Syndicat Résilience poursuivi par l’Ordre infirmier : «même pas peur !»

L’Ordre national infirmier attaque en justice Hugues Dechilly, secrétaire général de Résilience, ainsi que le syndicat anti-ordre, pour « injure publique ». En même temps que la première audience, purement technique, était organisé mardi à deux pas du palais de justice de Paris, un sit in de soutien pour le syndicat et Hugues Dechilly. L’occasion pour l’infirmier de rappeler qu’il ne regrette rien de ce qu’il a pu écrire ou dire sur l’Ordre.

Hugues Dechilly ainsi que son syndicat infirmier, Résilience, paieront-ils pour les noms d’oiseaux donnés à l’Ordre national infirmier (ONI), balancés pour la toile ?

Sur des sites d’information, des forums ou les réseaux sociaux, le secrétaire général du syndicat, alias « seringue électrique »sur les forums, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, qualifiant l’ONI de « truc qui ne sert à rien et qui est désormais dirigé par une banque », de « beurk infirmier », de « chancre, bubon, verrue », souhaitant, entre autres, « que cette mafia politico/financière/ordinale soit liquidée en bonne et due forme ».

Le 14 novembre 2011 l’ONI a fait constater par huissier les propos d’Hugues Dechilly affichés sur internet. Début janvier, Hugues Dechilly reçoit chez lui la citation à comparaître pour « injure publique » lancée par l’ordre infirmier. « Depuis quelques mois, le syndicat Résilience a franchi une étape supplémentaire en publiant sur de nombreux forum et sites internet des articles visant à déstabiliser l’Ordre national des infirmiers et à nuire à son image et à son intégrité », accuse l’Ordre dans la citation à comparaître.

Hugues Dechilly et son syndicat risquent chacun 12000 € d’amendes, 25000 € pour dommages et intérêts ainsi que 5000 € pour la prise en charge des frais de justice. « Quand j’ai reçu la citation à comparaître, j’ai rigolé », raconte – un rien bravache – le prévenu. « L’ordre est financièrement fragilisé, sa base vacille, maintenant, il se sert du juridique pour riposter », commente-t-il. Et d’ironiser : « Il nous reproche surtout d’informer sur l’état d’esprit de l’ordre infirmier … parce que bien évidemment, moins on en sait, mieux on se porte. »

« Pas un combat » pour l’ONI

Pour le secrétaire général du syndicat, pas de doute : Résilience gagnera ce procès : « Nous avons toujours donné des informations très documentées que l’ordre infirmier n’a jamais démenties depuis 2 ans, parce que la majorité de ces informations viennent de chez eux, et on ne s’en est jamais caché. »

Côté Ordre, « il ne faut pas donner d’importance à cette affaire ». « Ceci n’est pas pour nous un combat », assure-t-on à l’ONI pour expliquer l’absence de représentant de l’ordre à l’audience technique. Et dans cette procédure, l’ordre assure ne pas en faire une attaque ciblée à l’encontre du syndicat Résilience. « Il se trouve que pour des raisons juridiques, ce Monsieur [Hugues Dechilly, NDLR] se présente également comme le syndicat Résilience, nous avons donc dû également attaquer la personne morale. »

Un combat superflu alors que l’ordre accumule les dettes ? « Nous considérons que nous devons nous défendre d’autant plus que l’Ordre, par la loi, s’est vu confier la défense de la profession ». Et d’ajouter : « Quand on associe au mot infirmier des mots injurieux, il est de la compétence juridique de l’Ordre de défendre la profession. »

Ariane Puccini

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