
Ce rapport, intitulé “Quelle vision dans 10 ans et comment y parvenir”?, pointe la nécessité de “faire évoluer l’organisation de notre système de santé“, jugée inadaptée pour faire face au vieillissement de la population et à la démographie médicale insuffisante.
Modifier les périmètres de compétences des professionnels
Il préconise notamment “la montée en compétences de l’ensemble des professionnels“, “une place plus importante” aux missions de prévention, le “renforcement du travail en équipe” et la “fluidification des parcours professionnels“.
“Une réflexion d’ordre général doit être engagée sur le partage des compétences entre les professions médicales et les autres professions“, considère Cyrille Isaac-Sibille. “Contrairement au diagnostic et à l’initiation de la stratégie thérapeutique, les actes de soins et les missions de prévention pourraient être beaucoup plus partagés entre les professionnels de santé“.
Le rapport insiste sur l’importance de distinguer cinq niveaux dans la pratique des professionnels paramédicaux : le socle du métier, la pratique confirmée, l’expertise ciblée, la pratique avancée et la spécialisation.
“Ces différents niveaux de pratique se distinguent par le degré d’autonomie du professionnel de santé, les compétences acquises en plus des compétences socles ainsi que la nature des tâches qui lui sont confiées“, indique le député.
Il propose par ailleurs de renforcer les compétences socles des paramédicaux, afin de “lutter contre la dégradation des métiers socles et d’engager la révision des listes d’actes que peuvent réaliser les professionnels paramédicaux lorsque celles-ci sont devenues obsolètes“.
Il suggère aussi la montée individuelle en compétences, pour “mieux valoriser les compétences acquises dans le cadre des formations prévues par les protocoles de coopération“.
Pratique avancée et exercice coordonné renforcés
Le rapport prône aussi le développement et la revalorisation salariale de la pratique avancée infirmière et propose d’étendre la pratique avancée à d’autres auxiliaires médicaux (techniciens de laboratoire, manipulateurs en électroradiologie).
Concernant l’exercice coordonné, le rapport dresse un état des lieux : 1740 maisons de santé pluriprofessionnels en 2020 (+37% par rapport à 2019) et 455 centres de santé pluriprofessionnels (+21%). Aussi, 584 communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont été créées, dont 136 avec un projet de santé validé. Si le député salue cet essor, il souligne toutefois que les outils d’échange et de communication entre les professionnels soient “encore insuffisamment développés“.
Par ailleurs, le rapport pointe un “certain nombre d’obstacles” au développement des protocoles de coopération : “lourdeur des procédures”, “insuffisance de la valorisation financière“, “incertitudes juridiques” liées au transfert de responsabilité du personnel déléguant au personnel délégué, “difficultés d’accès aux structures de formation“.
Cyrille Isaac-Sibille se montre enfin favorable à l’exercice libéral des aides-soignants, sous délégation infirmière uniquement. “Pour faire le virage domiciliaire, il faut organiser la prise en charge à domicile […] La question de pouvoir donner un statut libéral aux aides-soignantes permettrait de favoriser l’attractivité de ce métier, du fait de pouvoir organiser comme on veut, contrairement au statut de salarié”.
Rédaction ActuSoins
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