitation n’a été faite aux syndicats représentatifs des professions de santé non médecins », affirme le communiqué commun.

« Ces professionnels, qui représentent la large majorité des acteurs de santé de premier recours, qui dispensent au quotidien des soins de proximité auprès de leurs patients, qui accomplissent des missions de santé publique, sont exclus des rencontres » alors que les sujets au coeur du débat « les concernent en premier chef : le tiers payant, l’organisation des soins de proximité dans les territoires, l’évolution des compétences médicales, les pratiques avancées et le lien hôpital-ville notamment », soulignent-t-ils.

« Le monde de la santé ne se résume pas uniquement à l’hôpital et aux médecins »

Pour les signataires, ce comportement « n’est malheureusement pas un épiphénomène » car les paramédicaux n’ont pas participé aux réunions préparatoires « du Plan des Maladies Neurodégénératives », n’ont pas été invités lors de « la négociation de soins de proximité » ou lors de la mise en place des « expérimentations des nouveaux modes de rémunération…, »

Ils soulignent également « l’absence d’invitation des professions de santé non médecins aux traditionnels « vœux » de la ministre de la Santé ! »

« Madame la ministre, l’ensemble des professions de santé non médecins représente aujourd’hui la large majorité de ceux qui prennent en charge les patients et qui exercent leur art avec responsabilité sur tout le territoire et à tous les niveaux du système de soins. Madame la ministre, Nous sommes des acteurs incontournables du dialogue social, faut-il encore le rappeler et nous vous avons fait connaître nos propositions sur l’ensemble de ces sujets. Le monde de la santé ne se résume pas uniquement à l’hôpital et aux médecins », concluent-ils.

Rédaction ActuSoins

Réponse de Marisol Touraine :

Le ministère de la Santé indique que les organisations représentant les professionnels de santé autres que les médecins seront bien consultées sur les sujets qui les intéressent. « Il revient aux personnalités pilotes de chacun des groupes de travail de prendre contact avec elles« , précise l’avenue de Ségur.

Dans son courrier aux syndicats médicaux annonçant l’ouverture de la concertation dont l’agence Hospimedia a eu copie, les paramédicaux « sont cités uniquement dans le paragraphe consacré au groupe de travail qui doit réfléchir à l’évolution des compétences médicales ».

La ministre rappelle, précise Hospimedia que son objectif est de « décloisonner les parcours des patients« . Le groupe doit en premier lieu réexaminer les « articles du projet de loi portant sur l’évolution des compétences et, en particulier, l’ouverture des compétences du pharmacien d’officine à l’administration de vaccins et la reconnaissance de pratiques avancées des professions paramédicales« .

Les travaux pourront ensuite porter sur la problématique de la coordination entre professions de santé et spécialités médicales. (source Hospimedia)

Les organisations signataires : FFMKR : Paguessorhaye Daniel, Président de la Fédération Française des Masseurs – Kinésithérapeutes Rééducateurs ; FNI : Tisserand Philippe, Président de la Fédération Nationale des Infirmiers ; FNO : Dehêtre Anne, Présidente de la Fédération nationale des Orthophonistes ; FNP : Coimbra Serge, Président de la Fédération Nationale des Podologues ; ONSIL : Maylié Elisabeth, Présidente Organisation Nationale des Syndicats d’infirmiers Libéraux ; ONSSF : Gerber Montaigu Christelle, Vice-présidente de l’Organisation Nationale Syndicale des Sages – Femmes ; S.N.A.O : Milstayn Laurent, Président du Syndicat National Autonome des Orthoptistes ; UNSAF : Godinho Luis, Président du Syndicat national des Audioprothésistes ; UNSMKL : Stéphane Michel, Président Union National du Syndicat National des Masseurs Kinésithérapeutes Libéraux.

Voir les commentaires (53)

  • Bon, nous voilà devant la triste réalité !! Les IDE sont quantité négligeable et on les cite quand ils pourront suppléer aux actes médicaux peu gratifiants: qualifiés du pompeux"pratiques avancées "
    Étonnez vous du turn OVER dans les hôpitaux

  • Comme d'habitude! C'est toujours le corps médical qui est consulté! Ils ne se rendent pas compte que si les soignants n'étaient pas là les structures de soins ne tourneraient point! !!!ça m'énerve! !!!!!

  • Quelle cruche celle là... si on finissait tous par faire grève elle comprendrai peut être car sans nous l'hôpital ne tourne pas!!!!

  • Comme d'hab , on les payent grassement pour pondre des lois sans savoir comment ça se passe sur le terrain ( forcément ils n'ont jamais travaillé ou alors il y a longtemps) et les patients et les soignants ramassent , et en plus faut qu'on la ferme .