Infirmières scolaires : le soin et l’écoute

Les infirmières n'ont pas pour unique mission que celle de prodiguer des soins. Ils écoutent, accompagnent, conseillent, éduquent. Tel est le cas, notamment, des infirmières scolaires. Présentes dans les collèges et les lycées - plus rarement dans les écoles primaires -,elles font partie intégrante de l'équipe encadrante, mais tiennent un rôle à part dans l'univers des élèves. Éclairages sur une profession singulière.

Infirmières scolaires : le soin et l'écouteEn lieu et place des box du service d'urgences où elle a travaillé dix ans, Frédérique passe désormais ses journées dans l'univers fourmillant d'un collège de Seine-Saint-Denis. Ici, pas de blouse blanche, si ce n'est la sienne. Ses collègues portent des cartable, ses patients des sacs à dos et des sweats à capuches. « Voilà un an que j'ai quitté l'hôpital pour devenir infirmière scolaire. J'avais fait le tour de mon travail aux urgences, et de ce qu'il pouvait m'apporter. » Cadences infernales, horaires contraignants et difficilement compatibles avec son statut de jeune mère, dégradation de l'ambiance... Trouver un autre cadre où exercer son métier était devenu pour Frédérique une impérieuse nécessité.

Infirmier scolaire : Un métier accessible avec un diplôme d'infirmier en soins généraux

« J'ai toujours aimé travailler au contact des enfants. Alors, quand j'ai commencé à penser à changer de travail, j'ai d'abord songé à devenir puéricultrice. Mais pour cela, il aurait fallu que je reprenne des études, pour me spécialiser.» Frédérique découvre alors qu'elle peut postuler à un poste d'infirmier dans un établissement scolaire. « Cela correspondait à mes attentes, me permettait de rester dans une zone proche de mon domicile, d'avoir des horaires plus réguliers et « normaux ». Et de travailler avec des jeunes ! »

L'infirmier scolaire, un élément à part entière de l'équipe encadrante

« L'essentiel de mon temps, de ma journée, je la passe avec les collégiens. Je soigne leurs petits bobos (maux de tête, nausées, vertiges, chutes en cours de sport...) », explique l'infirmière. Mais son rôle, tel que le définit le Ministère de l'Education Nationale, son employeur, va plus loin. Il lui incombe, par exemple, d'apporter une écoute psychologique à des adolescents rencontrant des difficultés d'ordre familial ou social, des problèmes relationnels au sein de l'établissement, de dépister les tendances suicidaires, la consommation de drogues ou d'alcool...  et d'agir en conséquence, en concertation avec les autres membres de l'équipe encadrante, enseignants et chefs d'établissement.

Infirmière scolaire : Une relation privilégiée avec les élèves

Il peut arriver, aussi, que l'infirmerie se transforme en bureau des cœurs brisés, où chacun vient confier ses déconvenues sentimentales. « Travailler au contact, et pour le bien-être de jeunes entre 10 et 18 ans, c'est se trouver plongé au cœur des tourments adolescents ! », sourit Frédérique. Un public particulier, avide de conseils, qui implique un important travail de prévention.

De fait, c'est à l'infirmier scolaire d'organiser des campagnes de sensibilisation et d'information sur certains sujets de santé publique (tabac, violences domestiques, hygiène bucco-dentaire, MST...) et de mettre en place des dépistages. Dans certains cas, l'infirmier peut aussi intervenir dans le cadre de l'éducation sexuelle, et diriger la formation des enseignants et des élèves en matière de secourisme.

Infirmière scolaire : Plus de temps et d'autonomie qu'en milieu hospitalier

L'aspect le plus agréable de son nouveau travail, témoigne Frédérique, « c'est de n'être plus soumise à la logique de rentabilité, devenue oppressante à l'hôpital. Par manque de moyens, il faut aller vite, passer d'un patient à l'autre sans avoir eu le temps d'instaurer un contact humain avec eux, d'avoir pu discuté avec eux. On ne nous en laisse plus le temps. » Au collège, cette pression n'a pas lieu d'être. Autonome, Frédérique, comme ses consœurs et confrères, n'a pour seul supérieur  hiérarchique que le chef d'établissement et organise son travail et ses journées comme elle l'entend.

Une certaine idée de la belle vie !

Émilie Gavoille

Comment devenir infirmier scolaire ?

Certaines conditions sont nécessaires pour pouvoir prétendre à un poste d'infirmier scolaire, notamment :

  • Être titulaire du diplôme d'État d'infirmier (ou autres diplômes et certificats mentionnés par les articles L.4311-3 et 4 du code de la santé) ou du diplôme d'État d'infirmier de secteur psychiatrique
  • Avoir un casier judiciaire vierge
  • Jouir de ses droits civiques

Déroulement du recrutement :

  • Les candidats doivent d'abord s'inscrire sur Internet et constituer un dossier d'inscription, comportant un CV et une copie des diplômes requis.
  • Les  candidats sont ensuite convoqués à une épreuve écrite d'admissibilité. Toute note inférieure à 8/20 est éliminatoire.
  • Troisième étape du recrutement : l'entretien oral avec un jury d'admission. Dans un premier temps, le candidat présentera, en dix minutes, un exposé, qui sera suivi d'une discussion d'une vingtaine de minutes, portant sur l'exposé et le parcours du candidat. Toute note inférieure à 10/20 est éliminatoire.

Liens utiles :

- Le site de l'Association Française de Promotion de la Santé Scolaire et Universitaire (AFPSSU), riche en informations sur le métier d'infirmier scolaire.

- Les sites des SNAIMS, SNIES, principaux syndicats d'infirmiers scolaires.

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Réactions

2 réponses pour “Infirmières scolaires : le soin et l’écoute”

  1. yoana dit :

    Bonjour,

    je souhaite passer le concours d’infirmière scolaire et j’aimerai savoir en quoi consiste l’exposé à la 3eme étape du recrutement?
    est-ce qu’une fois admise on a la possibilité de remplacer ailleurs pour compléter ses revenus?

    Merci pour vos réponses

  2. strellia47 dit :

    je me permet de réagir a cet article ou l’on aurait tendance a croire comme le dit la derniere phrase que c’est « la belle vie ».
    je travaille dans le service de promotion de la santé en faveur des eleves depuis 13 ans et je peux temoigner du contraire!! bien sur rien a voir avec l’hopital mais la santé scolaire a aussi ses contraintes: les internats et les logements parfois hors-normes et des horaires aussi atypiques (une belle cage dorée ou l’on a aucune intimité ! mon experience de 10 ans d’internat), les deplacements sur le secteur avec des remboursements de deplacements qui retrecissent a vu d’oeil chaque année (et avec notre voiture perso ça c’est jamais ecrit nulle part).
    les postes qui sont proposés ne sont pas toujours pres de la ou le concours est passé, mais dans un rayon academique (ex on habite bordeaux et on se retrouve au fin fond de l’academie). ce n’est pas forcement evider a organiser pour certaines de nos collégues.
    alors oui on beneficie d’une marge de manoeuvre differente pour organiser nos journée, mais c’est loin d’etre la belle vie, quand on est une pour 1500 eleves et que c’est le defilé permanent !!
    on nous demande d’etre a la foi soignante, educatrice et de monter des projets de prevention tout cela sans specialité et pour un salaire qui fait palir les plus motivées…
    il y a de grosses disparités fonction des etablissements il faut le savoir.
    bon vous me direz apres tout cela change de metier, non je reste parce que le contact des jeunes et ce que l’on peut partager avec eux efface une partie des choses negatives que je viens de citer plus haut! le sourire d’un eleve qui a le bac quand on l’a accompagné tant bien que mal dans ses difficultés pendant 2 ou 3 ans voila notre recompense!!

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