Hôpitaux : “Il n’y a jamais eu autant de départs”, affirment plusieurs syndicats

Hôpitaux : “Il n’y a jamais eu autant de départs”, affirment plusieurs syndicats

Selon plusieurs syndicats et collectifs*, les hôpitaux connaissent actuellement des départs massifs de leurs médecins et de leurs paramédicaux. 

Hôpitaux : "Il n'y a jamais eu autant de départs", affirment plusieurs syndicatsOn a jamais été dans une situation aussi catastrophique que celle-ci“, a estimé Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) CFE-CGC. Selon lui, la multiplication du nombre de postes vacants est passé à 34 000 en septembre 2020, avec “une nouvelle vague de départs, en juin, juillet, août, de soignants qui n’en peuvent plus” face à la dégradation de leurs conditions de travail, a-t-il indiqué. 

Côté médecins, le constat est le même. Il “n’y a jamais eu autant de départs“, notamment parmi les urgentistes, a estimé Patrick Pelloux, président de l’Amuf (Association des médecins urgentistes de France), lors d’une conférence de presse commune à plusieurs syndicats et collectifs, mardi. “Il y a une crise effroyable et majeure dans les hôpitaux.

Patrick Pelloux a aussi mentionné “la fuite de la chirurgie publique” après les déprogrammations dues à la crise sanitaire et qui ont précédé, de son point de vue, un départ des chirurgiens au profit du secteur privé. “Ce qui fait qu’il y a des hôpitaux où il n’y a pratiquement plus de chirurgie orthopédique“, a-t-il donné pour exemple.

Conditions de travail en cause

Les conditions de travail “dégradées” sont en cause, selon Thierry Amouroux, qui n’hésite pas à évoquer “une spirale infernale“. 

Plus les conditions de travail se dégradent, plus il y a de départs, et plus il y a de départs, plus la charge de travail augmente pour ceux qui restent, donc plus il y a de nouveaux départs.

Dans la plupart des structures, 10% des postes infirmiers sont vacants, a-t-il estimé. “Il y a aussi un nombre important de soignants arrêtés, en maladie, en épuisement professionnel, en dépression.

Propos nuancés

Côté directeurs d’hôpitaux, le son de cloche n’est pas tout à fait le même. Interviewé sur France Info lundi au sujet des lits fermés à l’AP-HP, Martin Hirsch, son directeur général, a estimé qu’il n’y a actuellement “pas de vagues de départs, mais la faiblesse des arrivées ne compense pas les départs“. Il a en revanche confirmé la “situation très tendue” que connaît son institution. 

Il faudra attendre quelques mois pour connaître les chiffres exacts des départs des professionnels de santé sur l’année 2021 et les comparer à ceux des départs des autres années. Et mesurer ainsi l’ampleur de la situation. 

Rédaction ActuSoins

*les fédérations de la santé et de l’action sociale de la CGT, CFE-CGC, de SUD, l’Amuf, les collectifs Inter-Blocs et Inter-Urgences, la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité ainsi que le Printemps de la psychiatrie.

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