Emotions, pensées et soutien aux victimes, à leurs familles et aux soignants

Aujourd'hui, les cloches sonnent à Paris, premier jour de deuil national. Paris compte ses morts et ses blessés après une série d'attentats terroristes odieux. Le dernier bilan officiel est d’au moins 129 morts et 352 blessés dont 99 en état d'urgence absolue. Des chiffres sidérants, exorbitants, presque incompréhensibles.

©Pourya Pashootan, chef de clinique à l'hôpital Saint-Louis. La salle de réveil, surchargée

©Pourya Pashootan, chef de clinique à l'hôpital Saint-Louis.
La salle de réveil, surchargée

ActuSoins, comme vous tous, pense avec émotion aux victimes, à leurs familles qui, pour beaucoup ont envoyé des messages désespérés sur les réseaux sociaux à la recherche, d'une fille, d'un fils, d'un frère ou d'une soeur qui n'a toujours pas donné de nouvelles.

Ces messages seront malheureusement suivis d'autres, très rarement optimistes "nous l'avons retrouvé, merci",  mais plus souvent d'une courte information glaçante : "elle est décédée, nous avons perdu notre fille". 

ActuSoins pense aussi aux soignants qui se sont mobilisés en masse, avec courage, efficacité.... ont donné, encore une fois,  le meilleur d'eux même.

Un vendredi soir comme les autres

C'était un vendredi soir comme les autres, un vendredi soir doux, d'été indien. Les gens étaient nombreux en terrasse. Au Carillon, bar touché par les attentats, une dizaine d'internes de l'hôpital Saint-Louis terminaient, au fond de la salle, leur journée en buvant une bière bien méritée. Ils seront les premiers à porter secours aux victimes.

Les médecins, infirmiers, brancardiers des hôpitaux de l'AP-HP, qui étaient de jour, pensaient pour certains, profiter d'une journée de break bien méritée, samedi.

Les libéraux avaient manifesté dans la journée, bloqué les routes pour manifester contre la loi de Santé. Leur "Black Friday". Ce fut finalement un "Red Friday". Ils voulaient poursuivre la grève. Ils ne manifesteront pas lundi devant l'Assemblée Nationale. Pour cause d'état d'urgence, mais surtout car l'heure est à la mobilisation. Car c'était avant-hier, en fait, dans nos esprits, il y a un siècle.

Des blessures de guerre

Tous, à la première alerte sur twitter ou leur téléphone, ou à la première infirmation entendue sur les radios, se sont précipités en masse dans les hôpitaux pour soigner les victimes, soutenir les familles, opérer en urgence "des blessures de guerre".

"Ce sont des blessures de guerre. 17 anesthésistes travaillent en continu. C'est le SAMU qui dispatche les blessés graves très atteints et les autres. On est prévenu quelques instants avant et on répartit les victimes entre les blocs et la réanimation" , racontait plus tard Philippe Juvin, chef du service des urgences à l'hôpital Georges-Pompidou.

"Et puis, d’un coup, il est 5 heures du matin, les patients ont été triés, orientés, suturés, rassurés. Et les urgences se vident. Tout le monde est reparti, il n’y aura pas d’autre vague de blessés, les chirurgiens opèrent, les lits dans les étages sont prêts. Les infirmiers, les aide-soignants, les brancardiers, les cadres, auront fait preuve d’une efficacité à couper le souffle, sans broncher, sans s’arrêter. Le plan blanc fonctionne", racontera un interne.

Terminons par les mots de Catherine, infirmière : "cette nuit fut une nuit surréaliste, une nuit sans logique, une nuit choquante dont je ne prends l'ampleur que maintenant. Mais je refuse de n'en retenir que la folie des hommes. Je préfère en retenir cet incroyable élan de solidarité que j ai pu constater : tous ce personnel, ces médecins, chirurgiens, infirmiers....qui spontanément ont pris leurs téléphones pour proposer leurs aides et venir en plein milieu de la nuit sans même qu'on les réquisitionnent. Cette nuit, je retiendrais que j'ai été fière de ma profession, de mes collègues et de mon hôpital."

Pensées

Aujourd'hui, je pense aussi à cet ami de ma fille qui a pris une balle dans la jambe au Bataclan. Certes, le traumatisme du carnage sera certainement plus douloureux, plus long à soigner. A cet ami et collègue journaliste qui, de sa fenêtre surplombant le Bataclan, est intervenu sur les radios et télés pour informer, minute après minute, heure après heure, ravalant ses pleurs. C'est son métier. Il n'a jamais appris à soigner !

Et je pense à ceux qui qui sont morts, à leurs familles, à ceux qui souffrent et ceux qui les soignent. A ces derniers, je dirai juste : "vous avez fait un travail extraordinaire. Vous pouvez être fiers. Merci".

Cyrienne Clerc

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Réactions

45 réponses pour “Emotions, pensées et soutien aux victimes, à leurs familles et aux soignants”

  1. merci a toutes ces infirmieres qui font leur travail avec amour et un grand professionnalisme!!!

  2. Bon courage à vs ns pensons à vs

  3. MST merci donc de reconnaître à leur juste valeur les personnels infirmiers. Nous sommes plus qu’utiles, la preuve.

  4. Nadege Lechat dit :

    je ne suis plus physiquement à L’AP mais je vous soutiens et je vous embrasse. Courage et merci.

  5. Fière d être infirmière mais déçue d être aussi loin et de ne pouvoir vous apporter de l aide.. Courage à vous tous mes pensées vous accompagne… J’espère que les gens réaliseront la dure réalité de notre métier et que vous serez soutenus.

  6. Chapeau bas à tous soignants ou pas. Je suis de tout coeur avec vous malgré les km qui nous séparent.

  7. Courage mes chers collègues soignants. Très fière de vous tous.
    Merci les blouses blanches.

  8. Sonia Hebert dit :

    Merci pour ce touchant article
    merci pour cette solidarité qui est en fait ce qui reste tous ensemble unis

  9. Master Thief dit :

    En même temps, ils ne font que leur travail, ceci dit sans souci de polémiquer….mes pensées vont plus non aux morts, ils n’en ont plus besoin, mais surtout aux familles qui restent dans l’attente, ce qui doit être atroce.

    J’ai l’exemple d’une famille sans nouvelles, le portable ne répond plus, la fille de était là bas…alors, est-elle en cours d’identification (car les blessures à l’arme de guerre ne sont pas belles, même si du 7.62 n’est pas ce qui se fait de pire question lésions), est-elle à l’hôpital et ne pouvant communiquer ?

    Les heures doivent paraitre bien longues pour les proches et la famille.

  10. Chantal Bld dit :

    Soutien à mes anciennes collègues !!!!

  11. Merci aux médecins infirmières infirmier pompiers policiers et à toit ces gens qui font leurs travails et qui sacrifient leurs temps à sauver ces pauvres innocents. Courage.

  12. Fiere de nos services ,fiere de ma soeur infirmiere et mon bof policier

  13. J aurai tellement voulu etre presente.. Pour unir nos mains pour soulager et aider…
    un immense respect pour votre devouement et du courage pour ces moments a jamais gravé …

  14. De tout cœur avec les victimes et surtout avec les familles et les amis. Respect au personnel soignant, à tus les niveaux et que Marisol Touraine en prenne de la graine au lieu de les traiter comme quantité négligeable !!

  15. Adeux Lignes dit :

    Soutient à tous nos collègues d’ici et d’ailleurs #blousesblanches en action Fière de mon métier malgré qu’il ne soit reconnu . Courage ; La France est forte

  16. Vous pouvez être fier de vous…merci…

  17. Odile Gerard dit :

    Merci à tous ces dévoués, soyons solidaires, unissons nous!

  18. Oui formidable métier !
    Mais n’oubliez pas que par derrière nous sommes exploirés , maltraités et que MST et son gouvernement nous pond une loi santé dont la population ne connaît que l’histoire du tiers payant ! Alors regardez de plus près et signer la pétition contre cette loi . Solidarité , il en va de notre sante et de notre libre choix

  19. pensées professionnelles à vous tous.

  20. Oui moi aussi je capte les emotions de ses equipes medicales…. je ss infirmiere et fiere… d avoir partage et exerce pendant 44 ans …. ces equipes auront besoin aussi d un GRAND DEBRIF ,,,,,,,,,,,!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  21. Bon courage a tous.vraiment.

  22. Aux soignants et aux médecins qui se battent de toutes leurs forces pour sauver ces hommes et ces femmes ….afin de les rendre à leurs familles

  23. Ange Le dit :

    Mé porterai bien volontaire

  24. Fiere d etre infirmier courage les collegues

  25. Hier, drôle d’ambiance à la pitié salpêtriere. …pesante. bravo à l’équipe des urgences qui a du panser des corps et des âmes meurtries.

  26. Clb Mout dit :

    un grand merci à ces personnes qui se battent à sauver ces victimes qui étaient aux mauvais endroits aux mauvais moments.

  27. Beaucoup de douleurs face a cette horreur et soutien aux familles des victimes endeuilles par CES actes barbares. Ent tant que soignant, parents, Mamie je suis de tout Coeur et souhaite beaucoup de courage a tous

  28. fiere d’etre infirmière, un grand merci et surtout bcp de courage à tous ces « collegues » qui sont « sur le front », vous qui etes en première ligne pour soigner les plaies et les ames de tous ceux qui ont été touchés.

  29. Jayélo Dudit dit :

    Courage, respect, … il y a pas de mots …

  30. de tout coeur avec vous… trop loin pour vous aider…

  31. Respect à tous mes collègues soignants

  32. Courage et grand respect à tous ces hommes et femmes qui se battent pour sauver toutes ces vies!

  33. De tôt coeur avec ces soignants. Courage et bravo.

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