L’Association pour le développement des ressources humaines dans les établissements sanitaires et sociaux (Adrhess) et l’Association française des directeurs de soins (AFDS) ont annoncé avoir adopté un “mémorandum” précisant en 10 points leur position sur les conditions de mise en place des 12 heures dans les établissements de la fonction publique hospitalière.
Dans un communiqué, les deux associations précisent que leur réflexion s’est appuyée sur les résultats de travaux réalisés par Véronique Rivat-Caclard, auteure d’un mémoire à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) sur “la mise en place des postes de travail en 12h dans les services de soins”, les résultats d’une enquête nationale menée par l’Adrhess et sur les travaux de Fanny Vincent, doctorante en sociologie (Fanny Vincent a écrit à ActuSoins pour clarifier l’objet de son étude).
Dans leur mémorandum, elles observent que les horaires en 12h “sont expressément autorisés par la règlementation” (décret n°2002.9 du 4 janvier 2002) mais que ce n’est pas le cas des horaires en 24h “qui subsistent encore dans certaines unités et qui doivent être proscrits, car contraires à la règlementation”.
“Longtemps appliqués dans les services de réanimation d’urgences ou de maternité, les horaires en 12h se développent depuis plusieurs années dans les hôpitaux”, constatent-elles.
Elles précisent que les enquêtes faites auprès du personnel travaillant en 12h montrent que les agents souhaitent “rarement” un retour aux anciens horaires et qu’ils apprécient les effets de cette organisation, à la fois sur le plan personnel, sur le plan financier et pour l’organisation du travail.
“D’une manière générale, l’organisation en 12h, qui permet une meilleure continuité des soins, favorise l’articulation et la synchronisation des temps médicaux et des temps soignants”, soulignent-elles.
De plus, dans un contexte de forte contrainte financière, elle “participe d’une gestion plus efficiente des moyens en personnel”. “Toutefois, cela n’est pas possible dans tous les services, l’objectif n’étant pas de généraliser les 12h“, ajoutent-elles.
Renforcer les transmissions écrites
Les deux associations précisent également que l’organisation de travail “doit être précédée d’une consultation des personnels concernés, via par exemple les conseils de pôle, et d’une concertation étroite avec les instances représentatives du personnel”.
Dans la mesure où elle “complique, voire supprime, les temps de transmission”, elle “doit s’accompagner d’un renforcement des transmissions ciblées et écrites et, dans la mesure du possible, de l’organisation de prises de postes décalées”, poursuivent-elles.
Elles appellent aussi à “suivre plus particulièrement des indicateurs qualité et à faire une analyse des événements indésirables dans le cadre de CREX par exemple”.
Enfin, elles précisent que les horaires en 12h “peuvent ne pas convenir à certains agents”.
Il “convient donc de veiller à certaines contre-indications et d’accompagner la mise en place de ces horaires d’un suivi particulier des agents en lien avec le service de santé au travail”.
“Il convient également de prévoir, dans la mesure du possible des postes en sept ou huit heures par jour dans ces services”, ajoutent-elles.
Rédaction ActuSoins (avec AFP)
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