Recrutement des infirmiers et aides-soignants dans le privé : les tensions restent élevées

Sur le marché de l'emploi chez les professions soignantes dans les établissements de santé privé en France, les tensions restent élevées, selon une étude de l'Observatoire de l'hospitalisation privée (OHP), composée de deux rapports datés de 2017 et 2018 , présentée mardi par l'OHP. 

Recrutement des infirmiers et aides-soignants dans le privé : les tensions restent élevées

Au cours des 5 dernières années, les intentions d'embauche déclarées par l'ensemble des employeurs (tous secteurs d'activité confondus) dans les métiers d'aide-soignant ont connu une augmentation notable : si près de 41 000 intentions d'embauche étaient recensées en 2013, celles-ci atteignent 51 000 en 2017, soit une progression de près d'un quart.

Les intentions d'embauche chez les ASH ont connu une progression analogue (+25%). Les nombre d'intentions d'embauche chez les infirmiers a fluctué pour revenir en 2017 à son niveau de 2013, explique le rapport. 

"Si le métier d'ASH, sans exigence de diplôme, connaît peu de tensions sur le marché du travail, il en va autrement des deux métiers qualifiés (aide-soignant et infirmière), soumis à une forte régulation via le nombre de places autorisées en cursus de formation initiale". 

A ce titre, le rapport note que le métier d'aide-soignant, moins qualifié, rencontre davantage de tensions sur les recrutements que celui d'infirmière.

En s'appuyant sur une enquête besoin de main d'oeuvre (BMO) de Pôle emploi sur la période 2013-2018, l'étude rapporte ainsi que 48% des employeurs estiment difficile de recruter un aide-soignant en 2018, contre 33% en 2016 (36% vs 25% pour les infirmières). 

Sur les principaux métiers de l'hospitalisation privée (infirmière, aide-soignant et ASH), le marché de l'emploi connaît des disparités régionales spécifiques à chaque métier. Les tensions sur les recrutements varient en fonction des régions pour le métier d'aide-soignants : 36% en moyenne en France pour les années 2015-2017, la part des projets difficiles dépasse 40% dans certaines régions françaises (Centre-Val-de-Loire et Pays-de-la-Loire) tandis qu'elle est plus modérée en Ile-de-France (29%°). 

De la même manière, chez les infirmières, la valeur de cet indicateur, de 26% en moyenne nationale, varie entre le quart nord du pays (valeur inférieure à la moyenne nationale) et le reste, avec un maximum atteint en Occitanie (32%). Chez les ASH, le métier qui connaît une "situation moins tendue" que les deux précédents métiers, il apparaît un peu plus difficile de recruter des ASH en Ile-de-France et certaines régions périphériques (Normandie, Centre-Val-de-Loire, Pays-de-la-Loire), que dans d'autres régions. 

La part des project de recrutement difficiles dans la branche s'élève à 47% dans le sanitaire et 64% dans le médico-social, note l'OHP. 

Formation et attractivité

Selon l'étude, cette difficulté croissante s'explique par "un manque de personnel formé (particulièrement pour les AS et un défaut d'attractivité de ces métiers" en raison de l'attrait de l'exercice libéral pour les infirmières, du déficit d'image du médico-social, des "niveaux de rémunération pratiqués dans la branche moins élevés que dans les établissements publics ou associatifs". 

Pour faire face aux difficultés de recrutement d'aides-soignants, l'observatoire relève que les établissements médico-sociaux mettent en oeuvre de nombreuses actions, comme la "formation qualifiante de salariés en poste préparant au métier d'AS" ou des "partenariats avec des acteurs du service public de l'emploi et des organismes de formation initiale". 

C'est d'ailleurs dans les établissements médico-sociaux que les besoins de recrutement vont progresser dans les prochaines années (+1,2% par en en moyenne sur la période 2016-2025 Vs 0,4%/an pour le secteur sanitaire). 

Rédaction ActuSoins

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