Les détracteurs de l’Ordre diront qu’il s’agit d’une opération de communication, suite à l’amendement de dissolution de l’Ordre, voté à l’Assemblée nationale le 9 avril, par une petite poignée de députés noctambules.
D’autres souligneront que réunir 26 syndicats et fédérations infirmières* ainsi que la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), pour “réfléchir en commun à l’avenir de la profession et à la qualité des soins”, malgré les dissensions, c’est “un moment historique”, comme le soutient Didier Borniche, président de l’Ordre.
Les deux ont très certainement raison.
Au coeur du débat : une meilleure reconnaissance de la profession. “Il faudrait que l’on cesse de bénéficier de la seule empathie (comme le montre de récents sondages, ndlr) pour passer au stade de la reconnaissance et que les décideurs politiques arrêtent de nous maltraiter comme ils l’ont fait récemment”, clame ainsi le président de l’ONI.
LMD, vaccination, prescription infirmière,…
Parmi les sujets évoqués : “notre entrée à l’université au travers d’une vraie filière qui devra se mettre en place. On en est toujours au L (licence, ndlr) mais les M (master) et le D (doctorat) ont du mal à se mettre en place”, rappelle le président de l’Ordre.
“Il faut renforcer nos métiers socles face aux besoins récurrents en santé, pour faire face aux enjeux de santé publique comme le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques qui nécessitent une participation et une implication des infirmières”, a-t-il ajouté.
Les participants ont ainsi discuté de nouveaux métiers –“pour combler le gap entre bac + 3 et bac +10 (…) qui suscitent des inquiétudes dès qu’un changement montre son nez”, a lancé Didier Borniche, s’attaquant ainsi aux médecins peu enclins à partager certains actes.
Au centre de la discussion : de nouvelles prérogatives infirmières dans le domaine de la vaccination et de la prescription d’antalgiques de niveau 1 et d’antiseptiques. Deux revendications que l’Ordre compte bien à nouveau proposer sous forme d’amendements à la loi santé devant le Sénat, alors qu’un récent sondage indique que 62 % des français sont favorables à la vaccination infirmière et 50 % à une prescription élargie.
D’autres sujets sensibles ont été évoqués comme celui des ratios infirmiers en établissements qui devrait donner lieu prochainement à des rencontres entre deux syndicats, le SNPI (Syndicat national des professionnels infirmiers) et la CNI (Coordination nationale infirmière) d’une part, la FHP, de l’autre. Quant à la FHF, elle était absente de cette table ronde, même si les rapports entre cet employeur public et l’Ordre sont en voie d’amélioration.
Vers un rétablissement juridique de l’Ordre ?
“Sans l’Ordre, tous ceux qui sont là aujourd’hui ne se rencontreraient jamais”, a affirmé la déléguée générale de la FHP, Élisabeth Tomé-Gertheinrichs, qui plaide aussi pour la “reconnaissance du savoir-faire de haute technicité des infirmiers et de leur exercice professionnel “.
L’Ordre infirmier compte ainsi ses soutiens. Côté syndicats, certains étaient présents avec enthousiasme à cette réunion, comme le SNPI ou le Sniil (Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux), d’autres avec réserves, comme l’Onsil, d’autres enfin, absents, comme la FNI (Fédération nationale des infirmiers).
Le président de l’ONI qui multiplie les rendez-vous compte surtout sur les sénateurs pour supprimer l’amendement de dissolution de l’Ordre voté à l’Assemblée nationale et se dit “serein”.
Le 27 avril, Gérard Larcher, président du Sénat, répondait à une lettre de Judith Shamian, présidente du Conseil international des infirmières, assurant que cet amendement “sera très attentivement examiné par le Sénat” et qu’il “a été obtenu contre l’avis du gouvernement”.
Il y a quelques jours, c’était au tout du chef de cabinet de Manuel Valls, Sébastien Gros, d’indiquer par lettre que “le gouvernement souhaite le rétablissement juridique de l’Ordre” et que Marisol Touraine, ministre de la Santé, “veillera à ce que cette position soit entendue dans la suite de la discussion parlementaire”.
Cyrienne Clerc
*Afic, Andep, Anfiide, Anisp, Ceeiade, Ceepame, CIF, CNI, Convergence infirmière, Esno, FHP, Fine Europe, Fnesi, FNSP, GIT, Onsil, Sideral-santé, Snia, Sniil, SNPI, Unaibode, etc..
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