3RIV : le réseau qui harmonise les pratiques d’identitovigilance en France

3RIV : le réseau qui harmonise les pratiques d’identitovigilance en France

Créée en 2021, l’association du Réseau des référents régionaux en identitovigilance (3RIV) réunit plus de 33 professionnels régionaux impliqués dans cette thématique. Leur objectif : travailler ensemble pour harmoniser les pratiques au niveau national et accompagner les acteurs de la santé et du médico-social dans la mise en œuvre de l’identitovigilance. Le point avec Izia Berger, secrétaire de l’association, référente régionale identitovigilance en Centre-Val de Loire et infirmière de formation.

Izia Berger, secrétaire de l’association 3RIV, référente régionale identitovigilance en Centre-Val de Loire et infirmière de formation. © DR

Dans quel contexte l’association a-t-elle été créée ?

Les référents régionaux en identitovigilance sont présents dans toutes les régions de France. La majorité d’entre eux est employée par les Groupements régionaux d’appui au développement de la e-santé (GRADeS). D’autres sont des personnels des Agences régionales de santé (ARS). Il existe a minima un référent par région. De même qu’il existe des référents en identitovigilance à l’Etablissement français du sang (EFS) ou encore dans le Service de santé des armées.

Sous l’impulsion de référents de trois régions, nous avons commencé à nous réunir au sein d’un réseau régional des référents identitovigilance en février 2020 dans le cadre de la rédaction du Référentiel national d’identitovigilance (RNIV). Puis, en juin 2021, nous avons décidé de créer le cadre associatif, consécutif à la parution du RNIV.

Pourquoi ce besoin de se rassembler ?

Avant la parution du RNIV, il n’existait aucun cadre réglementaire pour les bonnes pratiques d’identitovigilance, car elle n’est malheureusement pas une vigilance réglementaire comme l’hémovigilance ou la matériovigilance, par exemple. Les pratiques étaient hétérogènes selon les régions, les établissements. De fait, entre référents, nous avons commencé à nous entraider, à nous solliciter, à travailler ensemble sur des documents communs qui ont tous pour objectif d’harmoniser les pratiques au niveau national et d’aider au maximum les établissements, les professionnels de santé, afin d’améliorer la qualité de l’identification des patients.

Nous avons créé le réseau pour être force de proposition vis-à-vis des tutelles et des instances nationales. Nous sommes relativement bien connus des acteurs institutionnels, mais pas encore assez des professionnels de santé, notamment parce qu’ils sont davantage concernés par l’identification secondaire, c’est-à-dire le fait de s’assurer qu’ils dispensent bien le bon médicament au bon patient, ou que les prélèvements biologiques sont bien effectués sur la bonne personne et bien identifiés. Cependant, même s’ils sont moins directement impliqués dans l’identification primaire, c’est-à-dire l’attribution initiale d’une identité numérique à un patient et à la qualification de leur Identité nationale de santé (INS) dans un logiciel, ils peuvent y être confrontés. Il est donc essentiel de les sensibiliser à ces enjeux pour garantir la qualité et la sécurité des usagers.

Comment fonctionnez-vous en interne ?

Comme toute structure associative, nous disposons d’un Conseil d’administration et d’un bureau. Nous organisons des temps d’échanges réguliers, des plénières, en visioconférences, car nous sommes déployés sur l’ensemble du territoire métropolitain et outre-mer. Nous définissons un ordre du jour sur certaines thématiques et nous échangeons sur des retours d’expériences de chaque région. Lorsque des besoins sont identifiés sur le terrain, nous constituons des groupes de travail, afin d’élaborer des outils de formation, des supports pour les établissements hospitaliers, médico-sociaux, etc.

Nous mettons en ligne des fiches pratiques pour les professionnels de santé afin, par exemple, qu’ils sachent interpréter un document d’identité français ou réaliser la bonne identification secondaire à l’hôpital.

Nous organisons également des webinaires spécifiques à destination des professionnels, afin de diffuser certaines informations. Nous en avons par exemple proposé sur les discordances d’identité entre la pièce d’identité et l’INS, sous forme de quiz. En novembre, nous allons organiser un webinaire qui aura pour thématique les difficultés d’interprétation des documents d’identité français : les cartes nationales d’identités, les passeports, les titres de séjour, l’application carte vitale…

Nous avons aussi le projet de créer un site internet pour y déposer les fiches pratiques, les modèles de documents, des supports à destination des établissements et des professionnels.

Travaillez-vous directement avec des partenaires extérieurs ?

Nous travaillons avec l’ANS, la DNS ou encore la Haute Autorité de santé (HAS) sur des thématiques en lien avec l’identitovigilance : amélioration des bonnes pratiques dans le champ du médico-social, contribution à la rédaction du critère « fiabilisation de l’identification du patient » dans le cadre de la certification des établissements, etc. Nous avons également des échanges réguliers avec les éditeurs de logiciels afin de les aider et de les orienter sur l’intégration des critères d’identitovigilance primaire afin de garantir la sécurité des usagers mais également de faciliter l’utilisation du logiciel par les professionnels, tout ça dans le respect du cadre réglementaire.

Les professionnels de santé peuvent-ils vous solliciter directement ?

Les membres du 3RIV peuvent être contactés directement. Cependant, s’ils ont des questions particulières, nous les orientons vers leurs référents régionaux.

Dans tous les cas, nous promouvons une culture positive de l’erreur. En effet, les erreurs d’identification de patient peuvent entraîner des conséquences graves, c’est pourquoi il est indispensable de sensibiliser les professionnels aux règles et aux bonnes pratiques d’identitovigilance, à la déclaration des erreurs de façon à pouvoir les analyser et mettre en place des actions d’amélioration pour éviter qu’elles ne se reproduisent.

Propos recueillis par Laure Martin

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