Qui sera le ministre de la Santé de François Hollande?

Trois noms reviennent régulièrement dans les médias…et certainement aussi dans les couloirs de Solférino. Tour d’horizon des personnalités pressenties : Jean-Marie le Guen, Marisol Touraine et Laurence Rossignol. 

Du côté du siège du PS, aucune information n’a fui. « Ca m’étonnerait que vous obteniez quoique ce soit », assenait l’un des attachés de presse à la rédaction d’ActuSoins. Effectivement.

« J’ai entendu un bruit disant que le ministre de la santé de Hollande, travaillerait chez Santeclair………info ou intox? » « Pour ceux qui auraient encore des doutes sur leur intention de vote, voici le futur ministre de la santé de Hollande… » Sur les forums de santé, les internautes personnels de santé tentent prédictions et autres suppositions pour tenter de trouver l’identité du successeur de Xavier Bertrand au Ministère de la Santé… ou Ministère des Affaires Sociales, si François Hollande, élu dimanche 6 mai, décide de fusionner la santé et le social.

Il faut dire que dans le contexte actuel (question des retraites, trou de la sécurité sociale, accès aux soins etc.), ce Ministère sera l’un des plus importants et complexes à gérer.

Jean-Marie le Guen, le spécialiste santé

Jean-Marie le Guen, est médecin de formation, mais il est également détenteur d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en économie de la santé.

Son engagement politique commence en 1977, lorsqu’il prend la tête de la Mouvement pour la Jeunesse Socialiste. Il co-fonde en1980 l’Unef-ID, puis pendant près de 20 ans, il sera administrateur et employé de la Mutuelle Nationale des Etudiants Français (MNEF). En 1998, il est mis en examen dans une affaire d’emploi fictif. La procédure aboutit à un non-lieu, mais sa réputation est entâchée.

S’il est Conseiller de Paris, puis vice-président du Conseil de Paris en 1995, il est surtout connu pour la loi Evin, dont il a été le rapporteur lors de sa première députation de la 9e circonscription de Paris, de 1988 à 1992. Il redevient député en 2002 et en 2007, est délégué de l’Assemblée nationale au Conseil de l’Europe, ainsi que membre de la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales. Déjà à ce moment, il est en charge des questions de santé et d’assurance maladie pour le groupe socialiste, au Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie.

Son expertise santé est à nouveau sollicitée lorsqu’il devient Maire-adjoint de Paris, chargé de la santé et des relations avec l’AP-HP, dont il a présidé le Conseil d’administration de 2008 à 2010.

Favorable à la candidature de DSK à la primaire de 2011, il lui apporte son soutien au moment de l’affaire d’agression sexuelle à New York, puis se tourne vers François Hollande. En décembre dernier, il est nommé responsable des questions de santé au sein de son équipe de campagne. Le député de Paris briguerait aussi la Mairie de Paris…

Marisol Touraine, la femme forte dans le cas d’un Ministère des Affaires sociales.

Cette députée et présidente du Conseil Général d’Indre-et-Loire, conseillère générale, et conseillère d’Etat, a commencé en politique en faisant ses armes comme conseillère de Michel Rocard, après des études à l’Ecole Normale et une agrégation en sciences économiques. Enfin, de l’ombre à la lumière, elle décide de se lancer à l’assaut du peuple en se présentant aux législatives.

Nommée en 2012 en charge du pôle « Social, Santé, Handicap et Personnes âgées » de la campagne de François Hollande, elle a été la supérieure hiérarchique de Jean-Marie le Guen, « seulement » en charge de la santé pour les élections. Elle a déclaré : « Si l’on gagne, j’aimerais avoir des responsabilités tout en étant convaincue, contrairement à quelques autres qu’il faut d’abord gagner avant de se répartir des postes hypothétiques. »

Elle aurait ses chances pour être nommée à la tête d’un Ministère des Affaires sociales, et deviendrait ainsi, la femme la plus puissante du gouvernement. Si elle est élue, elle envisage l’organisation d’Etats Généraux des Patients, en plus des autres priorités de François Hollande à mettre en place : « l’accès de tous les Français à un service d’urgences en 30 minutes maximum, l’aide à installation des jeunes médecins dans les zones où les praticiens font défaut et l’encadrement des dépassements d’honoraires. »

Sa rivale? Laurence Rossignol, sénatrice de l’Oise et vice-présidente du Conseil Régional de Picardie. Elle a marqué les esprits avec son concept de « social-écologie ». Secrétaire nationale en charge des questions d’environnement au PS, cette ancienne journaliste reconvertie en conseillère politique, (elle a commencé avec Pierre Joxe), elle est également très préoccupée par le statut des femmes. Elle est elle-même une ancienne militante du Mouvement de Libération de la Femme.

Delphine Bauer