A New York, Kimberley : geek et supernurse

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Dans la grosse pomme, Kimberly n’est pas une infirmière comme les autres. Multi-casquettes, elle officie en salle de réveil, enseigne à l’université et supervise le système informatique de gestion des dossiers médicaux.

A New York, Kimberley : geek et supernurse infirmiere

©David Breger

Avec ses lunettes, qui lui donnent l’air sérieux, Kimberly Kenney, est certainement la plus geek des infirmières de New York.

Voici plus de deux ans, lorsque le New York University Langone Medical Center, un des meilleurs hôpitaux des États-Unis a installé un nouveau système informatique de gestion des dossiers médicaux, elle a été choisie pour aider à sa mise en place.

Un nouveau rôle qui surprend encore la jeune femme de 36 ans. Elle est devenue la spécialiste d’Epic, du nom de ce vaste programme qui recueille les données médicales de plus de 50 % des patients américains.

“Tout ce qui était sur papier est désormais informatisé : les soins administrés, les informations d’assurance de paiement… Epic est développé à travers tout le pays et permet un accès immédiat aux données des patients. N’importe quel professionnel de santé impliqué dans le parcours de soin peut y interagir.“, explique Kimberly, qui n’avait aucune compétence en informatique et a du apprendre sur le tas.

L’informatique pour optimiser le parcours du patient

Formée à l’utilisation du logiciel, elle aide les équipes infirmières à s’en servir, répond aux questions techniques et fait le lien avec l’entreprise qui a créé Epic. “Je participe aux réunions avec les administrateurs de l’hôpital qui veulent faire évoluer le programme. Et comme je suis tous les jours sur le terrain, je fais remonter les demandes des infirmières. Par exemple : on implante en ce moment dans Epic un système de gestion des lits qui permet de voir quand un patient est prêt à être transporté d’un service à un autre. Ça va plus vite, évite les paperasses, les documents perdus et les coups de fil. Les patients sont contents aussi car ils n’ont pas envie d’attendre des heures.”

Kimberly semble ravie de ce nouveau rôle, qui lui permet de découvrir une autre facette du métier et de son hôpital, mais aime lâcher ses ordinateurs pour changer de casquette et “redevenir une simple infirmière”, en salle de réveil, où elle travaille depuis 8 ans, après avoir passé 5 ans en service de transplantation.

“Il y a un service général et un service pour les patients qui ont subi une intervention à coeur ouvert, donc je vois de tout, des cas très différents et c’est toujours une surprise. Même s’ils ne restent parfois que quelques heures, j’aime connaître mes patients. L’équipe médicale est aussi très soudée et on apporte beaucoup d’importance ici au travail de groupe”.

Lorsqu’elle retrouve l’hôpital, Kimberly travaille comme ses consoeurs américaines durant trois journées de 12 heures (avec une pause d’une demi-heure) et une journée supplémentaire une fois par mois. Ces horaires varient bien entendu selon les hôpitaux et les services. “J’aime bien ce rythme car il me permet d’avoir pas mal de jours de repos, même si les journées sont longues”, confie Kimberly.

Quatre années d’étude, puis un master

Originaire de Long Island, près de New York, rien ne prédestinait Kimberly à devenir infirmière : “En grandissant, je voulais être institutrice. Personne n’est dans la médecine dans ma famille”, sourit-elle. Mais après un volontariat dans un service de néo-natalité effectué pendant qu’elle est au lycée, elle trouve sa vocation.

Aux États-Unis, il y a aujourd’hui deux diplômes principaux permettant d’exercer la profession et obtenir la licence infirmière : “l’associate degree” qui s’obtient en deux ans et le “baccalaureate degree” en quatre ans, mais de plus en plus d’hôpitaux privilégient les infirmières ayant suivi la formation la plus longue. C’est cette voie qu’a suivi Kimberly.

Une fois diplômée, elle commence à travailler au New York University Langone Hospital en service de transplantation, puis se lance dans la poursuite d’un master. Ses horaires lui permettent d’y consacrer ses jours de repos. Elle présente alors une thèse sur la façon dont les infirmières en soins intensifs gèrent le stress du travail, une fois rentrées chez elle.

Son diplôme, obtenu en 2010, lui permet désormais d’enseigner en université, un jour par semaine. “Je travaille dans des laboratoires de simulation, ou on apprend aux étudiants les gestes basiques : administrer des médicaments, stériliser les instruments… “, explique-t-elle.

« Baccalaureate degree » : 20 000 dollars à rembourser

Par chance, Kimberly avait obtenu une bourse de son hôpital et son master ne lui aura coûté que 5 000$, mais de manière générale, les études sont très chères aux États-Unis. Un “baccalaureate degree” coûte 20 000 $ par an et un master 42 000 $ en totalité.

En conséquence, les salaires sont élevés et une infirmière diplômée en début de carrière à New York peut gagner 75.000 $ par an. Un chiffre à relativiser toutefois car il faut prendre en compte les taxes (entre 30 et 40%), le remboursement d’un prêt étudiant et le coût de la vie et du logement à New York.

Kimberly n’habite d’ailleurs pas à Manhattan, où les loyers sont hors de prix, mais dans le Queens, un des arrondissements de New York. Alors qu’elle attend très prochainement un bébé, cette femme active a un peu ralenti ses activités après le travail, mais trouve du temps, malgré ses différentes fonctions infirmières, pour sortir et voir des amis, une vie de new-yorkaise, presque classique en somme.

David Breger / Youpress

Publié dans le magazine ActuSoins n° 17. Pour vous abonner, c'est ici

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Réactions

15 réponses pour “A New York, Kimberley : geek et supernurse”

  1. petite remarque au passage avant pour représenter une infirmière on la placait en situation de soins… maintenant c’est derrière un ordinateur …

  2. Bon bah direct New York alors

  3. Léa Ferrand dit :

    Perrine Hbmz!!! Tu vas pouvoir devenir riiiiiche !! Plus cas déménager à NY et avoir ton équivalence ! Easy!!

  4. Mgn Ltn dit :

    Peuchere comme on dit chez nous… Pour rien au monde je n’échange ma vie contre la sienne…

  5. Fanny Le Faou dit :

    Nadège Le Pallec on part a New york dans 3 ans ?

  6. Sans parler des « compétences » qui ne sont pas les mêmes.

  7. pour se loger à New-York : 2000€ pour un studio… Et pour la sécurité sociale, la retraite ? Je pense qu’elles sont obligées de cotiser à côté…

  8. Djihane Bgl dit :

    J’ai trouvé notre voyage de fin d’étude Harolds, Meriem, Fatiha, Sephora mdr

  9. Niko Bro dit :

    Et ce n’est rien à comparer de la Californie, état où règne le syndicat d’infirmiers le puissant du monde.

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