
Le chantier pour faire face à la pénurie actuelle de soignants est vaste. Face à ce constat, le texte présenté par la France Insoumise interroge : “Comment justifier, dans une telle situation de pénurie […] de se priver ne serait-ce que d’un seul soignant disponible ?“.
Pour les députés porteurs de la proposition de loi, “le retour de ces soignants ne compromettrait pas la sécurité sanitaire des établissements de santé“.
Ils proposent ainsi d’accompagner la réintégration des personnels non vaccinés d’un protocole sanitaire spécifique combinant présentation d’un test négatif et port d’équipements de protection individuelle. “Cela s’est déjà fait ailleurs, comme au Québec, où la réintégration des soignants était associée à l’obligation d’effectuer trois tests de dépistage Covid-19 par semaine. Il ne s’agit donc pas ici de supprimer l’obligation vaccinale ou de réintégrer le personnel suspendu sans mesure spécifique, mais de leur permettre d’exercer leur métier dans des conditions garantissant la sécurité sanitaire“, exposent-ils.
“Une fausse bonne idée”
Pour la Fédération hospitalière de France, cette mesure ne devrait pas, “être à l’ordre du jour, ce pour des raisons éthiques, de santé publique et de protection du travail“.
“Il faut ramener le débat à sa juste place, nos enquêtes chiffrent à 4 000, dont environ 500 infirmiers, le nombre de professionnels suspendus sur un total de 1,2 millions d’agents. Ce n’est pas avec cette mesure, susceptible de créer des tensions sur le terrain, que l’on va régler le problème de ressources humaines qui affecte nos établissements depuis des années. Sur ce sujet, nous avons besoin de cohérence, de continuité et d’apaisement“, a déclaré dans un communiqué Arnaud Robinet, le président de la FHF.
Ainsi, la fédération appelle les parlementaires à ne pas “céder” à une “fausse bonne idée” qui “enverrait un très mauvais signal aux personnels hospitaliers vaccinés qui sont, eux, tout à fait défavorables à ces réintégrations“, estime la FHF.
Cet avis est partagé par France Assos Santé, association de patients et usagers, qui affirme que “la vaccination obligatoire des soignants doit être impérativement maintenue“.
Côté gouvernement, la réintégration des soignants non vaccinés n’est pas d’actualité. Il se tient, pour le moment, au dernier avis officiel de la HAS (Haute autorité de santé) du 22 juillet qui ne remettait pas en cause l’obligation vaccinale des soignants. Une nouvelle saisine auprès de la HAS, mais aussi auprès du CCNE (Comité consultatif d’éthique) sur les consignes d’obligation vaccinale des soignants ainsi que pour toutes les autres obligations vaccinales, a été lancée, a affirmé il y a quelques jours le ministre de la santé et de la prévention, François Braun.
Rédaction ActuSoins
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