Procès de la maltraitance ordinaire

| 2 870 vues | | mots clefs : Pas de commentaire

Un an de prison ferme a été requis mardi contre une et une -soignante jugées devant le tribunal correctionnel d'Arras pour des maltraitances et violences contre une dizaine de pensionnaires d'un établissement gériatrique dépendant de l'hôpital de la ville.

une infirmière et une aide-soignante jugées devant le tribunal correctionnel d'Arras pour des maltraitancesUne peine de 30 mois de prison, dont 18 avec sursis, a été requise contre l'infirmière, tandis qu'une peine de 24 mois de prison dont 12 avec sursis a été demandée à l'encontre de l'aide-soignante.

Le procureur a également requis à l'encontre des deux femmes une interdiction définitive d'exercer leur activité, dont elles avaient été suspendues après les faits.

Les deux prévenues, âgées de 50 ans, sont jugées pour violences sur personnes vulnérables, non dénonciation de mauvais traitement, administration de substances nuisibles, pour avoir donné des calmants à des patients en dehors de toute prescription médicale, ainsi que non assistance à personne en danger.

Il leur est reproché de ne pas avoir porté secours à une patiente de 90 ans qui était décédée après avoir chuté de son lit le 6 septembre 2004, alors que les deux femmes la manipulaient.

Dans son réquisitoire, le procureur a souligné que les deux femmes n'avaient pas appelé le médecin et qu'elles avaient choisi de ne rien dire.

Initialement mises en examen respectivement pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et non dénonciation de crime, l'aide-soignante et l'infirmière n'ont finalement pas été poursuivies de ces chefs, aucun élément n'ayant permis d'établir que ce décès était consécutif de coups.

Lors de l'enquête, des pensionnaires ont dénoncé des coups de poing, des claques. Certains, souffrant de la maladie d'Alzheimer, étaient entravés.

Contre la médecin-chef de l'établissement, poursuivie pour avoir établi un certificat sans avoir examiné les causes du décès de la nonagénaire, le procureur a requis la relaxe.

La défense de l'infirmière rappelle que cette dernière était seule de nuit pour 240 pensionnaires. La mise au jour de cette affaire en 2004 avait créé l'émoi et de nombreuses réactions politiques. Philippe Douste Blazy alors ministre de la santé c'était rendu sur place et avait annoncé un vaste plan de lutte contre la maltraitance et réclamé des "sanctions sévères." Avec bien peu de résultats.

Le tribunal devrait mettre sa décision en délibéré à une date ultérieure.

Rédaction ActuSoins, avec AFP

Abonnez-vous à la newsletter des soignants :

Faire un don

Vous avez aimé cet article ? Faites un don pour nous aider à vous fournir du contenu de qualité !

faire un don

Réagir à cet article

retour haut de page
7291 rq / 9,473 sec