Mea culpa du CHU de La Réunion : le conseil de surveillance reconnait l’impact du plan de retour à l’équilibre sur les conditions de travail

Reconnaissant les besoins actuels, le Conseil de surveillance, qui s’est réuni le 2 juillet 2019, a demandé à l’ARS Océan Indien et au Ministère de la Santé un financement supplémentaire de 1,2 million d’euros, destiné à financer les postes de soins. Depuis 2016, le déficit du CHU réunionnais a chuté de 66%, retombant de 35 M€ en 2016 à 12 M€ fin 2018, selon les chiffres annoncés le 2 juillet 2019. Ce qui n’a pas été sans conséquence sur le fonctionnement de l’établissement réunionnais.  

Mea culpa du CHU de La Réunion : le conseil de surveillance reconnait l’impact du plan de retour à l'équilibre sur les conditions de travail

© Mireille Legait

Les syndicats (CFDT, CFTC, FO et UNSA) ne cachaient pas leur satisfaction, mardi 2 juillet, à la lecture de la motion du conseil de surveillance. En effet, la motion reconnait la véracité de l’impact constaté par les (dits) syndicats sur la dégradation de la qualité des soins et des conditions de travail, reconnait les efforts du personnel hospitalier pour respecter le Plan de Retour à l’Equilibre (PRE) et l’action commune des syndicats (on comprend l’euphorie qui régnait mardi dans les rangs) d’autant que la motion précise : « Considérant qu’au regard des éléments apportés en séance, le Conseil de Surveillance reconnait les efforts des personnels et s’associe aux syndicats pour porter collectivement cette motion ». 

Les points clés de la motion

Et que dit la motion ? Premièrement qu’un accompagnement financier plus important est nécessaire pour couvrir les charges liées aux investissements en cours ; deuxièmement, que des renforts de personnels doivent être mis en œuvre sans délai notamment sur les services critiques ; troisièmement, le Conseil de surveillance demande la reconnaissance des surcoûts liés à l’insularité, via le relèvement du coefficient géographique. « Ce financement structurel va permettre de redonner des perspectives au personnel du CHU de La Réunion. Le cas échéant, cette nouvelle source de financement doit pouvoir permettre de réévaluer le Projet Social 2019-2021, notamment le Plan de Stagiarisation.»

10 postes d’IDE supplémentaires

La demande d’un financement supplémentaire de 1,2 million d’euros, si elle est acceptée par les autorités de tutelle, devrait permettre de financer entre autres besoins, 10 postes d’IDE en équivalent temps plein : 3 IDE pour fluidifier le circuit patients et 7 IDE pour l’ouverture de boxes supplémentaires. L’enveloppe, pour 2019, serait de pour un montant de 560 000 euros.

La balle est désormais dans le camp de l’ARS OI et du Ministère de la Santé. Et les syndicats ont d’ores et déjà annoncé qu’ils sortiraient de tout espace de négociation et de participation aux instances dans le cas où aucune suite ne serait donnée à la motion du Conseil de Surveillance… Et pour l’instant, la grève continue aux urgences du CHU de La Réunion, des Groupements Hospitaliers de l’Ouest et de l’Est de La Réunion, en soutien au mouvement national. 

Mireille Legait

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Le CHU de la Réunion en chiffres

35 M€ en 2016, 21 M€ en 2017 et 12 M€ en 2018 : le CHU de La Réunion a réduit son déficit de deux tiers en deux ans. Ceci étant, il faut tenir compte de 6,5 M€ d’aides en 2018 au titre d’un ’accompagnement dégressif et exceptionnel consenti par le Ministère de la Santé jusqu’en 2020. Sans ces aides, le déficit serait encore de 18,5 M€ en 2018. La partie n’est donc pas gagnée car l’équilibre budgétaire doit être atteint en 2021, et cette fois-là, sans aides. Le budget du CHU de La Réunion s’établit à 736 M€ en 2018, dont 724,1 M€ de produits. Si les charges ont progressé de 18,4 M€, les recettes ont aussi grimpé : +27,5 M€.

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