Egypte: les soignants reviennent sur la Place Tahrir

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Sur la place Tahrir, flotte un parfum de déjà vu. Neuf mois après la révolution, les Egyptiens sont redescendus Place Tahrir pour réclamer le départ de la junte au pouvoir depuis le 11 février. La place mythique a retrouvé ses dizaines de milliers de manifestants, ses banderoles et… ses soignants bénévoles.

Egypte: les soignants reviennent sur la Place Tahrir

Remi OCHLIK/IP3 – Le 23 novembre 2011 – Place Tahrir : Un manifestant est porté à l'hôpital de campagne de la place Tahrir. On soigne les blessures les moins grave sur place, les cas plus problématique sont renvoyé à l'hôpital central du Caire. Ce manifestant participait aux combat contre la police quand il s’est effondré suffoquant au milieu d’un nuage blanc de gaz lacrymogène.

Après cinq jours d’affrontements consécutifs entre manifestants et forces antiémeutes, trente personnes ont été tuées et plus de 2000 autres blessées au Caire et à Alexandrie.

De quoi remplir les hôpitaux de campagne installés Place Tahrir et pour les cas les plus sérieux, dans la mosquée de la place transformée en service d’urgences. «La grande majorité des cas que nous recevons sont des asphyxiés, explique le médecin-chef de l’hôpital-mosquée. Certains font des crises de convulsions, perdent conscience ou paniquent alors il faut les mettre à l’écart et les calmer».

Depuis le début des affrontements, les forces antiémeutes font usage sans relâche des gaz lacrymogènes pour réprimer les manifestants.

Des gaz très corrosifs si l’on en croit Ahmed, un infirmier de la place : «Ce gaz à des effets sur le système nerveux que nous avons du mal à expliquer. Les crises de convulsions, les spasmes, les saignements et même parfois des hallucinations, ne sont pas des effets classiques des gaz lacrymogènes».

Très difficiles à supporter, les fumées n’ont rien à voir avec celles dégagées par les tirs des forces d’Hosni Moubarak en janvier dernier. «Ils sont simplement plus concentrés», analysera le directeur de l’hôpital central qui parle sous le contrôle d’un homme du gouvernement.

Quoi qu’il en soit, à ce jour, personne ne sait vraiment quel gaz a employé la junte militaire pour disperser les manifestants.

Solidarité entre soignants et citoyens

En revanche, les soignants de la Place ont du faire face à l’afflux de blessés, victimes des pistolets à grenailles. «Ce genre d’armes peut paraître inoffensives, mais quand les grenailles sont tirées à bout portant où dans des partie du corps les yeux, les conséquences sont dramatiques", constate Rania, une infirmière de 26 ans, bénévole dans un des quatre hôpitaux de campagne de la Place Tahrir.

Ainsi, certains manifestants ont perdu l'usage de la vue, suite aux tirs des forces antiémeutes. Comme aux premières heures du Printemps égyptien, tout le personnel médical de Tahrir est révolutionnaire et donc bénévole.

Les médicaments, comme le matériel de soins, sont donnés par les citoyens. «Sur Facebook ou sur twitter les médecins nous disent ce dont ils ont besoin et nous relayons, auprès des citoyens qui veulent aider", témoigne Maha, une blogueuse égyptienne venue apporter des médicaments.

C’est ainsi que les dons s’amoncèlent malgré la trêve dans les affrontements. Mais les soignants, même inoccupés, restent présent et prêts à toutes les éventualités. «Le peuple égyptien est très imprévisible, assure un des infirmiers. Du jour au lendemain tout peut repartir !».     

Leila Minano

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Réactions

3 réponses pour “Egypte: les soignants reviennent sur la Place Tahrir”

  1. Nadia dit :

    Une pensée pour lui et ses proches

  2. Reposeur dit :

    dur metier que de nous informer pensee a sa famille et aux journalistes reporters qui couvrent les actualites

  3. Leeloo Mina dit :

    une pensée à sa famille….

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