« Un homme en blanc », des vidéos sur les soins infirmiers pour les étudiants et les professionnels

Un infirmier de réanimation est à l’origine d’une chaîne de vidéos très didactiques sur les soins infirmiers, « Un homme en blanc ». Initialement destinées aux étudiants en IFSI, elles sont aussi appréciées par les infirmiers.

« L’homme en blanc », qui publie régulièrement sur sa chaîne Youtube des vidéos pratiques sur les soins infirmiers, c’est Louis Piprot, 34 ans, infirmier dans un service de réanimation.

Une à trois fois par mois, il propose une nouvelle vidéo à destination des étudiants en IFSI mais aussi des « infirmiers diplômés, en pratique, mais qui veulent découvrir de nouvelles techniques parce qu’ils ont, par exemple, changé de service », précise-t-il.

Sa chaîne comprend plusieurs playlists. Les « fiches mémo » (19 vidéos) constituent des sortes de résumés sur une pathologie (l’insuffisance cardiaque, par exemple), une situation de soins (la douleur), une famille pharmacologique (les traitements anti HTA). 24 vidéos portent sur les calculs de dose. D’autres vidéos sont consacrées à des gestes techniques (pose de voie veineuse, ponction artérielle) qu’il réalise en direct en les expliquant et en donnant des astuces sur ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter. « On trouve n’importe où la technique pour piquer, résume-t-il. Savoir comment bien piquer, c’est plus difficile. »

Astuces de professionnel

Dans d’autres publications, Louis présente des concepts infirmiers, des parcours inspirants d’IDE, mais aussi des lectures (et des éléments du programme de l’ancien concours d’IFSI). Dans ces formats synthétiques, il va à l’essentiel, en quelques minutes (plus pour les podcasts).

Louis a réalisé ses premières vidéos il y a cinq ans, quand il était en troisième année à l’IFSI, pour accompagner le tutorat des étudiants de première et deuxième année.

Notamment sur leur « bête noire », le calcul de doses. « Ça a marché tout de suite », raconte-t-il. Auprès des étudiants de son IFSI mais aussi de l’autre institut de formation de sa ville puis d’ailleurs et auprès d’infirmiers déjà diplômés.

Les vidéos sont vues des dizaines de milliers de fois (jusqu’à plus de 100 000 vues). « Je cherche à créer du contenu que j’aurais aimé avoir quand j’étais étudiant, autre chose que ce qu’on trouve dans les livres, explique l’infirmier. La différence, c’est que je partage l’expérience d’un professionnel qui travaille dans le milieu des soins, les trucs du monde réel. »

Il choisit les sujets de ses vidéos « en fonction de la demande » et de ce qu’il connaît et maîtrise déjà bien. « Je commence par réunir les informations que je connais, poursuit Louis, puis je les complète avec de la documentation, dans des livres de cours d’IFSI ou de médecine ou dans des recommandations de sociétés savantes comme la pneumo, la réa… Quand j’ai rédigé le texte, je le soumets à des médecins de mon service ou d’autres, ou à des infirmiers expérimentés sur le sujet traité, par exemple la dialyse. »

En fonction de leurs remarques, il a ajuste, révise, complète. Puis enregistre. « Le plus dur c’est de passer devant la caméra, confie « l’homme en blanc ». Il faut être le plus succinct et clair possible tout en maintenant une dynamique. Je n’ai pas envie de faire un cours trop sérieux. On est entre collègues, pas entre enseignant et étudiants ».

« On est entre collègues »

Il fait tout, tout seul : la prise de vue comme le montage, ce qui prend le plus de temps. « Une vidéo de 20 mn correspond à 30 à 40 heures de travail, souligne l’infirmier. Cela prend du temps mais c’est une question d’organisation. » Et comme il adore ce qu’il fait, il s’organise. Gratifiants, les nombreux commentaires enthousiastes de remerciements que laissent les infirmiers qui visionnent ses vidéos l’encouragent : « c’est génial », apprécie Louis. En plus, ajoute-t-il, les réaliser « me permet de continuer de me former et de maintenir mes connaissances à jour ».

Il ne serait pas contre le fait de passer la réalisation de ses vidéos à un niveau supérieur en s’associant, éventuellement, avec un « support producteur ».

Cela lui offrirait plus de moyens techniques et lui libèrerait du temps, notamment en termes de production. Mais les propositions qu’il a reçues ne l’ont pas convaincu : « je veux garder ma liberté de ton », explique-t-il.

Pas question en tout cas pour lui de quitter les soins pour cette activité : « je m’éclate dans mon métier ! ».

Géraldine Langlois

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter Actusoins

A découvrir : la chaîne You Tube « Un homme en blanc »

Voir les commentaires (2)

  • Je suis IDE en service depuis 10ans je salue vraiment cette bonne initiative car ça nous forgera et nous permettra de découvrir ce qui se fait ailleurs et pourquoi pas d'échanger les expériences également.
    Suis au Sénégal au sud dans un village près de l'océan qui s'appelle Abéné (magnifique).